Partie 11

7.7K 689 18
                                    

Moi: Tu m'a ramenée à la plage ?

Lui: *sourire* Ouais bah oui.

Moi: Putain Anouar, t'as fais ce que je t'ai demandé, tu m'as ramenée sur la plage ! *rire*

Lui: Ouais à peu près. On est pas en Algérie, mais un jour peut-être Insh'Allah.

Dès qu'il me dit ça, j'arrête de sourire et le fixe droit dans les yeux. "Un jour peut-être Insh'Allah" ? Il se projette vraiment dans le futur avec moi, ou ce sont juste des paroles en l'air ? Je me remet à sourire et attrape sa main pour avancer plus rapidement encore vers la plage.

Moi: *sourire* Insh'Allah, aller viens !

On s'arrête au bord de la plage et je retire mes chaussures pour pouvoir sentir l'eau froide sur mes pieds.

Lui: Ça fait combien de temps t'es pas allée à la plage ? *rire*

Moi: Ça doit faire 5 ans maintenant.

Lui, étonné: 5 ans ?! Tu parles sah là ?

Moi: Ouais w'Allah.

Lui: Comment ça s'fait wesh ?

Moi: Bah avant mes 18 ans j'étais dans des foyers pour orphelins et ils nous laissaient aucune liberté, c'était pas la fête quoi. Et quand j'suis sorti, bah c'était pas ma priorité en gros, surtout avec les études que j'ai décidé de faire, j'avais trop de responsabilités à moi seule, donc l'idée d'aller à la plage tout ça j'y ai jamais pensé. Pourtant ça fait un an et quelques que j'suis sorti.

Je me rend compte que je déballe ma vie sans faire exprès. Je ne sais pas encore si je dois lui faire confiance, mais j'ai envie d'y croire.

Lui: *sourire* Aller viens-là.

Je marche le long de la plage à côté de lui et sent des sensations agréables parcourir mon corps, du a l'eau glacée contre mes pieds. Cette sensation, je l'aime plus que tout, ça me fait penser immédiatement à mon enfance. Il nous arrivait d'aller à la plage quelque soit la saison, même en plein mois de février. C'était comme un petit rituel à nous trois, c'étaient des amoureux de la plage.

Lui: T'as les yeux qui brillent.

Moi: C'est parce-que ça me fascine Soubhan'Allah.

Lui: Qu'est ce qui te fascine ?

Moi: Tout. Tout me fascine. Allah a tellement bien façonné ce monde.

Lui: Ouais Soubhan'Allah.

Il me regarde en souriant, puis jette son regard au loin. Je crois qu'il ne se rend pas compte d'à quel point il me rend heureuse. Tout ça, c'est pas habituel, c'est comme un rêve. Lui, il ne doit pas ressentir de grande différence, il a déjà dû vivre pleins de moments heureux, je ne doit être que l'un d'entre eux et encore...

Lui: Si il faut te ramener ici pour voir cette lueur dans tes yeux, je te ramènerai tout le temps.

Moi: Je... Ouais...

Je lâche sa main d'un geste brusque et le devance. Je croise mes bras sur moi même et respire un grand coup.

Lui: Arrêtes ça wesh.

Les fins heureuses n'existent pas [1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant