Chapitre 26

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Mon coeur se serra douloureusement. C'était le deuxième fois que je vivais une pareille scène. La dernière fois, on m'avait hypnotisé lâchement. Cela ne se reproduirait pas.
Coru me regardait, ses yeux reflétant l'éclat cruel de son âme. Il me fixait intensément.
Je fermai les yeux, me concentrant sur l'environnement. Derrière mes paupières closes, je sentais chaque partie du couloir, chaque cheveux du maléfique blond, et même les frissons parcourant l'épiderme de mon ami. Et par-dessus ces détails,  je sentais les lambeaux onyx du pouvoir de Coru se faufiler entre les corps, pour m'atteindre. Les yeux toujours clos, je me concentrai pour ériger une barrière mentale. Anor m'en avait appris les bases. C'était à moi d'appliquer la théorie à présent.
La première résistance ne tint guère longtemps. Une tentacule sombre la brisa. J'en créais alors une deuxième.

- Maître... fit l'un des sbires en chuchotant respectueusement.

- Silence ! assèna Coru d'un ton aussi sec que son coeur.

Le combat mentale que nous menions avait l'air d'être imperceptible par notre entourage. Je redoublai d'efforts. Les affreuses mains noirs écrasaient mes défenses lamentables.
Je sentais les larmes perler aux coins de mes yeux. Je n'allais pas tenir indéfiniment ainsi. Ma tête me tournait alors qu'on massacrait ma septième barrière. Je manquai m'écrouler. Mais mon adversaire ne sembla pas en profiter. Au contraire,  il se retira.

- Eh bien ! Tu t'es améliorée depuis la dernière fois.

Le visage d'Anor reflétait une expression surprise.

- Cessons de jouer au chat et à la souris, veux-tu ?  Mes sortilèges ne semblent pas t'attendre. Très bien. Si ce n'est ta magie, ton coeur te perdra.

Alors que le cruel homme se délectait de ses propres paroles tel un peintre qui idolâtrait son oeuvre,  je frémis d'horreur en voyant la lame fine et tranchante se diriger vers le coup de mon ami. Elle s'y appuya, guidée par à main vile d'un homme. Coru reprit, ce sourire affreux plaqué sur son visage sournois.

- Si tu ne te livre pas rapidement... Sa gorge se retrouvera tranchée.

- Ithilia... ne fais surtout pas ce à quoi tu penses. Ça va aller Okay ? fit Anor courageusement.

Je fermai les yeux. Les accents de douleur qui perçaient sa voix déchirées me heurtaient.
Des larmes de rages s'écoulaient de mes yeux. Tíra restait silencieuse.
D'un geste rageur, je tentai d'utiliser mes dons pour arracher le couteau des mains du tortionnaire.

Je fus arrêtée par Coru.

- Tu crois donc que c'est si simple ?  Tu penses vraiment que je vais te laisser faire ainsi ? Nous ne sommes pas dans un film, ou dans une stupide   fiction où les personnages principaux s'en tirent sans égratignure. Nous sommes dans la vraie vie Ithilia.

Je baissai les yeux. Sa vue m'était humiliante.

- Es-tu stupide à ce point ? Ne vois-tu donc pas que la seule chance de tes amis, que ta seule chance est de te livrer à moi ?

- Plutôt crever ! crachai-je en utilisant un vocabulaire qui ne me ressemblait pas.

Coru le prit comme une attaque personnelle - ce que c'était un petit peu. D'une voix sans émotions, froide et robotique, il indiqua à l'homme qui retenait mon ami.

- Vas-y.

Ces seuls mots me déchirèrent. Je poussai un hurlement de rage. Mon coeur débordait de haine et de rancoeur. Mon esprit se concentra sur une idée,  sur un but que je tentai d'atteindre depuis si longtemps. J'entendis un ricanement du côté d'Anor, et le glapissement apeuré de Tíra. Le silence de mon ami était le pire son que j'entendais. J'avais si mal, et si peur. Je voulais que cela s'arrête. C'était trop. Les larmes dégringolaient le long de mes joues.
Et soudain, l'air se fit gluant, pâteux. Je clignai des yeux.
La scène était figée. J'avais réussi.
Mon bras s'agita suite à mes ordres. Il vint retirer la mèche blonde qui obsurcissait ma vue. Tout au ralenti, je réussis à bouger la jambe. Puis l'autre ; j'atteignis le corps inerte d'Anor et de son geôlier. Une fine ligne pourpre barrait sa gorge.
Le poignard y était encore appuyé. Soigneusement, je l'éloignai de la peau pour le saisir moi-même. Je commençai à ne plus sentir les effets de l'engluement de l'air. Je dégageai doucement mon ami des main de son adversaire. Les os raidis et bloqués étaient dur à manipuler. J'avais si peur de le blesser accidentellement. Mais dès que j'eus capté la manière et le geste, tout alla assez rapidement. Je déposai mon ami et sa face figée à côté de Tíra. La vieille dame était moins bien tenue, ce qui me permit de la dégager facilement. J'avais réussi à libérer mes deux compagnons. Après m'être arrêté pour souffler un moment, je remarquai que je tremblais comme une feuille. J'avais réussi à canaliser ma peur lors de mon intervention mais à présent, l'adrénaline c'était dissipée.
Je repris mon souffle. L'air poisseux ne m'entravais plus. Je regardai autour de moi. L'expression faciale de Coru reflétait la haine et la confiance. Il me dégoûtait. Une idée germa dans mon esprit et je ne pus la réprimer. Avec le stylo qu'il gardait dans la poche de sa chemise, je dessinai un magnifique dessin sur son front. Une magnifique fleur au pétale en forme de coeur ornait cet espace plat.
Je remis l'instrument de sa honte dans sa poche et me retournai avec un sourire satisfait.

Le plus dur fut ensuite de transporter mes amis à l'abris. Tíra était légère,  je pus la saisir facilement sur mon dos. Mais Anor posait problème. Ce ne fut qu'après de longue minutes, et une marche qui me parut durer éternellement que je décidai qu'il était temps de remettre le temps en marche. Je me concentrai et aussitôt une foule de sensation m'assallit. Je n'avais pas fait attention mais pendant ma petite aventure, je n'avais eus conscience d'aucune sensation.

Anor ouvrit les yeux et faillit pousser un cri. Tíra eut l'air de comprendre et fit immédiatement :

- Pas mal, pas mal ! On leur a mis un sacré coup ! Bravo jeune fille !

Je souris faiblement.  Mes oreilles bourdonnaient, ma tête tournait violemment et toutes forces m'avaient quittée.

- Ithilia, ça va ?

Ce fut la dernière chose que j'entendis avant de sombrer dans l'inconscience.

Hey Hey
Joyeux Noël !  ☆
Comment allez-vous ?
Ouais je vous fait un petit cadeau en vous postant maintenant ☆x)

Je me suis tellement éclatée sur ce chapitre :)
Et vous, comment l'avez-vous trouvé ?
J'espère que le réveillon s'est bien passé pour vous, et que vous passerez de bonnes vacances ♡
A la prochaine

[ARCHIVES] La quête de Valdëa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant