Chapitre 29

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Très vite, nous nous organisâmes pour trouver un avion. Facilement, nous en dénichâmes un.
Plus qu'à trouver une personne pour nous héberger.
Car bien sûr, les prix étaient conséquents et  nos dépenses avaient déjà englouti une bonne partie du budget.
Mais ce point ne fut pas un problème pour Anor. Il sourit, ouvrit son portable et tapa un message. Ceci fait, il se tourna vers nous et déclara :

- C'est fait, Morno nous hébergera.

Impressionnée par les capacités de notre technologie, et par la vitesse à laquelle les échanges s'étaient faits, je m'exclamai :

- Déjà ? Il est d'accord ?

-Il n'a pas vu, mais sera bien obligé de nous accueillir, ria le noiraud.

Je ne pus m'empêcher de pouffer, mais me repris immédiatement. Que j'étais bête à rire à chacune de ses paroles ! J'étais  bien faible, à ne pouvoir résister à ses charmes.

Tíra souriait simplement. Elle ne disait rien mais une vague tristesse se lisait dans son regard.

- Et aurais-je le loisir d'en apprendre un peu plus sur ce fameux "Mormo" ?demandai-je, intéressée et curieuse.

- Morno, me corrigea mon ami. C'est un dé-... enfin, une personne disons. Différente de nous sur plusieurs plan. Enfin bref. C'est un ami à moi, il a eu une histoire d'amour et d'amitié compliquée mais ça...

Je fronçai les sourcils. Cette histoire m'intéressait bien, ma curiosité était sans limite.

Tíra s'éclaircit la gorge.

- Les jeunes, je pense annuler mon vol.

Un froid s'abbatit sur moi. J'avais beau connaître la vieille dame depuis quelques jours, sa présence me suivait depuis le début de cette histoire.

-Mais pourquoi ?  souffla Anor, ébranlé.

-Je suis trop fatiguée et puis je dois retourner vers mon petit-fils. Il a perdu son père, je dois être là pour lui.

- Nous comprenons.

- Salue Morno de ma part, ça fait longtemps que je ne l'ai  pas vu.

Je n'émis aucun mot, et un silence presque religieux s'installa dans la pièce.

-J'ai regardé les horaires. Un train part bientôt  pour la Suisse. Tout ira bien, ensuite.

Anor s'approcha d'elle et l'encercla de ses bras. Je n'osai émettre le moindre mot.

- Tu nous manqueras. On t'enverra de nos nouvelles, dit Anor simplement.

A mon tour, j'allais enlacer la vieille dame, et la remerciai pour ses conseils.
Alors que je la serrai, elle bougea sa tête et murmura à mon oreille.

- Ne lui brise pas le coeur.

°•○●○•°

-Il faut que tu saches quelque chose à propos de Morno.

Les mots qu'avait lâché Anor, au milieu de l'aéroport de Washington, retentirent à mes oreilles.
J'arrêtai ma marche, et le regardai étonnée et intriguée.

- Je t'en parlerais dans le taxi, on sera plus tranquille.

J'hochai la tête et continuai ma traversée de l'immense hall.
Nous sortîmes de l'aéroport. Mes jambes étaient encore engourdies par le vol trans-atlantique. Ma tête était douloureuse.
Anor appela un taxi et nous nous y engoufrâmes.
Mon ami commença alors :

- Si tu veux, Morno avait un... travail disons et avec ça, il a rencontré une jeune fille, de son âge environ en fait. Comme tu l'as peut-être deviné, une belle romance s'est installé entre eux. Morno était aux anges. Il ne faisait que de parler d'elle. Son sourire était resplendissant. Malheureusement,  une augmentation a pointé le bout de son nez. Il a dû quitter celle qu'il aimait. Je sais pas comment l'histoire a évolué mais parler d'amour en sa présence est déconseillé.

Je hochai la tête. Je pouvais comprendre. Le reste du trajet se fit silencieusement, nous étions trop épuisé pour parler.

Dans mon esprit, une phrase tournait en boucle.
"Ne lui brise pas le coeur."
Qu'avait-elle voulu signifier?

Un soupçon d'espoir perçait mon coeur. Tíra connaissait Anor plus que tout le monde. Et elle avait des pouvoirs de voyances. Avait-elle découvert des sentiments qu'Anor éprouverait ? Pour moi ?

Ce n'était pas bien. L'amour pouvait le détruire. J'allais sûrement mourir et j'accueillais cette nouvelle tristement, peureusement. Mais ma mort  serait sûrement rapide, et peut-être même indolore. Alors que mon ami allait peut-être vivre. Et si l'amour avait gagné son coeur, il serait sûrement détruit. 

Je secouai la tête et laissai ma tête tomber contre la fenêtre froide, regardant le paysage.

Lorsque le taxi s'arrêta, devant l'adresse qu'Anor avait prononcé au chauffeur, je lâchai un petit cri de surprise. Nous avions roulé jusqu'en bordure de ville, sans que je ne m'en  rende compte. Trop absorbée par mes pensées,  je n'avais pas vu le temps filer, ni le paysage d'ailleurs.

Mon ami me fit signe de sortir, paya le taxi et prit nos bagages.  Nous étions devant une petite maison, similaire à toutes celles de la rue. Nous nous avançâmes et mon ami sonna à la porte. Je retins ma respiration un instant. Heureusement, on nous répondit vite. La porte s'ouvrit, et un soupir s'échappa dans un français parfait :

- J'en étais sûr. Viens, rentre !

Je pus apercevoir notre accueillant que lorsque nous fûmes  dans le hall. Il avait des cheveux noirs, et c'était la première chose que l'on remarquait chez lui. Sa touffe était d'un noir profond, onyx même. Rabattue en frange sur le côté droit du front, sa mèche masquait l'un de ses yeux, dont je ne parvenais pas à distinguer la couleur. J'aurais juste pu dire qu'ils étaient d'une couleur sombre et il me sembla y voir un reflet grenat.
Sa peau marbrée était pâle,  encore plus que la mienne. Et ses lèvres pincées traçaient une fine ligne sur ce visage d'ange. 
Je me repris lorsqu'Anor lâcha  :

- Tu nous sers à manger  ? J'crève de faim.

No comment aura la vitesse de publication. On va mettre ça sur le fait que je ne veuille pas finir l'histoire. Parce que oui, on arrive dans la dernière ligne droite. Et ce n'est que maintenant que je trouve une fin à peu près convenable - et pas trop cliché j'espère.

Bref. Je vous présente Morno, un personnage que je souhaiterais plus développer, et faire apparaître dans plusieurs livres différents aussi. Mais en apparition.
Bref.

J'espère publier ce mois le prochain mais je garantis rien x)

Alors d'ici là, de gros bisous et puis à la prochaine !

[ARCHIVES] La quête de Valdëa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant