Partie 31

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Anouar: Rania viens par là, viens.

La fille s'approche et me fait la bise, je repère des airs d'Anouar dans son visage.

Rania: Salam Faïza, c'est moi sa petite sœur.

Je tourne mon regard en direction d'Anouar et souris comme une enfant. Il me prouve qu'il est prêt à sauter le pas et à m'assumer en quelques sortes.

Il nous emmène au resto, ce qui nous a permis de faire connaissance. C'est une fille très mature pour seize ans, en l'entendant parler, j'aurais pu lui en donner vingts facilement.

La soirée se passe à merveille, Anouar décide de déposer sa sœur en première, puis il me dépose à mon tour.

Moi: Excuse-moi de t'avoir rejeté Anouar surtout pour un type comme Erdem...

Lui: J'm'en fou Faïza ma parole, parle-moi juste plus de lui et ça ira.

Moi: D'accord, tu veux parler de quoi ?

Lui: J'veux pas parler, dit-il en m'attrapant par ma nuque.

Moi, en chuchotant: Tu veux quoi alors ?

Je fixe ses lèvres, il souris et hausse les sourcils.

Lui: À toi de me le dire.

J'ai honte de l'avouer mais je me jette sur ses lèvres et l'embrasse à ne plus en pouvoir. Il me tire doucement, tout en reculant son siège au maximum, afin de m'attraper par les hanches et de me déposer sur lui, à califourchon.
Je l'embrasse en tirant légèrement sur ses cheveux, j'étais à fond et lui aussi, jusqu'à ce qu'un klaxon nous sorte de notre torpeur. Je venais de klaxonner avec mon derrière, en m'appuyant sur le volant.

Moi: J'ai honte, putain c'est trop gênant, murmurais-je en fermant les yeux et en enfouissant ma tête dans son cou.

Il rigole suavement et me pousse en arrière, pour avoir mon visage en face du sien.

Lui: T'as pas à avoir honte, c'est pas de ta faute.

Moi: Si, si, c'est haram tout ça, j'aurais jamais dû.

Je cherche la poignée de la porte avec ma main droite, pendant qu'Anouar attrape la gauche et se met à y déposer de petits baisers. Je trouve la poignée et me précipite hors de la voiture. Il jette sa tête en arrière sur son appuie-tête.

Moi: Je vais y aller... Contente de t'avoir retrouvé en tout cas, dis-je en riant timidement.

Il hoche la tête de haut en bas, puis se frotte le front rapidement. Il avait l'air tout frustré et pour être honnête je l'étais aussi, un petit peu.

Anouar: Salam

Je rentre chez moi en riant, puis caresse mes lèvres en repensant à notre baiser. Tout  ça n'a pas l'air réel, c'est comme un rêve, un rêve qui ne se termine jamais. Ou presque.

[...]

Soumaya: Faïza ne touches pas, c'est à moi de nettoyer tout ce bazar.

Moi: Mais non Soumaya, je vais t'aider un peu.

Soumaya c'est une sorte de femme de ménage chez mes parents biologiques, ils la considèrent comme leur fille, elle vit avec eux, mange avec eux, sort parfois avec eux, enfin bref c'est un membre de leur famille, ou plutôt de notre famille.
Ses parents vivent en Tunisie et l'ont envoyée pour qu'elle puisse survivre à la pauvreté. Mes parents l'ont recueilli à l'âge de quatorze ans et l'ont fait vivre avec eux comme leur fille, elle s'est mit d'accord avec mes parents pour faire un peu de ménage dans la maison en échange d'argent envoyé en Tunisie à sa famille.

Soumaya: Parle-moi un peu de toi, on a assez parler de moi aujourd'hui.

Moi: Tu sais... Je passe mon temps à parler de moi, tout le monde est toujours contraint à écouter la petite vie que je mène. Ça me fait du bien d'écouter les autres se dévoiler, ça me change.

Soumaya: Je te comprend ma belle, enfin non pas vraiment car je l'ai pas vécu, mais j'te comprend quand même.

Moi: *rire* On reparlera de moi plus tard.

Elle: Ouais pas de soucis. Bon bah maintenant qu'on a fini le ménage, c'est l'heure de galérer, dit-elle en riant.

Moi: Pas question, prépare-toi on va aller tourner dans les magasins un peu.

Elle: Sérieux ? Mais tu dois avoir des choses à faire !

Moi: Nan, j'ai rien à faire moi non plus. *rire* Tu viens ou tu viens pas ?

Elle: Bah je vais enfiler quelque-chose de présentable, je reviens.

On part faire un peu de shopping toutes les deux, on en profite et on décompresse. Nous étions de très bonne humeur, tout allait pour le mieux, Anouar était de retour dans ma vie, Jamela était là, j'avais ma propre petite famille, j'aimais ma vie à présent.

Soumaya: Cette robe est trop belle, je vais la prendre je crois.

Moi: Prend-là, elle te va super bien. En plus elle s'accordera parfaitement avec le hijab que t'as acheté.

Nouveau Message de Salak: «Je sais tout sur toi Faïza, je sais ce que t'as fais, je sais à qui tu l'as fais et je sais aussi que tu risque de croupir en prison assez longtemps pour ne plus pouvoir vivre ta petite vie. T'es rentrée dans ma vie malheureusement pour toi, t'en ressortira sûrement pas.»

À suivre...

Les fins heureuses n'existent pas [1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant