Partie 68

5.5K 501 51
                                    

Agadir, Maroc

La chaleur me bouffe de l'intérieur, je me lève pour ouvrir la fenêtre, puis je reviens m'allonger sur son lit à lui. Tout s'est passé si vite, en quatre jours nous nous sommes tous retrouvé dans sa ville pour pouvoir l'enterrer.

Je ne me sent pas bien, juste le fait de l'imaginer sous terre le rend folle. J'étouffe mes pleurs jusqu'à ne plus pouvoir respirer, alors je me redresse afin de reprendre une respiration régulière

Moi: A'oudoubillah minal sheytan arajim.

Je me rend sur le petit balcon qui donne la vue sur la ville. Malgré l'heure tardive, il y a pas mal de monde dehors. Je ferme les yeux et me remémore les merveilleux moments passés avec lui dans cette ville. Au moment où j'étais tellement idiote, que je ne lui donnais même pas d'importance. Je le voyais seulement comme le frère de Jamela et le gars avec qui j'étais ennemie étant petite.

Je souris un bref instant, puis je perd immédiatement mon sourire. Lui qui me disait adorer mon sourire, qu'il donnerait tout pour que je le garde, eh bien c'est terminé, il n'est plus là pour me faire sourire.

Je me demande encore à cet instant précis, comment vais-je faire ? Juste avant qu'il ne meurt, j'avais une petite idée de comment serait ma vie. Je nous voyais profiter de notre vie de jeunes mariés une bonne année, puis renforcer notre amour avec un bébé, un petit bout de moi et de lui, qui nous aurait uni à jamais. Un bébé c'est une bénédiction d'Allah, c'est le fruit d'un amour entre deux personnes. Entre Salim et moi. Je me voyais porter ses enfants, les éduquer comme il a été éduqué et le rendre fier de nos bouts de choux.

Mais maintenant, vous savez je vois quoi ? Une page blanche, puis une deuxième, une troisième et ainsi de suite. Une infinité de pages blanches, sans aucune trace d'un avenir positif.

-?: C'est pas bon de pleurer autant.

Houssam s'approche de moi et ouvre ses bras. J'hésite un peu avant de me glisser dans ses bras, puis je fini par céder. Il sent la même odeur que Salim soubhan'Allah.

Moi: Comment est ce que tu fais pour ne pas être dans le même état que moi ?

Lui: Ça me ronge moi aussi, tu crois quoi ? Le truc c'est que toi tu es en train de sombrer.

Moi: C'est peut-être la solution justement.

Lui: Nan. La solution c'est de faire des prières, des tas de prières dans lesquelles tu supplie Allah de lui épargner le châtiment de la tombe et de lui ouvrir les portes du paradis et de lui pardonner chacun de ses pêchers.

Moi: T'as raison...

Lui: Il y en a d'autres des hommes.

Moi: C'est même pas envisageable.

Lui: Pourtant Salam aurait voulu que tu te remarie avec un homme pieux.

Moi: Non. Je veux pas. *pleurs*

Lui: C'est comme si t'avais jamais été mariée Faïza, tu vas pas rester comme ça toute ta vie.

Moi: Pourtant c'est ce que je m'apprête à faire.

Lui: T'es têtue comme femme. Dors bien, te prend pas la tête.

Les fins heureuses n'existent pas [1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant