Chapitre 23

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Un trajet long s'ensuivit. Il aurait pu être ennuyeux si nous ne nous étions pas réconciliés. A la place de nous éviter, nous rigolions comme avant, des rires larges, détendus. Comme si personne ne nous fixait, comme si personne n'existait.
J'étais heureuse.

Nous fîmes l'entier du trajet en train, question de budget. Ce fut long. Très long. Entrecoupé d'arrêt, notre voyage dura quatre jours. Mais quatre jour de bonheur.

Les entraînement réguliers nous épuisaient, alors nous passions la nuit à dormir comme des bébés, malgré les secousse du train.
Malgré tout, je n'arrivais toujours pas à arrêter le temps. Cela m'agaçais au plus au point.
Ce don me démangeait. Comme un démon enfermé, un fauve emprisonné, il n'a n'aspirait qu'à se délivrer des chaînes qui le retenait en moi. J'avais comme un besoin de l'éjecter mais n'y arrivais pas. Cela me frustrait. Bien sûr, Anor ne perdait pas sa patience légendaire. Il souriait et me promettait que j'allais y arriver, dans une situation totalement aléatoire. Il m'obligea à arrêter d'essayer.

A la place, nous discutâmes de longues heures durant. Ainsi appris-je la triste histoire de la mort d'Elonore. Voir les larmes perler aux yeux de mon ami me brisa le coeur. Je le serrai dans mes bras longuement, prodiguant ma chaleur amicale à son malheur. Il sourit à ma bonté et rendis mon maladroit geste. Je racontais aussi ma vie, mon enfance. Il était révolté quant au comportement de mes parents. Il vistupéra agressivement contre eux jusqu'au moment où je lui rappelai : "C'est grâce à cela que nous nous sommes rencontrés, quelque part ".
Il acquiesça avec un sourire doux et cessa de s'énerver.

Je dormis aussi énormément, ce qui fit que le trajet me parut durer plus court que je ne l'avais craint.
Lorsque je me réveillai sous les secousses légères de mon ami, je ne réalisai pas tout de suite. Mais après avoir relevé la tête, et observer les alentours, je compris : nous étions en Norvège.
J'eus un sursaut. Je réalisai enfin. Jusqu'à présent le voyage n'avait été qu'une sorte de songe, un rêve brumeux dont je n'avais pas pris conscience de l'ampleur. Nous allions sauver Tíra. Nous allions sûrement devoir nous battre.

Je me serrai contre Anor. Il me rassura un geste et nous nous preparâmes à sortir. Je ne dis pas attention aux monuments, où à quoi que ce soit d'autre - pourtant la ville était magnifique- j'étais trop angoissée.

La boule dans ma gorgé remontait lentement, en même temps que des larmes inutiles. Je ne savais même pas pourquoi pleurer. Peut-être la peur de perdre Anor dans cette guerre.
Cette dernière s'introduisait dans mes veines comme un poison lent, m'otant toutes reflections sensées.

Nous avançions dans la ville, grelottant. Sans vraiment me rendre compte, je glissai ma main dans celle d'Anor dans un geste amical. Il sourit et serra en retour. Un vieil homme nous croisa avec un clin d'oeil. Je rougis violemment mais ne m'en raccrochai pas moins à Anor.

- Bon, Iti. C'est peut-être la dernière fois qu'on se voit, en étant entier et pas mort. Je pensais passer du temps ensemble. Pour... profiter de nos derniers instants.

- Arrête ! Ce pessimiste me décourage ! Mais... du temps... normal avec toi me plaît plutôt bien, souriai-je tristement.

- Ouf parce que j'ai fais tout un programme et j'ai déjà réservé le restaurant, rit le jeune noiraud, de cette exclamation goguenarde qu'il lui allait à merveilles.

Je me joignis à lui.

- Bon parfait ! Préparons-nous !

Je fronçai les sourcils.

- Nous avons très exactement deux heures et trente-six minutes pour nous trouver des habits d'occasions, aller à l'hôtel pour se préparer et partir pour la surprise !

- Mais... Et l'argent ? !

Il eut un rictus un peu triste :

- C'est peut-être la dernière chance de le dépenser, profitons-en !

Nous nous en allâmes donc dans les grandes rues d'Oslo. De grands magasins entouraient les rues, et nous entrâmes dans plusieurs d'entre eux, faire des emplettes.
Moi qui avais toujours haïs le shopping, je m'éclatais avec Anor.
J'en oubliais presque notre mission du lendemain.

J'avais trouvé une joli robe, simple mais qui m'allait à ravir d'après Anor. Elle était bleue, d'une couleur profonde avec quelques petites dentelles. Elle m'arrivait juste en dessus des genoux, plus court que ce que je n'avais jamais porté.
Anor me trouvais magnifique.

L'hôtel qu'il avait réservé était beau. Nos chambres, séparées par une seule porte, étaient spacieuses. C'était parfait.

Mais l'apogée de la soirée fut la fameuse surprise. Habillés avec nos nouvelles vêtements splendides, nous nous dirigeâmes vers le centre. Un bus nous saisit et nous arrivâmes devant un bâtiment magnifique, moderne et resplendissant.

- Anor... C'est magnifique.

- Attends, tu n'as pas vu la suite,me répondit-il avec un clin d'oeil taquin.

Il saisit ma main, et m'entraîna vers l'entrée. Nous pénétrâmes dans le fameux bâtiment et je restai bouche bée d'hébaillissement. Nous n'étions pas les seuls magnifiquement bien vêtus. En fait, même avec ma robe si belle, j'avais l'impression de faire tâche au milieu de tous ce gens divinement bien vêtu.
Un arc-en-ciel scintillant tournoyaient autour de moi, chantait d'un brouhaha confus, laissait planer un mélange d'effluves parfumées qui courait jusqu'à mes narines. Le satin des dames me frôlait, leur soie m'effleurait.

- Je vais vite chercher nos billets, souffla mon ami à mon oreille. Je reviens tout de suite.

Il disparut dans la masse colorée. Je restai sur mes pas, un peu sous le choc du changement qui venait de s'opérer. J'avais l'impression d'être dans un rêve. Après ces quelques jours affreux, je m'élevai à présent dans les infinis d'un paradis jusqu'alors perdu. Je me déplaçai entre les corps pour apercevoir une affiche.

La flûte enchantéeà partir de 19 heures 30 à l'opéra d'Oslo.

Ce fut les mots que je pus déchiffrer de l'anglais. En même temps,  Anor arriva derrière moi.

Il remarqua sûrement ma larme qui coula mais ne dit rien.

- Tu es fou !

Il eut un sourire.

- Peut-être un peu, admit-il avec un regard triste mais souriant.


Hey hey hey ! En voilà un bout de temps que je n'avais pas posté !  Eh bien !
Je m'en excuse !
Je finissais Reviens-moi. Sniff :"""(
N'empêche que je pense me consacrer que sur ce livre jusqu'à le terminer ! Parce que mine de rien, on arrive gentiment à la dernière ligne droite :"'(
BWEF
Ce chapitre ?
J'aurais voulu le terminer par un cliché intersidéral mais finalement pas XD
(Non c'était pas le baiser )
Bwef.
A la prochaine !

[ARCHIVES] La quête de Valdëa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant