Prologue

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-Je te le demande une dernière fois ! Dis-moi cette maudite prophétie où je te fais rosser encore.
L'homme tournait autour de la jeune femme, tel un rapace. Elle le regardait d'un air fort, bien qu'elle souffrait le martyr.
Ses cheveux gris étaient poisseux de sang, et une ecchymose recouvrait son œil droit. Sa lèvre fendue tremblait, comme si elle retenait ses larmes. Mais malgré toute ces blessures, le regard de la pauvre femme gardait son air fier et fort.

Après un long instant, l'homme eut un sourire diabolique.

- Je vois que tu ne veux pas parler. Employons les grands moyens.

Sa bouche s'étira en un rictus malsain.
Il tendit sa main ganté et la femme gicla contre le mur rugueux,derrière elle. Il baissa son poignet et la femme s'écroula sur le sol. Elle poussa un gémissement et ses rides se creusèrent en un spasme de douleur.

- Tu ne veux toujours pas parler, femme ? fit l'homme aux cheveux blonds.

Elle se roula en boule. Il l'approcha et la prit par ses cheveux. Elle étouffa un hurlement de douleur et fixa de ses yeux gris son agresseur.

- Je ne te dirai rien, croassa-t-elle.

Le blond soupira.

- Je ne veux pas te faire de mal. Tout aurait été plus simple si tu nous avais déjà tout dit. Faisons un marché : la prophétie contre ta liberté. Je te donne ma parole que si tu parles, je te laisserai partir. Sinon...

- Ta parole ne vaut rien, ulunn.

L'homme accusa l'insulte sans broncher. Seul le tressaillement de sa paupière gauche laissa paraître qu'il avait compris.

- Dommage, je vais être obligé de te tuer. A moins que...

Ces méninges travaillèrent à plein régime.

- On m'a dit que tu avais un petit-fils...

Bingo ! Il avait touché juste. Le visage de la vieille s'était tordu. La peur l'agitait. Elle supplia :

- Non, s'il vous plaît. Ne lui faites rien. Il n'a rien fait, sanglota-t-elle.

-Nouveau marché : ta liberté et la sécurité de ton petit-fils contre la prophétie. Allez, ce n'est pas cher payé ! Et rien ne dit que j'accomplirais ma tâche.

La vieille frissonna et sa bouche s'entrouvrit. Quand elle parla, sa voix était différente. Elle avait un accent dur et rugueux et son timbre était grave et froid. Elle débita les vers d'une voix hachée et monocorde.






Et oui ! Je (re)commence cette histoire.

Pour ceux qui avaient lu la première version, celle-là sera assez différente, et j'espère un peu moins brouillonne.
Bref, j'espère que cet avant-goût vous aura plus !
Je voulais aussi remercier storystrangers la couverture qu'elle m'a faite ! Merci merci merci !
A la prochaine

[ARCHIVES] La quête de Valdëa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant