Chapitre 14

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- Mais... Tu pars quand ? dit Rajani, brisant le silence de notre étreinte.

Je reniflai et fis :

- Dès que possible.

Elles se regardèrent tristement et Rajani commença à sangloter.

- Est-ce qu'on te reverra ?

- Je ne sais pas...

Mes deux amies éclatèrent en sanglots. Je les imitai sincèrement, dans mon cœur le regret et le dégoût de leur faire subir cela. Après de longues minutes, nous nous séparâmes.

- Faut que je fasse mes valises.

Ma voix était entrecoupée de reniflements frénétiques. Je me dirigeai vers mon armoire, et empila rapidement mes affaires. Dans mon sac à dos, je mis seulement des habits de rechanges, mon portable, un chargeur et une lampe de poche. Mon porte-monnaie rempli était dans une des doublures, bien caché.

Quand ce fut le moment de partir, j'étais déchirée entre la tristesse de quitter ce lieux, mes amies et même ma famille et l'envie, l'excitation que la perspective d'aventure me procurait.
Je sentais mon sang battre dans mes oreilles, et mes yeux déborder de larmes.

- Au revoir les filles, je fis.

Elles se précipitèrent dans mes bras, une dernière étreinte avant que je parte.
Pour les rassurer un peu, et les consoler, je dis :

- Vous avez mon numéro, n'est-ce pas.

Elles hochèrent la tête et je m'en allai, traînant la lourde valise dernière moi. Alors que je passai dans ces couloirs détestables, je sentis mon cœur se serrer à l'idée de ne plus jamais les revoir. J'essuyai une larme vagabonde, et je m'avançai, bien déterminée à ne plus pleurer. Je me dirigeai dans le jardin, traînant ma valise. J'aperçus Anor dans les orées de la forêt et je le suivis, marchant d'un bon pas, malgré ce maudit bagage.
Quand j'arrivais enfin devant lui, je lâchai mes affaires et je lui sautai encore dans les bras.
Il m'entoura, protecteur et me chuchota à l'oreille.

- On y va... On part...

Je retins un sanglot me détacha lentement.

- Va falloir qu'on se débarrasse de nos valises...

Il regarda autour de lui et se mordit la lèvre inférieure.

- Tu y tiens ? demanda-t-il.

Je haussai les épaules.

- Nan, pas trop. J'ai déjà pris les choses importantes dans mon sac à dos.

- Alors on peut la balancer dans les fourrés. Quand nous serons en fuite, les gens viendront peut-être là pour nous chercher mais on sera déjà loin alors...

Je hochai la tête, et nous nous emparâmes du fardeau à deux.

- A la une, à la deux et à la trois ! nous fîmes tout en balançant la valise.

Nous la lâchâmes en même temps, et elle alla s'écraser dans les buissons, dans le petit talus.

- Tu as tout ?

Je fais l'inventaire dans ma tête. Porte-monnaie avec passeport, portable, habits de rechanges...

- Il me manque un sac de couchage.

- On verra en chemin.

Nous nous regardâmes en silence, et je m'humectai les lèvres, nerveuse.

- On y va ? demandais-je timidement.

Il hocha de la tête, et regarda l'école d'un air nostalgique.

- Je m'étais attaché à cette nouvelle maison, moi...

Je m'approchai timidement et saisis sa main, et la serrai.

Il tourna ses yeux émeraudes sur moi, et je frémis. Sa main était chaude, dans la mienne : il ne l'avait pas retirée.
Je pris une grande inspirée et nous amorçâmes le premier pas. Je tournai mon visage vers celui de mon ami, et je surpris une expression protectrice dans ses traits. Je souris, gênée.
Aussitôt que j'aie posé la pointe de ma basket sur le sol humide, je sentis un souffle crois hérisser les poils de mon coup. Quelque chose n'allait pas.

- Où comptiez-vous aller comme ça, sans mon agréable compagnie ? demanda une voix dégoulinante d'hypocrisie et de mensonges,

Je frémis à l'entente de cette affreuse sonorité. Je fermai mes paupières avant de les rouvrir lentement et de pivoter sur moi même, juste après avoir lâché la main brûlante de mon ami. J'avais tout de suite reconnu l'homme qui avait prononcé ces immondes paroles. Aussitôt, je voulus ouvrir les vannes qui retenaient ma colère et déverser toute ma haine, ma fureur sur cet odieux personnages.

- Coru...lâcha mon ami, ses beaux traits déformés par la rage et la peine.

Un sourire étira la bouche fine du maudit blond, tordant son visage en une expression amusée, moqueuse.

- Tu croyais vraiment que j'allais te laisser filer avec l'Elue ? Je ne suis pas aussi stupide ! J'ai bien sentis lorsque cette fille a arrêté le temps ! Ses pouvoirs se sentent à des kilomètres à la ronde ! C'est bien pour ça que je me suis introduit dans ce maudît pensionnat ! Pensais-tu que c'était pour le plaisir ? Que c'était pour retrouver une vie "normale" comme tu tentes de le faire depuis si longtemps ? Non, j'attendais juste de trouver celle dont les pouvoirs pourraient aider nos recherches. J'attendais juste le bon moment, qu'elle soit isolée. Mais ce moment n'est jamais arrivé ! C'est bête, si tu l'avais laissé seule, sans que ses amies collent à ses basques, tu aurais peut-être été épargné.
Après tout, je trouverais désagréable de tuer mon frère.

Je sentis mon ami se tendre à côté de moi.

- Mais tu as encore le choix. Rejoins-moi, et nous te laisserons la vie sauve ! Ou livre moi simplement la fille, et tu n'auras plus mes amis à tes trousses. Alors ? Ce marché est plutôt honnête, non ?

Je frémis d'horreur, et je me mis même à douter de la loyauté qu'Anor me portait. Et si, pour sauver sa propre peau, il me donnais à Coru ? Après tout, cela sauverai sa vie !
Mais à la place, mon ami se redressa fièrement. Son port de tête se fit courageux, ses yeux étincelaient d'une forme de courage résigné. Ses lèvres pincées accusaient le coup.

- Jamais. Plutôt mourir que de laisser Ithilia entre tes mains ignobles, cracha-t-il.

A ces mots, le visage de Coru passa par plusieurs expressions. Au début, ses yeux s'agrandissent de surprise, mais il se reprit vite et un rictus maléfique étira son visage diabolique en un faciès odieux.

- Eh bien... Il va falloir mourir, dit-il avec une lenteur palpable, affreuse.


Hello !
Ouais, j'aime bien arrêter mes chapitres dans des moments comme ceux-ci ^^
Bref.

Alors ce chapitre ?
Comment vous l'avez trouvé ?
Et la Team Coru, comment avez-vous trouvé votre méchant adoré ?
Et la Team Anor ?

Ça sent le roussi sinon, non ?
Comment pensez-vous que cela va se passer ?

Bref, j'arrête avec ces questions pour vous souhaiter une bonne soirée et
A la prochaine !

[ARCHIVES] La quête de Valdëa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant