Chapitre 7

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Après cette discussion émouvante, il se passa plusieurs semaines. Coru m'inspirait de plus en plus d'empathie, surtout depuis qu'il avait commencé à faire des avances à Elena. Son charme s'était un peu dissipé mais toutes les filles de l'établissement ne juraient que par lui. Moi ? Je le haïssait. Tout mon être souhait son malheur. De plus, lui ne semblait ne pas m'apprécier non plus. Chaque fois qu'il passait à côté de moi, et que je détournai la tête, son rictus s'affaissait en une grimace coléreuse.
Peut-être était-il furieux car il ne me provoquait aucun sentiment. Il ne devait pas être habitué à ça.

Anor, lui, était ravi de mon comportement à l'égard de cet homme avare. Mon amitié pour lui se renforçait chaque jour, surtout depuis que Rajani et Elena n'avaient d'yeux que pour leur idole sacrée. Quand je les regardais, c'était avec un pincement de tristesse, même si je les considéraient toujours comme amies.

Étant en mars, les cours semblaient se précipiter pour nous préparer aux grands examens de juin. Mais nous ne suivions toujours pas les cours. J'avais eu la chance de tomber à côté du seul garçon qui excellait autant que moi à l'école. Coru non plus ne semblait pas travailler beaucoup, et pourtant, comme nous, il alignait les bons résultats. Étrange pour un homme comme lui.

Malgré mon inversion à son égard, je ressentais une pointe de curiosité quand je pensais à ce singulier personnage. Ses cheveux blonds et ses beaux yeux n'étaient pas la seule caractéristique de ce garçon étrange. Il avait des secrets, et je voulais les percer.

Comme ceux d'Anor. J'étais persuadée qu'il avait volontairement passé plusieurs pans de sa vie en me la racontant. Je ne savais pas, par exemple, sa date de naissance exacte. Ne pas savoir le jour de l'anniversaire de son meilleur ami, c'était tout de même un comble !

Plusieurs détails comme ceux-ci me tournaient en tête, me donnant des migraines atroces parfois. Je me concentrais plus sur ces futilités que sur mes devoirs. Il fallait faire la part des choses ! Les unes étaient étranges et intéressants tandis que les autres étaient plus qu'ennuyeux et soporifique. Je savais quoi faire quand les insomnies me prenaient, après certains cauchemars.

Car oui, ces derniers n'avaient pas cessé de m'apparaître. Bien qu'ils soient beaucoup moins fréquent, heureusement pour moi. Cette vieille dame, dont j'avais deviné le nom grâce à l'étiquette collée sur sa robe grise et sale, n'avait pas été relâchée. Je ne savais pas pourquoi elle était retenue, ni pourquoi elle s'était fait battre, et cela me frustrait presque autant que les secrets inavoués de Anor.

Comme avant, ces rêves me passaient en version sourde. Les images défilaient implacablement devant mes paupières closes mais le son était coupé. De plus, j'assistais toujours à ces scènes atroces, sans pouvoir bouger ne serait-ce le petit doigt. J'en avais parlé à l'infirmière scolaire, qui m'avait donné des somnifères à base de plante, que j'avalais au repas sans broncher. Mais mes cauchemars persistaient et je ne pouvais rien faire.
Ainsi, ce fut pour moi une libération quand je fais un rêve simple, comme ceux que je faisais avant les affreux cauchemars. J'avais rêvé que j'avais arrêté le temps. La montre et le décor autour de moi s'était figé alors que je déambulais soigneusement entre les personnes immobiles.

Ce rêve un peu fou avait remué un peu les tréfonds de mon esprit. Et si je pouvais arrêter le temps, que ferais-je ? Cette pensée m'occupa pendant plusieurs jours, ne lâchant pas mon cerveau. Au bout de quelques matinées, j'avais oublié ce rêve un peu fou, afin de me concentrer sur d'autre chose plus importante.

Mais un jour plus tard, il avait ressurgit.

J'étais en cour de math, avec Anor. Nous nous moquions de la calvitie précoce de notre prof, alors que ce dernier blablatait au tableau. Je crois que nous étudiions les transformations d'unités. Et même si je n'étais pas excellente en ce domaine, je préférais discuter avec mon meilleur ami. Mais alors que j'éclatai dans un fou rire, je me fais surprendre par Monsieur Miller.

- Ithilia ! Cessez vos enfantillages et donnez moi la réponse de cette équation, m'ordonna-t-il sévèrement.

Devant mon mutisme et ma stupéfaction, il ajouta :

- Allons, levez-vous !

Je n'avais aucune idée de la solution de cette équation et pour la résoudre, il me fallait plus de temps. Je me levai lentement, le rouge me montant aux joues.

- Allez, j'attend !

Je regardai fixement le tableau, comme si j'espérais que la réponse en surgisse par magie. Les calculs semblaient s'emmêler dans ma tête, créant des mélimélos de chiffre et de lettre.
Je ne pourrais jamais résoudre cette maudite équation, me lamentai-je .

Il me fallait plus de temps ! Comme dans mon rêve.
Ah si seulement je pouvais arrêter le temps !
Aussitôt que cette pensée fut formulée, j'eus l'impression d'entrer dans de la gelée. Tous les membres semblaient paralysé, mais je pouvais tout de même penser. Du coin de l'œil, je voyais la classe me regarder, immobile. Monsieur Miller avait son regard menaçant fixé sur moi, mais ne bougeait pas d'un cil. Même la mouche que j'avais surprise à voler vers nous semblait stopper net dans son vol.

Mon cerveau embrouillé n'analysait pas la situation étrange mais le calcul au tableau. Je me sais pas pourquoi mais ce fut mon premier réflexe.

-La solution de cette solution est 5 ! m'écriai-je presque.

Aussitôt, le charme fut rompu. Je sentit mes jambes flageoler, et je m'écroulai pitoyablement sur ma chaise de bois.
Le professeur dut un regard mauvais et repris son cours.
Je respirais à nouveau, savourant l'air dans mes poumons enflammé. Fière de moi, et en me mordant la lèvre inférieure, je me tournai vers Anor pour continuer nos bavardages. Mais alors que je lui souriais, lui me regardait d'un air que je n'oublierai jamais.

Ses yeux verts luisaient d'un mélange d'émotions. La lèvre pincée et son recul quand je l'avais regardé me prouvait une chose.

Mon meilleur ami avait peur de moi, et il était dégoûté de ma personne. Encore sous le choc, je ne réalisais pas trop la situation.
Lui s'éloigna jusqu'au coin de la table.

Entendant un petit bruit dernière moi, je me retournai pour apercevoir quelques chose qui me terrifia.

Coru, ce blond arrogant, me regardait d'un air narquois. Mais une autre chose attira mon attention.
Il me regardait sauvagement, presque comme si j'étais en sa possession. Mais pas en tant que femme, être humain.

En tant qu 'objet.


Hellooo !
Oui je poste en avance, parce que ce soir, je serais pas là !
Cleouille !!!😏😏😏😏👌🏼✌🏻️❤️
Sinon, EkaFricai t'as intérêt à bien profiter, et à ne pas oublier tes lunettes 😂😉
Bref, comment avez-vous trouvé ce chapitre ?
L'intrigue commence à se mettre en place !
Comment trouvé vous l'attitude d'Anor et de Coru ?
Et celle des amies d'Ithilia ?
Pour ceux qui s'inquiète de ne toujours pas avoir qui ou qu'est-ce qu'est Valdëa, ne vous inquiétez pas, cela vient dans quelques chapitres !
Sinon... J'espère que cette fiction vous plaît toujours autant et à la prochaine !

[ARCHIVES] La quête de Valdëa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant