Chapitre 15

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Aussitôt que Coru eut prononcé ces mots affreux, cinq homme sortir des buissons, l'air menaçant. Leur visage tordu par une grimace haineuse, et leur poings serrés, ils encerclèrent mon meilleur ami et moi. Je sentis la main chaude d'Anor se glisser dans la mienne en un geste qui se voulait rassurant.

- Bien, je te présente certains de mes acolytes. On verra celui qui arrivera à prendre ta vie, comme je prendrai ton amie. Et cela ne sert à rien de crier. Personne ne vous entendra. Ils dorment tous, grâce à notre cher ami Morphée. Il les as tous plongé dans un sommeil provisoire. Son nom s'accorde bien avec son pouvoir, vous ne trouvez pas ?

Je réalisai alors que Coru avait tout préparé. Nous étions perdus. Je réprimai un sanglot de rage, en serrant les dents.

Mon ami, lui, se contenta de fermer les yeux. Il semblait se concentrer, ou peut-être acceptait-il ainsi sa mort, sans même se battre ? Retenant avec peine les perles d'eau qui commençaient à couler le long de mes joues, je serrai sa main dans un soubresaut douloureux.

- Tu ne te bats même pas ? s'esclaffa Coru avec un sourire machiavélique. Tant mieux, tu seras peut-être épargné. Bon, assez discuter ! Ithilia, si tu ne viens pas immédiatement entre mes mains, tes bras le long du corps, je lancerais les premières attaques. Crois-moi, ce n'est pas une partie de rigolade.

Visant mon hésitation, il continua :

- Allons, viens et mon frère aura des chances de survie. Sinon, c'est la mort assurée.

Les larmes de colère et de dépit s'écoulèrent alors de mes yeux, dont les paupières fidèles avaient tenté vainement de retenir ce torrent amer.
J'avançais, alors qu'Anor restait de marbre derrière. Je fus obligée de lâcher sa main bouillante. Ma vision floue ne me permettait de discerner que de vagues silhouettes, alors que mes jambes me portaient lourdement vers l'infâme personnage.

Alors que je vis vaguement une main se tendre possessivement vers moi, j'entendis un hurlement derrière moi. Il reflétait toutes les peines de l'univers, tous les malheurs qui pouvaient détruire un humain, toute la douleur d'un homme déchiré, dont l'âme se trouvait tailladée par les coups de couteau que lançaient le traître chagrin . Il se répercuta, prolongeant sa sinistre plainte dans la vallée. Il fit vibrer tout mon être, je le sentis percuter mon cœur avec la vitesse et la force d'une messagère du mal.

Un souffle brûlant passa à une bonne distance de moi, mais je le sentis tout de même effleurer amoureusement, et rageusement ma joue. Sous le voile flou de mes larmes, j'aperçus un torrent de flamme de déchaîner, et frapper un premier ennemi,moi infligeant une douleur mortelle. Je frémis à l'entente du cri lancinant de douleur qui suivit, et du râle prolongé qui fit vibrer l'aire d'une onde maléfique. Je fermai les yeux, alors que d'autres jets enflammés perçaient les défenses rivales. Les cris se propageaient, je n'avais plus aucune notion du temps.
J'entendais ces hurlements briser mon cœur, je crois que je criais aussi.

Après une éternité, une main se posa sur mon épaule.

- Iti...? Ça va ? me demanda une voix douce d'un ton inquiet.

Je ne répondis pas. Alors que je restais prostrée en une position de défense, les affreux cris retentissaient dans ma tête, comme prolongés par les mémoires vivaces de mon esprit.

- Iti... Je t'en supplie, sanglota la voix à côté de moi.

Je n'ouvris pas les yeux, me plongeant dans l'obscurité rassurante des limbes de mon âme. Jamais je n'oublierais ces cris.

- Iti... Je n'étais pas responsable de mes actes...

Cette phrase me fit réaliser ce qu'il venait de se passer. Je n'en fut pas soulagée,bien au contraire : toutes ces morts avaient été causées par mon meilleur ami !

- Je t'entend... Je comprend que tu ne veuilles plus me voir. Je... Je suis désolé...

Je l'entendis s'en aller mais je me dis rien pour le retenir. Je me laissais encore plus plonger, ne me retenant à aucunes bouées.

Des secondes, des minutes ou même des heures après, je me relevai, sortant de ma transe. Les traces mouillée qui parcouraient mes joues rouges témoignaient de mes larmes qui avaient dévalées sur mon visage. Mon nez rougis me faisait renifler et je sentais le sol tourner dangereusement sous mes pieds.

Dans ma tête, je me repassais inlassablement les derniers événements, dans une ritournelle mortelles. J'avais mal à la tête, au cœur. J'étais perdue.

Mais j'avais besoin de revoir Anor. Il fallait que je le revois, juste pour comprendre. Si ce n'était pas pour s'en aller pour de bon, à ses côtés.

Après ces quelques mois, je sentais en mon cœur une amitié comme je n'en avais jamais ressenti à l'égard de mon ami. Il comptait plus à mes yeux que mes parents, que ma famille, et que tout le monde entier. Jamais je ne pourrais l'abandonner. Mais ce qu'il venait de faire... Ôter la vie de toutes ces personnes allongées à présent sur le sol... Je ne pensais pas que je pourrais un jour lui pardonner.
Après tout, ces hommes avaient tous une histoire, un passé, une famille. Ils ne méritaient pas ce qu'il venait de leur arriver.

Je suivis le chemin qu'avait emprunté Anor, en s'en allant. Je pensais le retrouver ainsi, et j'avais vu juste.

Je le vis assis sur un banc, la tête entre les mains. Je m'approchai doucement et passai mon bras autour de ses épaules. Il releva lentement la tête et je lis apercevoir ses yeux rougis.

- Je suis désolée de ma réaction. J'étais juste un peu... Sous le choc, m'excusai-je timidement.

Il ne répondit pas, me fixant douloureusement.

- Je sais, c'est affreux ce que j'ai pensé mais...

Il me coupa soudainement, d'une voix entrecoupée :

- Non, ne t'inquiète pas. Je comprend.

Un silence s'installa tandis que je ne savais plus quoi dire.

- Je vais partir, finit-il par dire lentement.

- Je viens avec toi ! m'exclamai-je soudainement en me levant.

Il me regarda d'un air blessé et prononça ces mots, d'une lenteur peinée :

- Non, tu restes ici. Je vais... Je vais devoir t'ôter tes souvenirs.

Aussitôt, les larmes me montèrent aux yeux et je pleurai :

- Non, je ne veux pas ! Je veux venir avec toi ! Je ... Je veux te suivre.

Il continua, sa lèvre inférieur tremblante :

- Tu ne comprend pas. Je suis un monstre. Tu ne dois pas être à mes côtés. Je risque de te faire du mal.




Tadaaaaa ! Me revoilà après cette petite semaine d'absence pour un nouveau chapitre !
Alors, qu'en pensez-vous ?
Avez-vous découvert le secret de notre Anor adoré ?

Et puis que pensez-vous qu'il va se passer ?

Bref j'arrête.

Sinon, je m'excuse mais je vais repartir en camp cette semaine alors... Je pourrais ni écrire ni poster ni rien du tout.

Donc voilà voilà...
A la prochaine !

[ARCHIVES] La quête de Valdëa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant