Chapitre 9

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Je retins un cri de surprise et je plaquai ma main sur ma bouche pour ne pas émettre le moindre son. Dieu sait ce que les deux garçons me feraient subir si ils m'apercevaient !

Les débats enflammés des deux hommes me parvinrent aux oreilles.

- Je ne te laisserais pas lui faire le moindre mal, menaçait la voix que j'avais reconnue comme celle d'Anor.

- Ah oui ? Tout cela parce que mon petit frère me la demander ? susurra lentement Coru, en insistant bien sur le mot "petit".

Je me raidis. Coru et Anor... Étaient-ils frères ? Je voulais bien le croire après ce discours. Mais ils ne se parlaient jamais ! Et je voyais bien qu'Amor éprouvait une haine immense à l'égard du jeune homme arrogant.
Je risquai un coup d'œil entre les branches du buisson derrière lequel j'étais accroupie.

- Tu n'es pas devenu cruel au point de prendre le risque de la tuer ?

Coru ne répondit pas, mais j'apercevais entre les feuilles son visage tordu en un rictus malsain. En moi, je me demandais de qui ils voulaient parler.

- Je n'arrive pas à croire que tu es devenu comme ça. Comme eux !

- J'ai simplement choisi le mon camp, celui des gagnant. Tu as choisis le tien, fit simplement le grand blond en regardant ses doigts d'une manière nonchalante. Comme si c'était une conversation tout à fait normal entre deux frères.

- Tu as chois le camp des tortionnaires ! Des tueurs ! Des cruels assassins prêts à tout ! Des...

Mais Coru coupa son frère sèchement :

- J'ai choisi d'être courageux et fort. Cela engendre quelques... Sacrifices.

Je vis le visage de mon ami se tordre de douleur alors qu'il prononça :

- Comme celui d'Elonore ?

L'arrogant s'enflamma :

- Je n'y été ai pour rien ! Ils ne m'avaient pas dit ce qu'ils lui feraient. Tout ce que je savais, c'est que je les aidais et que je serais récompensé. Mais cette fois, je suis conscient des risques. Mais je suis aussi persuadé qu'elle est la bonne. Qu'elle est l'Elue !

- Et tu serais prêt à tout sacrifier pour cela ? Même elle ?

- Oui.

Le simple mot me glaça. Je me demandais de qui ils parlaient. Et qu'est-ce qu'était cette histoire d"'Elue" ? Mais mes tergiversations furent vite interrompues par la réponse de mon ami.

- Je ne te laisserai pas faire. Voilà des années que je parcoure le monde à sa recherche. Voilà des années que je erre seul, depuis l'assassinat d'Elonore. Voilà des années que mes seules amies ont été mes facultés. Et maintenant, quand je décide enfin de me ranger, d'avoir une vie normal comme tout le monde, Paf ! Je tombe sur elle. Elle devient mon amie, comme j'en ai jamais eu avant. Elonore était aussi très chère à mes yeux, mais j'étais surtout aveuglé par cette histoire de prophétie. Et je découvre qu'elle est une possible Elue ! Je ne te laisserai pas la prendre !

- Je me débrouillerai pour te mettre hors service et pour la cueillir et la ramener chez mes maîtres.

J'en avais assez entendu. Suite au discours du noiraud, j'avais eu la réponse à ma question. Ils parlaient de moi. Je me relevai prestement et m'éloignai vivement, en prenant moins de précautions qu'à l'allée. Malheureusement pour moi, je marchai sur une branche morte qui craqua bruyamment.

Dès que je fus assez loin deux, je pris mes jambes à mon cou, s'en me soucier de leur regard. Quand j'arrivai dans ma chambre, mes poumons étaient en feu et une douleur lancinante me remontait depuis la cheville. Je retenus les larmes et m'empara de mes affaires pour descendre au réfectoire. J'y retrouvai mes amies, et je m'assis à leur table.

Riantes et insouciantes, je les retrouvais enfin ! Nous discutâmes beaucoup, tout en ingurgitant les délicieuses tartines. Enfin, je supposais qu'elles fussent délicieuses car je n'en mangeai point. En tête, le discours que j'avais surpris entre les deux frères tournait. Je les entendais encore dire le mot "Elue " avec une pointe de peur chez Anor et avec une délectation cruelle chez Coru.

-Je ne sais pas ce qui nous a pris, de flasher autant sur Coru ! Certes il est beau, mais à ce point ?

Je fus heureuse en entendant ces propos sortir de la bouche d'Elena. Rajani acquiesça vivement, la bouche emplie de pain et de confiture.

- Moi non plus, je ne sais pas ce qui vous a pris, ris-je un peu faussement.

Je n'arrivais pas à me sortir la conversation de la tête. Tout cela tournait, tournait, accaparent mon esprit.

- En tout cas, on est vraiment désolée de t'avoir laissé tomber comme ça. On est vraiment des amies affreuses.

Je secouai vivement la tête et Rajani continua :

- Surtout quand Anor a commencé à te faire la gueule. Je crois qu'on était surtout jalouse.

- Jalouse ? m'estomaquai-je.

- Oui, poursuivit Elena. Quand Anor ne te parlait plus, tu as commencé à attirer le regard de Coru. Il te regardait tout le temps et on était super jalouses ! Désolée.

Je me glaçai. Ainsi il m'avait regardé tout le temps.

Avant, j'en aurais peut-être été un peu flattée mais là, ça me dégoûtait au plus haut point. Je savais que toute cette mascarade était pour une fameuse histoire de prophétie. Je ne savais pas qui était Elonore, mais j'avais la certitude qu'il ne lui était pas arrivé beaucoup de bien. Je finis par répondre à mes amies :

- Pas grave... On y va ? Ça va bientôt sonner.

Je quittai le banc alors que mon amie indienne engloutissait les dernières miettes de pain.

Elena me regardait bizarrement.

- Ça va ? s'inquiéta-t-elle gentiment.

Je suis oui de la tête, sûrement d'une manière peu convaincante, mais elle ne me posa plus de questions. Dans les couloirs pour arriver dans notre classe, nous croisâmes Anor, qui nous dépassa rapidement. Je sentis son odeur effleurer mes narines et je dis me retenir de ne pas laisser échapper un sanglot. Elena l'avait remarqué, et elle me saisit amicalement la main et la serra pour montrer qu'elle était là.

Quand nous arrivâmes devant la classe, nous nous y engouffrâmes. Je passai les derniers minutes avant la sonnerie en compagnie de mes deux amies. Mais quand le son si peu attendu retenti, je j'eus guère d'autre choix que de regagner la place que l'on m'avait attribuée. Anor y était déjà assis et regardait fixement droit devant lui. En posant les bras sur la table, je la sentit chaude. Je ne m'attarde ai pas sur ce détail et préférai sortir mes affaires.

Quelques secondes après la sonnerie, la prof s'arrêta de parler alors que Coru poussait la porte. Je retins un cri d'horreur en voyant son visage.
Son beau minois était défiguré par une longue brûlure, qui parcourait sa peau depuis sa temps jusqu'à sa commissure de lèvre.

- Je suis désolé du retard. Je me suis brûlé et j'ai dû passer à l'infirmerie.

- Ce n'est rien, lâcha Madame De Lafontaine, les lèvres pincées. Veuillez regagner votre place à présent.

Il la remercia d'un coup de tête et traversa la classe alors que la prof continuait son cour.

Je fus sûrement l'une des seules à voir qu'il avait lâché un papier sur notre table, entre moi et Anor. Je me saisis de la boulette pour la donner à mon ancien ami. Il me l'arracha presque des mains, mais je touchai malgré tout sa peau. Un détail me frappa immédiatement : elle était aussi brûlante que si il venait de la plonger dans un feu ardent.

Alors qu'il dépliait le mot, je risquai un coup d'œil curieux. Mon sang se glaça quand j'aperçus les quatre mots griffonnés par la main du vil frère d'Anor.

"Elle est à moi !"




Hello !
L'intrigue se met enfin en place !
Alors, qu'en pensez-vous ?
De cette histoire d'Elue ?
Des comportements des personnages ?
Et aussi des excuses de ses amies ?
Les prochains chapitres seront surtout explicatifs, je vous préviens !
Bref, à la prochaine tout le monde !

PS : Merci énormément, infiniment de suivre mon histoire, de la lire, de voter et de commenter ! Je vous adore !!! ❤️❤️

[ARCHIVES] La quête de Valdëa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant