Partie 46

6.2K 533 125
                                    

Je serre Jamela contre moi et essaie d'oublier son existence, j'essaie de toute mes forces d'oublier le fait qu'il faisait partie de ma vie, mais c'est impossible. Il est ancré en moi, dans mon cœur, dans mon sang, dans ma chair.

Jamela: Chut... Il va le payer, w'Allah qu'il va le regretter amèrement.

Moi: J'ai pas envie qu'il le regrette, j'ai envie qu'il revienne tout de suite, dis-je en pleurant. J'ai à peine vingt et deux ans et je souffre déjà à cause d'un garçon.

Jamela: Il se mariera pas, il peut pas se marier.

J'avais moi aussi la nette impression que ce mariage n'aura jamais lieu, du moins je l'espérais de tout cœur. J'espérais que ça se passe comme dans les films, qu'il annule le mariage le jour même, en se rendant compte que je suis la seule qui compte pour lui.
Il ne peut pas se marier avec la première venue, pas avec elle, pas avec une fille avec qui il a forniqué dans la cave, devant tous ses potes, c'est pas son genre de femmes. Et puis il la connaît depuis à peine quelques mois, alors je ne vois pas comment ce serait possible qu'il se marie avec elle, c'est illogique.

Jamela a appelé Sevda pour annuler la journée, Sevda nous a donc rejoins pour rester une petite heure. Ça m'a fait plaisir et ça m'a aussi un peu gênée, puisqu'elle est énormément préoccupée avec les préparatifs, alors prendre de son temps pour moi, c'est hyper gentil.

Je reprend le carton d'invitation que Salim avait reçu, pour le lire une énième fois:

«Les familles Halil et Bejaoui ont le plaisir de vous faire part du mariage de leurs enfants Anouar et Sherazade qui sera célébré à la mairie de La Coureneuve

Le Samedi 12 novembre 2016 à 15 heures

À cette occasion, nous serons heureux de vous compter parmi nos invités à la réception qui se tiendra à la Salle des Fêtes Voiliers91, à Saint-Germain-lès Arpajon Insh'Allah.»

Le mariage est dans seulement trois mois, dans trois putain de petits mois et je peux rien y faire. De toute façon si c'est le mektoub, Al Hamdoulillah malgré tout.

Trois mois plus tard

Que dire ? Je suis en déprime totale et je n'ai rien d'autre à dire. Plus les jours passent et plus j'angoisse. Sachant que le mariage est dans quatre jours, je ne sais pas trop comment réfléchir, comment le vivre.

Moi qui pensais que le mariage serait annulé parce-qu'Anouar se rendrait compte que je suis la seule. C'est bien de rêver, mais c'est mieux d'être raisonnable. Il n'est pas amoureux de moi et ne l'a jamais été, je n'étais qu'un passe temps, rien d'autre.

Je pleure tous les soirs pour un homme qui n'a rien éprouvé de sincère pour moi. Je suis en train de gâcher mon existence pour un minable qui ne pense pas au mal qu'il peut faire autour de lui, quelle vie je mène sérieusement ?

On toque à ma porte, alors j'essuie mes larmes et tourne mon dos à la porte, pour pas qu'on remarque mes yeux rouges.

Moi: Oui ?

J'entend le grincement de la porte, puis la voix de Flinn qui me dit qu'il a du courrier pour moi. Il le dépose sur ma table de chevet et s'en va.

Moi: Merci beaucoup Flinn.

Lui: Je vous en prie.

Je me tourne pour voir ce que c'est et reconnais le carton d'invitation du mariage. Plus culotté, je connais pas.
Comme si j'allais me pointer à leur mariage et les regarder croupir sous leur bonheur, pendant que moi je croupirais sous la tristesse.

Les fins heureuses n'existent pas [1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant