- Anor, tu vas cesser immédiatement de tourner en rond comme ça en te lamentant ! Je te dis qu'elle va bien ! Elle a juste trop puisé dans son énergie et doit se reposer ! Anor, qu'est-ce que je viens de te dire espèce de crétin !
Cette voix roquailleuse me fit revenir à la réalité. Ma tête me faisait un mal affreux. Mes yeux clos refusaient ouvrir leur paupières.
- C'est de ma faute. J'ai rien pu faire ! J'aurais pas dû la prendre avec ! On a failli y passer ! Pourquoi n'ai-je rien empêché ?
- Anor, tu nous fait une belle crise et tu sais comment je les résous !
La voix paniquée s'arrêta aussitôt, laissant place à des grommellements mécontents.
- La dernière fois, tu as gardé la marque rouge pendant trois jours, et ton frère se moquait de toi, rajouta la première voix.
- C'est bon ! J'ai compris, je me calme !
Un sourire effleura mes lèvres qui tressaillirent. J'entendis un cri de surprise et ensuite une masse s'écroula sur moi, et m'enserra dans ses bras. Mes paupières se soulevèrent et je fus aveuglée par la lumière vive. Je clignai plusieurs fois des yeux avant de m'y habituer. J'étais couchée dans un lit, qui sentait la vanille. Anor me serrait dans ses bras, les yeux humides.
- Anor... C'est bon, je vais bien !
- Tu vois, espèce d'imbécile !
La vieille dame apparut dans mon champs de vision avec un sourire malicieux.
- Voilà bien deux heures qu'il me tanne le cuir avec ses inquiétudes !
- Deux heures ? J'ai dormi autant que ça ?
- En vrai, quatre heures mais les deux premières, on était dans les transports publics, ou on marchait donc... il se taisait, le petit. Surtout qu'avec ta masse sur le dos, il était bien trop épuisé.
Anor releva la tête et se dégagea de moi. Il se tourna vers Tìra, qui ne quitta pas son sourire.
- C'est ça ! Moque-toi de moi ! Je m'inquiétais, c'est normal quand on aime quelqu'un.
Le silence se fit.
-En amitié, bien sûr ! précisa-t-il avec empressement.
Je souris mais dans mon cœur se fit sentir un pincement. En amitié ? J'en était presque déçue. Je secouai la tête. Non ! Je ne pouvais pas tomber amoureuse. C'était déjà assez compliqué ainsi, alors si les histoires de cœur s'y mêlaient...
Mais je ne pouvais nier le fait que, lorsqu'il me prenait la main, ou esquissait d'autres gestes du même genre, mon pauvre petit cœur s'affolait. Mes poumons demandaient plus d'air. Ces sentiments étranges, comme ils sont décrit dans les livres de fiction que je lisais, étant plus jeune , m'apparaissait auparavant comme des choses magiques, des sortilèges qui ne pouvaient toucher que les héros. Je n'étais pas une héroïne, c'était certain. Mais je commençais tout de même à ressentir les douleurs de l'amour.
-Ça va Iti ? me fit Anor, inquiet.
Je m'empressa de me reprendre.
-Oui, oui, très bien ! mentis-je avec brio.
Anor n'y vit que du feu et se retourna vers Tíra.
-Je ne veux pas précipiter la chose mais... ils sont en quête de Valdëa aussi. Nous devons faire vite. Et maintenant que nous t'avons...
Le visage de la vieille se crispa.
-Tu penses donc avoir déniché la fille de la prophétie ?
Anor hocha la tête et tout deux se tournèrent vers moi. J'eus un mouvement de recul dans mon lit.
-Iti a laissé paraître certaines... qualités. Oui, je pense malheureusement qu'il s'agit d'elle.
-Alors il est trop tard pour reculer... si on ne l'utilise pas, c'est le camp adverse qui la traquera. Aucune chance pour elle de retrouver sa petite vie tranquille. Mais tu sais ce que dit la prophétie ?
Anor hocha la tête.
-Mais il doit sûrement y avoir un moyen de la changer ! Je suis sûr qu'on peut la faire dévier ou...
- Les prophéties sont trompeuses, et difficiles à interpréter. Voilà au moins une chose sur laquelle les livres avaient raison. Espérons que nous la prenions dans le bon sens du terme...
Je ne pus m' empêcher d'intervenir.
- Mais que dit donc cette prophétie ?
Tíra eut un froncement de sourcil.
- Ainsi tu ne sais pas ? Anor ne t'a rien dit ?
Je secouai lentement la tête alors qu'Anor rougissait. La vieille dame se tourna vers lui et souffla :
- Tu l'embarques ainsi sans qu'elle ne sache ?
- Elle sait une partie...
Tíra semblait fulminer intérieurement.
- Qu'une partie ? Tu ne lui as pas dit la prophétie ? Et n'oses même pas me dire que tu t'en souviens pas.
Anor semblait perdu.
- Je pensais bien faire...
- Le problème, c'est qu'on pense toujours bien faire mais avant d'en être sûr, use un peu de ta caboche ! Qu'elle te serve à quelque chose !
La vieille dame se retourna vers moi avec une mine inquiète, qui venait de remplacer ses mimiques énervées.
- Le plus important, c'est Ithilia maintenant. Veux-tu savoir ou préfères-tu rester dans la confortable ignorance.
Ma voix trembla un peu quand j'affirmai :
- Je veux savoir !
- Bien. Mais tu sais que la vérité est parfois dure à entendre.
J'acquiesçai :
- Je ne changerai pas d'avis.
- Alors allons-y. La prophétie, en sa totalité dit ceci.
Elle prit une inspiration et quand elle reprit, sa voix était plus rauque, comme si elle avait traversé les âges, les frontières et en avait gagné la maturité qu'elle chantait aujourd'hui.- Dans l'aube du vingtième siècle, une jeune Ithron se lèvera
Et dans la lumière de sa flamme trouvera Valdëa
Sous une forme lunaire
Comme sa future propriétaire.
Mais dans les cendres, elle sacrifiera sa vie
Pour sauver le monde ou la galaxie.J'eus un petit sursaut, un poignard dans le cœur, un déchirements en moi. Comme un malade qui apprend sa maladie incurable, un pilote kamikaze apprenant sa mission prochaine, j'apprenais mon sacrifice. J'étais prête à le faire. Qu'importe mes souffrances ! Je craignais celle d'Anor. Il avait déjà perdu celle qu'il aimait tendrement ; il allait devoir dire adieu à son amie.
Tíra se reprit et me regarda sans ciller.- La lumière de sa flamme. Cela parle assurément d'Anor. C'est ta flamme, celui qui te guide dans l'ombre, qui réchauffe ton cœur. Tu es la jeune Ithron. Tu sacrifieras ta vie. Je n'arrive pas à trouver la signification de la lune dans cette prophétie. C'est vrai que ça s'accorde avec la signification de ton nom. Mais quel rapport avec Valdëa ?
J'hochai la tête tandis que mon ami laissa éclater sa voix :
- Il doit sûrement y avoir un moyen ! Je ne veux pas- je ne peux pas la laisser mourir !
Sa voix était déchirée par cette hantise qu'il gardait pour lui. J'aurais voulu le serrer, lui dire que ça allait aller, qu'on allait trouver une solution. Mais je ne pouvais pas, je ne me croyais même pas.
Hey hey !
Comment allez-vous ?
Voilà ce chapitre.
J'aime trop, trop trop trop trop trop Tíra.
Pardon.
Je l'aime
Beaucoup.Mon frère me dit d'arrêter de toujours vous demander comment vous avez trouvé mes chapitres ( je t'aime fort fort Kakou ) donc...
Bah.
Je fais un effort pour lui ;)
Que dire de plus...
Merci et à la prochaine !
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[ARCHIVES] La quête de Valdëa
FantasyIthilia est une jeune fille comme les autres. Elle rêve d'aventures et souhaite sortir de sa vie monotone. Lors de sa rentrée de janvier dans son collège privé, un nouveau, Anor, fait apparition. Ithilia découvre auprès de lui ses pouvoirs psychiqu...