- Non, non, non,non. Je... Je ne peux pas... Tu ne peux pas...murmurai-je horrifiée.
Il ne répondit pas et me fixa de ses yeux émeraudes.
- Je... Je t'en supplie... Je ne veux pas te quitter... Je ne veux pas...
Il resta de marbre devant mes supplications. Malgré tout, je remarquai un léger tressaillement au coin des lèvres, et son regard me semblait plus humide que d'habitude.
-Je ne veux pas te faire du mal. Je suis un monstre.
Désemparée par ces propos, je ne réussis guère à articuler autre chose qu'un "non" murmuré.
Il me regarda peiné.
- Je... Je vais te... t'amener à une dame, Tira. Elle saura te...
Je commençai à pleurer doucement, voyant qu'il n'y avait aucuns moyens de discuter.
- Je veux me souvenir... Je ne veux pas t'oublier, sanglotai-je sans pourtant obtenir une réaction du côté d'Anor.
Je ne comprenais pas comment il avait pu passer de ce garçon attentionné, mon ami si chaleureux à cet homme froid, distant qui me paraissait cruel.
- C'est mieux pour toi que tu ne te rappelle rien.
- Et est-ce bon pour toi ? dis-je désespérée.
Il ne répondit pas, détournant le regard du côté des arbres.
- Anor...
Je savais qu'il était vain de le résonner, jamais il ne reviendrait sur sa décision.
- On va déjà partir. La personne qui pourra t'effacer la mémoire habite loin, et je ne veux pas que ton absence dure trop longtemps. Je te ramènerai et je dirais à la direction que je dois repartir avec mes parents. Tu te souviendras de notre amitié mais tu ne la ressentira plus. Tes pouvoirs.. Tu oubliera que tu en as. Peut-être qu'ils disparaîtront si tu ne les utilise pas. Sinon... Eh bien nous verrons
Les larmes dévalaient mes joues sans que je ne fasse rien pour les en empêcher. J'avais envie qu'Anor se souvienne de la peine qu'il m'avait causé.
- Allez ! On y va !
Il s'avança donc sur le chemin. Je le suivais d'assez près, sans pour autant le coller. Je sentais son odeur, ses douces senteurs chocolatées, s'infiltrer dans mes conduits naseaux, réveillant en moi une sensation de chaleur.
Quand je réalisai que je n'allais plus pouvoir sentir cette fragrance, même plus m'en rappeler, les pleurs revinrent à la charge.
Nous marchâmes ainsi jusqu'à la gare, où nous dûmes nous arrêter pour attendre le prochain train vers Paris.
Je n'avais pas vraiment compris ou nous nous dirigions mais j'avais cru comprendre que la dame que nous allions voir habitait en Suisse.
Pendant l'attente, qui allait durer une demi-heure, un silence de mort régnait entre nous. Seuls mes reniflements ponctuaient cette macabre ambiance de leur bruits agaçants.
Anor ne m'adressait même plus un regard, toujours occupé à regarder ailleurs. Sa montre, le plan, ou encore le paysage.
Moi, je restais les yeux hagards, ou je l'observai discrètement parfois. Quand il me surprenait à admirer son visage, je détournai les yeux, et il en faisait de même. Les trente minutes passèrent avec une lenteur horripilante. Quand le train attendu arriva enfin en gare, nous montâmes dans un wagon.
Assise en face de mon ami, je sentais mes joues s'empourprer quand il surprit à nouveau un de mes regards. Je décidai de me jeter à l'eau.
- Anor... Ça me fait mal ce silence. Ça me fait mal de me dire qu'après toute cette amitié, je vais t'oublier. Ça me fait mal de me dire que je ne te reverrai plus comme un ami. Que je ne me rappèlerai plus de mes dons. Je ne veux pas te quitter dans un mutisme douloureux entre nous. Soyons naturels. Pour la dernière fois... le suppliai-je.
Il me regarda droit dans les yeux. Et me souris si gentiment que je sentis mon cœur fondre.
- D'accord. Soyons amis encore pour les dernières heures.
Je sentis mes yeux me piquer à nouveau, mais je ne me laissais pas abattre.
Un silence timide s'installa mais je décidai de le briser avant qu'il n'en devienne gênant.
- P-pourquoi veux-tu que j'oublie tout ?
- Je... Je suis dangereux. Je ne veux pas te faire de mal. L'accident qui est arrivé ce matin... M'a prouvé que je ne pouvais pas me contrôler. Et puis cette aventure est dangereuse. Je tiens trop à toi pour te faire vivre cela, répondit-il, les yeux fixés sur le sol.- Mais... Pourquoi te considères-tu comme dangereux ? demandai-je avec douleur.
- Je suis maudit. Je porte une malédiction.Je me figeai lorsqu'il me lâcha cette phrase.
- Oh non, non, non. Ne dis pas ça ! m'exclamai-je en saisissant sa main, penchée par-dessus l'espace entre nous. Tu dis ça à cause de ton pouvoir ?
Je chuchotai ces derniers mots, de peur que l'on nous entende. Mais Anor n'avait pas l'air de s'en préoccuper. Il parla tout aussi fort qu'avant, avec un léger tremblement dans sa voix que je n'avais presque jamais entendu dans ses phrases.
- Ce n'est pas un pouvoir Iti. C'est une malédiction. Je souhaiterai ne jamais l'avoir eu ! cracha-t-il avec véhémence.
Un peu blessée par le ton qu'avait employé mon ami, je lui serrai la main avec douceur et décidai d'essayer de comprendre.
- Peux-tu m'expliquer ?
Devant son regard suspect, j'ajoutai aussitôt :
- De toutes façons j'aurais oublié dans quelques heures.
Peu convaincu par mon argument, il se décida tout de même. Ses yeux verts étaient assombris, et ses lèvres, gercées, étaient pincées.
- Je porte ce... démon en moi depuis ma naissance. C'est un pouvoir maudit comme on les appelle...
Il avait commencé ses explications avec un mine dégoûtée.
- Impossible à contrôler, ils s'emparent de nous et causent la mort. Provoqué par une grande colère ou de grandes émotions. Je... Je suis maudit de feu.
Je n'avais pas vraiment compris ses explications vagues et peu précises mais je n'osai demander de m'expliquer plus rien détails. Ces quelques mots avaient déjà tant fait souffrir mon ami, je l'avais vu à sa grimace de rage et de douleur insurmontable.
Je passai alors sur un autre sujet, et je détendis un peu l'atmosphère pesante qui régnait sur nos dialogues timides.
Quand l'annonce se fit retentir dans le wagon, annonçant Paris, leur sourire de mon ami était revenu, éclairant à nouveau son beau visage. Je me surpris à penser que si cette histoire d'amnésie forcée n'était pas arrivée, peut-être aurais-je eu un jour des sentiments pour sa personne. Dommage que cela n'arriverait jamais...
Hey hey hey ! Petite chapitre pour fêter mon retour !
Et ouais je suis rentrée ce soir d'Irlande !
Bref. J'espère que ce chapitre vous a plu !
Première révélation d'Anor ^^ Peut-être qu'un ancien passage va trouver une explication dans vos têtes à présent ;)
Perso, Iti m'énerve dans les prochains chapitre x)
Je sais pas pourquoi ^^
Et Anor aussi mais je le comprend plus. Voilà je suis bizzare bonjour :")
Bref. N'hésitez pas à me donner vos impressions ^^
Merci beaucoup pour votre présence ! ♡
A la prochaine !
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[ARCHIVES] La quête de Valdëa
FantasyIthilia est une jeune fille comme les autres. Elle rêve d'aventures et souhaite sortir de sa vie monotone. Lors de sa rentrée de janvier dans son collège privé, un nouveau, Anor, fait apparition. Ithilia découvre auprès de lui ses pouvoirs psychiqu...