Chapitre 10

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"Elle est à moi"

Je retins un cri d'horreur. Toutes pleins d'émotions se succédaient dans mon cœur mais la peur trônait . Je ne savais quoi penser. Tout était mélangé et je ne savais guère quoi faire. Mon esprit embrumé n'arrivait pas à me sortir une solution logique de mes méninges emmêlées.

Je me demandais aussi si cette fameuse prophétie était réelle, ou si c'était juste un nom de code. Mon esprit rationnel penchait pour cette solution. Mais avec tous les livres que j'avais lu, un soupçon tenace emprisonnait mon jugement.

Et si ?

Et si ce n'était pas un nom de code ? Et si cette prophétie existait réellement ? Et si j'en étais le sujet ?

C'était étrange. J'avais toujours rêvé d'aventure, de m'évader, de vivre une histoire dangereuse mais belle et pleine d'espoir. Mais à présent, ce rêve s'était évaporé, ou transformé en cauchemar. Je ne voulais pas de ces péripéties périlleuses, ni de ces maudites quêtes. À présent, je voulais être Ithilia De Laroche, et vivre comme tout le monde.

Mon âme, mon corps, mon esprit priaient afin que cette histoire ne me concerne pas, mais mon cœur et ma curiosité se demandaient si j'avais vraiment envie de rester dans l'ignorance.

La réponse était négative. Je voulais savoir. Alors, ayant tergiverser pendant la moitié du cours, je saisis un stylo et déchira le côté de ma feuille. J'y inscrivis d'une écriture soignée et de belles lettres courbées un petit mot.

"Anor,
J'ai besoin de réponses.
RDV dans la forêt, là où j'aime aller.
Après les cours
J'espère que tu viendras. "

Aussitôt écrit, je passai le mot du côté de mon voisin, en croisant les doigts pour que la prof ne se retourne pas et qu'Anor réponde à mon message.

Mon cœur frémit quand je vis le garçon déplier le mot et le lire. Je crus exploser de frustration quand je le vis ranger le papier dans sa poche sans m'adresser la moindre réponse.

Mon cœur se serra douloureusement et je tentai de me remettre au travail, malgré mon impatience de voir les cours se finir.

Cela dura une éternité. Les professeurs de succédaient lentement, alignant des paroles fades et décourageantes. Chaque minute semblait durer des heures, chaque heure semblait être éternelle. Le regard maussade des élèves répondaient à celui des maîtres et je ne dérogeais pas à la règle.

Incapable de me concentrer, je laissai mon esprit divaguer lentement, mes mains suivant mes pensées en gribouillant ses réflexions houleuses.

Et je me mis à dessiner. J'avais toujours été bonne en dessin, mais là, je me surpassai.

Je commençai par dessiner le contour anguleux de son visage. Puis, quand je fus satisfaite, je m'attaquai à ses yeux. Impossible de les décrire, et encore moins de les dessiner. Leur forme un peu allongée et leurs couleurs printanières étaient indescriptibles. Comme un rêve, une image imaginaire que l'on essaie de se rappeler vainement. Voilà la meilleure manière de décrire ces puits de sagesse et de malice.
Après ce détail qui me prit du temps, je laissai mon crayon s'aventurer sur les contours fin de son nez, puis sur sa bouche pleine.
Mon crayon hésitant griffonna aléatoirement les cheveux si sombres qui ornaient sa tête.
Je descendis la courbe de sa clavicules et suivis ses épaules.
J'arrêtai mon portrait, et déposai mon crayon.

Il était plutôt réussi, ce dessin ! Ce n'était pas étonnant, tous les traits d'Anor étaient gravé dans mon esprit.

Aussitôt après que j'aie déposé mes outils d'artiste, l'ennui revint au galop, doublé par une angoisse grandissante.
Mon cœur s'accélérait douloureusement alors que je pensais à ce rendez-vous donné. Ou avais-je la tête ? J'appréhendais peureusement cette future conversation, mais en même temps, je l'attendais avec impatience. J'allais enfin pouvoir soutirer les informations à Anor, et peut-être allais-je rétablir notre ancienne amitié.

Alors que je divaguais légèrement, ma main se saisit d'un stylo et amorça un nouveau croquis. Cette fois, le visage m'était inconnu mais me semblait étrangement familier. Avec mes crayon, je donnai vie à cette figure angélique, à ce nez parfait et à ses yeux gris orageux et apeurés.
La couleur de ses cheveux, un mélange indescriptible entre du brun et du roux cascadaient sur les épaules frêles de la jeune fille.
Son tain piqueté de son était plutôt pâle et sa bouche rouge pulpeuse était entrouverte en un visage effrayé.
Elle avait l'air de fuir quelqu'un, là, sur ma feuille de dessin. Alors que je peaufinais les contours délicats de son visage, Anor se détourna de son travail, me regardant étrangement.
Il baissa les yeux sur mon dessin et sa bouche s'ouvrit, tout comme ses yeux, en un faciès d'ébahissement. Il murmura péniblement :

- T-tu la connaissais ?

Je secouai légèrement la tête pour signifier mon ignorance.
Devant mon visage ahuri, il remballa prestement ses affaires et quitta la classe prestement, malgré les regards étonnés de la classe. Je devinai le sourire narquois de Coru à ce moment là.
Madame De Lafontaine eut un rire gêné et tenta de détendre l'atmosphère en blaguant :

- Alors, Mademoiselle Ithillia, qu'avez-vous fait pour que votre voisin détale comme ça ?

La classe ria et je l'imitai hypocritement. Dans ma tête, je répondis à mon professeur.

Je ne sais pas Madame, j'aimerai savoir.

Mes cheveux blonds cachaient heureusement mon visage rond quand mes yeux se remplirent de larmes salées. Brouillant ma vue, elles dégoulinèrent pitoyablement et vinrent tomber sur mes dessins, brouillant leur détails. Tant pis.


***

La sonnerie lancinante retentit enfin et je me levai immédiatement. J'allai déposer mes affaires dans notre dortoir et je me précipitai aussi vite que le pouvait ma pauvre cheville dans le parc. Elena et Rajani me regardèrent bizarrement alors que je passais devant elles, mais ne dirent rien.
Je courais, ou plutôt je tentais courir vainement, et me précipitai vers le pavillon. Mon cœur se serrait, et je suffoquais, sans savoir si c'était à cause de l'angoisse ou de ma course effrénée.
Quand j'arrivais enfin là-bas, une ombre était assise sur le rebord du petit monument et un objet frottait à côté. Le garçon se retourna et je vis la chose volante s'écraser immédiatement sur le sol.

- Hello Ithilia, cracha mon ancien ami.

Je me figeai, et le regardai douloureusement. Je murmurai :

- Hello, voisin.

Ta ta taaaaaaaaam !
Ouais, j'aime mettre du suspens...
Brrrrreeef !
Alors ce chapitre ?

Comment trouvez-vous le comportement d'Anor ?
Et que pensez-vous qu'il va se passer ?

Sinon, n'hésitez pas à aller poser vos questions à Ithilia sur le compte Klagathe !
Tout est sur le Rant Book !
Merci déjà à EkaFricai pour avoir déjà posé des tas de questions !
Voilà voilà !
A la prochaine !

PS : Merci infiniment pour tous vos votes et tous vos commentaires❤️😊 Ca me touche vraiment beaucoup ! ( cette phrase était-elle française ?^^)

[ARCHIVES] La quête de Valdëa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant