Chapitre 17

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Nous descendîmes du train dans la gare de Lyon. Nous traversâmes les quais en courant et grimpâmes dans un wagon après avoir réglé l'affaire des billets.

Je me sentis mal, sur ces banquettes rapieçées. La tête me tournait et j'avais envie de vomir. Je n'en n'informais pas mon compagnon, car je supposais que c'était la peur d'oublier. L'angoisse commençait à monter dans mon coeur, le faisant battre de plus en plus vite. J'essayai d'ignorer ce sentiment, profitant le plus possible de mon ami, de qui je me souviendrais sûrement plus dans quelques heures. Je calculai que nous arriverions la nuit tombée. Peut-être que nous devrions attendre jusqu'au matin pour... procéder à l'amnésie. Je l'espérais. Peut-être aurais-je le temps d'exercer pour la dernière fois mes dons, la nuit pendant que le monde dormirait.

Me séparer des dons que je venais de rencontrer m'était difficile, certes, mais si j'avais pu les donner pour rester avec Anor, je n'aurais pas hésiter une mili-seconde. Hélas, j'allais perdre les deux. Cette perspective me déchirait. Mais je ne voulais pas passer mes derniers moments avec mon meilleur ami en pleurs.

Nous passâmes le trajet à nous remémorer nos meilleurs souvenirs, nos plus grands délires. Les larmes qui pensaient à mes paupières, je les fis passer pour des pleurs de rire. Ma lèvre tremblante, je la camouflais d'un sourire éclatant, bien que crispé. Anor ne remarqua rien, à mon grand soulagement. Il riait aussi, avec ce sourire en coin qui me faisait mal ce jour-là. Quand il jeta un œil au panneau des horaires, et regarda sa montre, je sentis mon cœur chuter dans ma poitrine.

- On va sortit au prochain arrêt, dit-il simplement alors que je sentais mon souffle se figer dans ma poitrine.

Un désespoir énorme m'emplit et je sentis le sol tanguer à nouveau. Me ressaisissant, j'hochai la tête à mon ami. Nous sortîmes en vitesse et nous prîmes un petit bus montagnard. Alors que j'observai le paysage Suisse avec une grande attention, Anor me saisit la main. Je dis réprimer un frisson et je le regardai avec un air interrogatif.

- J'avais envie, haussa-t-il les épaules.

Je lui souris doucement et exerça une pression sur ses doigts. Je me remis à regarder par la fenêtre.
Au bout de quelques minutes, je me mis à somnoler, pour retomber dans un sommeil profond, bercée par les doux cahots de la route.

***

- Iti. On est arrivé.

La voix douce d'Anor me réveilla et je clignai plusieurs fois des paupières. L'autocar s'était arrêté sur un bas côté de la route et le chauffeur attendait impatiemment que nous descendions. Nous nous faufilâmes donc entre les sièges pour sortir du véhicule, qui démarra aussitôt qu'Anor ait posé ses pieds sur le bitume. Encore groggy par le trajet, j'observai les alentours. La nuit semblait être tombée pendant mon sommeil, enveloppant les ombres des montagnes qui se dressaient dans l'horizon. Piqué de points lumineux, le ciel veillait sur nos ombres, projetées sur l'asphalte par un lampadaire grésillant.
Je ne voyais rien aux alentours. Anor s'étira avec un bâillement sonore et me regarda avec un regard un peu triste.

-Nous y voilà !

Il se dirigea vers le bord de la route et continua dans l'herbe. Du moins je le croyais. Un chemin de terre s'était dessiné dans les broussailles et serpentant jusqu'à la forêt, quelques centaines de mètres plus bas.

Je clignai des yeux, intriguée et le suivis d'un pas peu assuré. Lui semblait confiant.

A force que nous avancions, je sentais peser sur moi la tristesse. La boule qui s'était dissipée lors de mon sommeil était remontée et m'enserrait à nouveau la gorge. Je battis des paupières comme pour évaporer leur liquide qui semblait vouloir déborder.
Il ne fallait pas que mon ami me voit pleurer. Cette certitude s'était imposée dans mon esprit d'une façon déconcertante. Mais je la suivis sans me poser d'autres questions.

Au bout de quelques minutes de marche, nous arrivâmes devant l'orée de la forêt. Anor continua le sentier qui s'engouffrait dans l'obscurité des pins noirs. Quand nous entrâmes sous les imposants arbres, la lumière sembla s'éteindre immédiatement, comme par magie. Anor poussa un juron et je vis une petite flamme s'allumer. Provenant de la paume droite de mon ami, elle grandit progressive jusqu'à éclairer les alentours d'une lueur claire. Ainsi mon ami pouvait parfois contrôler sa malédiction et la tourner à son avantage.

Nous nous remîmes en marche. Le chemin finit par déboucher sur une clairière. Il s'arrêtait là, net. Anor ne sembla pas s'en soucier, et continua ses pas. Ne voyant aucunes autres solutions, je poursuivis ses pas. Dès que j'eus passé l'arrêt du sentier, je vis la clairière s'éclairer, et l'air frémir. Lentement, d'abord floue puis se précisant, une maison apparut devant mes yeux ébahis. C'était un petit chalet, tout simple, en bois. Les seuls ornements étaient les bacs à fleurs accrochés sous les fenêtres. Une lueur pâle se dégageait des fenêtres, comme pour nous inciter à entrer. Anor remarqua mon désarroi et il m'expliqua :

- L'un des fils de la dame que nous allons voir est maître des illusions. Il lui a donc camouflé sa demeure et ses accès.

Je compris alors pourquoi je n'avais pas vu le chemin avant de m'y engager. Décidément, je découvrais de plus en plus de choses dans ce nouveau monde de magie. Je me mis à penser qu'un jour, cela ne m'étonnerait même plus. Pas tout de suite, en tous cas.
Anor me saisit la main, encore une fois et m'entraîna vers la porte du petit chalet. Une petite cloche était accrochée sur le porche. Quand je vis mon ami tendre la main vers la cordelette qui pendait tristement, je lui demandai :

- Ne penses-tu pas qu'ils dorment, en ce moment ?

Il eut un sourire en coin.

- Il n'est que dix heures et demi. Et elle n'a pas besoin de dormir, répondit-il.

Je fronçai les sourcils. Comment une personne pouvait-elle résister au sommeil ?
La clochette retentit dans le silence pesant de la nuit, comme un glad annonçant la douleur dans mon coeur.

Hey hey hey !
Me revoilà (enfin ) pire un nouveau  chapitre. Désolée pour les fautes  mais je l'ai écrit sur téléphone, n'ayant pas l'Ipad...
Bref.
Alors, comment l'avez-vous trouvé?
Comment imaginez-vous la fameuse elle ?
Et Iti ? Ses réactions ?
Anor qui lui prend la main ?😏
Oui j'ai fait un petit clin d'oeil à mon pays x)))
Bref.

J'ai une petite note à vous tous.
Peut-être avez-vous remarqué que la fréquence à laquelle je publiais mes chapitres a diminué, voir disparue...

NAN JE NE COMPTE PAS METTRE EN PAUSE CETTE FICTION.

Je me suis toujours donné un rythme pour la publication de mes chapitres. Cela m'obligeait à écrire.  Mais ça finit  par me bloquer. Je préfère vous écrire de meilleurs chapitres,  sachant qu'ils mettront du temps à apparaître,  que d'en publier trois par semaine, de médiocre qualité.
J'espère que vous comprendrez.

En attendant MERCI DE M'EN SUITE SUR CETTE FICTION !
JE VOUS NAIME !  ♡♡♡

A une prochaine ;)

[ARCHIVES] La quête de Valdëa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant