Chapitre 2

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Nous arrivâmes devant le grand bâtiment en brique rouge. Le directeur était sur les marches, s'apprêtant à réciter son discours. Il était petit, chauve et portait des lunettes à écailles. Tout le monde ici l'appelait Monsieur Poule, à cause de son crâne d'œuf.

Toute l'école était rassemblée devant la porte qui menait au hall d'entrée. Il y avait au bas mot 400 élèves qui attendaient, en train de pouffer avec leurs amis, ou à manger leur pique-nique entamé lors du voyage interminable.

Le discours du directeur était toujours catastrophique. Il bégayait, balbutiait et les quolibets que lançaient les élèves n'arrangeaient en rien la situation. D'ailleurs, le directeur avait l'air nerveux. Il tripotait sa cravate comme si il s'agissait d'un pipeau. Quand tous les élèves furent présent, il se racla la gorge et commença.

- Hum hum... Je suis heureux de vous accueillir pour ce prochain semestre. (Il marqua une pause pour regarder sa feuille et continua.) J'espère que vous honorerez, comme d'habitude, les règles de notre établissement.

Je regardai autour de moi : la majorité des élèves discutaient et gloussaient. Personne n'écoutait vraiment le discours palpitant du directeur. C'était de l'ironie...

- Les règles sont les mêmes que l'année dernière, c'est-à-dire ...

Et il commença à nous citer le règlement. Pour cela, il n'avait pas besoin de feuille. Les interdictions s'alignaient tandis que tout le monde discutait. Je me tournai vers mes amies et nous commençâmes à discuter de nos vacances.

Elena et Rajani étaient allées dans leur pays d'origine. La californienne avait fait du surf et beaucoup bronzé tandis que mon amie indienne avait passé du temps avec sa famille.

- Et toi, qu'as-tu fait pendant ces vacances d'hiver ? me demanda Elena.

- Pas grand chose. Je suis restée à la maison et on a fêté Noël, en face d'un sapin et d'un feu de bois.

J'omis de dire que j'avais passé Noël seule avec ma mère. Mon père avait eu un empêchement au travail. Mais il avait tenté de se faire pardonné en offrant à ma mère un énorme et affreux collier en or et à moi, un fin pendentif  en forme de plume. Je le portais d'ailleurs.

- Donc, veuillez maintenant regagner vos dortoirs, qui sont les mêmes qu'avant la rentrée. Préparez-vous, rangez vos affaires et le souper sera prêt à 18 heures.

Toute l'école se précipita vers le bâtiment annexe, en criant et en beuglant. Quelques groupes d'élèves, dont nous, restèrent en retrait. Nous attendions que la foule se disperse.

Après quelques minutes, nous nous dirigeâmes vers nos dortoirs. Les long couloirs gris et les escaliers glissants n'avaient pas changés. Les quelques fenêtres qui perçaient les parois laissait transparaître une lumière blafarde. Nous avancions, devant les portes numérotées. 101,102, 103 ! Nous y étions.

Je poussai la porte et pénétrai dans notre dortoir. Deux lits à étages étaient alignées aux murs et notre petit bureau était appuyé contre l'ouverture vitrée. Je jetai ma valise sur mon lit, celui du bas. Je commençai à déplier mes vêtement, et à les ranger dans mon placard, tandis que mes amies faisaient de même.

J'eus vite terminé et je me laissai tomber sur le matelas rêche. Un frisson me parcourut le corps. On n'avait pas amélioré le chauffage pendant ces vacances, à ce que je voyais.

Je sentis les ressorts de mon lit se plier. J'ouvris les yeux et vis mes deux amies assises en face de moi. Elle me regardait d'un air que je trouvai presque gourmand. Je me relevai sur mon séant et les regardais avec un air interrogateur.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je.

Elles pouffèrent et Elena me lança :

- Et, euh... Pendant les vacances, tu n'aurais pas trouvé... Comment dire... Un garçon ?

Elle hésitait un peu, le feu aux joues.

- Pourquoi cette question ? lui lançai- je.

Rajani gloussa et m'avoua :

- Bin, Elena et moi on a rencontré deux gars ... Et on voulait savoir si toi aussi.

Je soupirai.

- Non, désolée. Je doute qu'un quelconque mec ait été attiré par mon look d'astronaute obèse que j'ai avec cette maudite combi' de ski.

Elles me regardèrent navrées. Je leur posai vite une question, histoire de détourner le sujet sur elles.

- Et vous, ils sont comment ?

Rajani arbora aussitôt un sourire rêveur et la bouche d'Elena s'étira en coin.

- Alors, commença mon amie indienne. Je l'ai rencontré dans le quartier de mon cousin. Il m'a proposé un café et on a fait connaissance. Il est super intelligent et veut faire d'importantes études.

Elle commença à nous faire une description de son nouveau copain alors que je m'interrogeai. Elena était peut-être le genre à enchaîner les rencontres mais Rajani était toujours plus réservée. Maintenant, j'étais la seule de notre petit groupe à n'avoir rencontré personne. Je soupirai. À quoi bon, de toutes façons ? Ces histoires se finissait rarement bien. Je le savais. C'était moi qui avait essuyé les larmes de mon amie californienne quand ses petits amis la larguaient.

Elle avait le cœur brisé mais s'en remettait, et quelques mois plus tard, elle en avait un autre. Elle ne montrait jamais ses larmes, mis à part à moi et à Rajani.

Ensuite, quand Rajani eut fini son ode à la beauté d'Adil, Elena nous détailla sa rencontre avec Tristan, le beau blond surfeur romantique. Ses yeux brillaient et elle avait un petit sourire en parlant de lui.

- Il va vraiment falloir que tu te trouves quelqu'un toi aussi, me dit la grande californienne d'un air compatissant . Derrière elle, Rajani approuva d'un hochement de tête énergique.

- Quoi ? m'estomaquai-je. Mais j'en ai pas envie ! Je suis très bien en célibataire !

Elles eurent un petit rire. Elena s'apprêta à dire quelque chose mais fut interrompue par la sonnerie qui annonçait le repas. Nous descendîmes donc et allâmes manger. Les discussions sur les garçons furent évitée mais j'y pensai toute la soirée.

Dans ce réfectoire, lequel serait peut-être digne de mon cœur. J'observais attentivement les gars. Jasper était peut-être pas mal, mais je le trouvais trop imbu de sa personne. Juan était assez sympa et pas trop moche avec ses origines espagnoles. Je changeai immédiatement de pensées lorsque je le vis lancer sa cuillère pleine de purée au visage de son ami.

Je lâchai un petit soupir et me replongeai dans l'absorption de mon repas insipide. Ensuite, nous retournâmes dans nos dortoirs, pour le temps libre qui nous restait. Je me couchai tôt, pour être entre forme le lendemain.









Hello !
Alors ce chapitre ?
Ouais, j'ai de la peine à insérer l'intrigue. Elle arrive genre... Dans la chapitre 8 ? -_-
Désolée :-/
Sinon, j'espère qu'il vous a quand même plu !
Comment trouvez-vous ses deux amies alors ?
Moi je les aime plutôt bien, même si ce ne sont de loin pas mes personnages préférés ( No spoil x) )
Bref,
A la prochaine !

[ARCHIVES] La quête de Valdëa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant