? chapitre 58 ¿

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Le silence dans le salon était pesant et intense. Améo avait bien essayé de détendre un peu l'atmosphère en nous proposant à boire avant de se rendre compte de l'absurdité de sa question. Bien sûr un vampire pouvait boire n'importe quoi dans l'absolu, mais à par le sang, rien n'avait un goût particulièrement agréable. De plus, le regard glacial de Michael lui avait fait décider qu'il valait mieux ne rien tenter d'autre, ce pour quoi j'étais reconnaissant. Il était bien trop en colère pour qu'on risque quoi que ce soit. Il l'était au point que tout cela me tapait sur les nerfs à moi aussi.

Je me retrouvai donc à faire les cents pas, d'un coup bien plus agacé par la situation qu'effrayé ou désespéré. Les deux dernières émotions étant de celles que je n'appréciais pas ressentir, cela me convenait parfaitement. Combien de fois avais-je réagi de cette façon ? M'envelopper de ma colère pour cacher ce que je ressentais au fond, au yeux de tous, y compris de moi même ? Et combien de fois cela s'était-il terminé correctement ? Pas souvent en tout cas.

En soupirant, je m'arrêtai et me laissai tomber dans le canapé en passant mes mains dans ma figure. Je sentis le canapé bouger sous moi et une main se poser sur mon épaule. La tension augmenta d'un cran dans la pièce quand Michael remarqua le jeune homme aux cheveux turquoise quasiment blotti contre moi. Baissant légèrement une main, je vis qu'Améo dévisageait Michael avec un air satisfait, comme s'il lui disait « tu as vu ? C'est à côté de moi qu'il est venu s'asseoir, il est à moi ». agacé par toute cette possessivité, je me dégageai pour rencontrer le regard toujours aussi froid et neutre de Michael qui ne faisait même pas attention à la mine boudeuse de l'humain à côté de moi.

– Comment je fais pour m'en séparer. Du lien ou je ne sais quoi qui fait de lui mon Fiancé ?

– Luke, tenta de me raisonner Améo, pas besoin de ça, ça me va très bien à moi.

Je ne fis pas attention à lui et attendis que Michael se décide à me répondre. Il soupira et s'avança sur le bord de son fauteuil, ses mains jointes sous son menton, les coudes posés sur ses genoux.

– On ne s'en sépare pas. Enfin, sauf si tu tues Améo, après tout sa mort ne te fera rien à toi, pas physiquement tout du moins. Mais te connaissant ce n'est pas une option.

Je levai un sourcil réprobateur à son attention en entendant le reproche dans sa voix quand il me dit ça. Bien évidement que ce n'était pas une option ! Ce pauvre type n'avait jamais rien demandé à personne, je n'allais pas le buter maintenant à cause de mes bêtises !

– Il doit bien y avoir un moyen !

Michael fit mine de réfléchir encore un moment avant de hausser les épaules et de se renfoncer dans son siège.

– S'il y en a un, je ne le connais pas. Mais je peux toujours me renseigner. Cependant tu n'as pas l'air de bien comprendre Luke. Les Fiancés son des esclaves que l'ont sacrifie sans état d'âme. Ils sont la chair à canon qu'on abandonne sur place pour occuper les chasseurs qui nous traque. C'est la seule utilité qu'ils ont eu depuis des millénaires. Un vampire n'a généralement rien à faire de son Fiancé.

» Il s'en crée plusieurs pour lui servir de garde manger sans avoir à s'occuper de lui faire oublier ce qu'il vient de se passer après l'avoir mordu. C'est une assurance que l'humain lui sera entièrement dévoué et qu'il n'ira pas crier au vampire sur tous les toits. C'est bien pour ça que le lien n'est pas à double sens. Les Fiancé ont rarement une espérance de vie dépassant les deux ou trois semaines.

Je fixais Michael, la bouche ouverte et les yeux écarquillés, ébahi par ce qu'il venait de m'apprendre. Quel genre de monstre pouvait faire ça à quelqu'un ? Oh, attendez, c'est vrai qu'on parlait de vampires. Ce genre de choses ne devraient même plus m'étonner.

Eternels // Muke ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant