chapitre 14

6.5K 397 20
                                    

- T'es sûre que ça va bien se passer ? demanda ma soeur en fouillant dans son sac à main.

- Chiara, soupirai-je agacée, j'ai dix huit ans. Je pense que je devrais survivre seule deux jours.

Elle ne réagit même pas. En réalité, j'étais persuadée qu'elle ne m'avait même pas écouté. Elle paraissait stressée, et ne cessait pas de faire et refaire son sac, encore et encore, de peur d'avoir oublié quelque chose. Je ne pouvais pas m'empêcher de me demander qu'est-ce-qui la tracassait, mais je savais que si j'osais poser la question à voix haute, c'était à mes risques et périls. Or, je préférai éviter de l'énerver avant son départ pour New York, puisqu'elle partait apparemment pour le week-end voir son occupation - elle ne semblait toujours pas décidé à l'appeler petit ami.
Une dizaine de minutes plus tard, elle vérifia une dernière fois son sac, et me traîna jusqu'à l'entrée, où elle me fit rapidement un bisou sur la joue avant d'attraper ses clefs de voitures.

- Bon, si ça va pas, tu m'appelle, me prévint-elle en ouvrant la porte avant de rajouter au dernier moment. Et si maman téléphone, je ne t'ai pas laissé seule pour le week-end, hein ?

Je n'eus même pas le temps d'acquiescer qu'elle avait déjà claqué la porte derrière elle, ayant traversé l'appartement telle une tornade. Je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel. Comme si maman allait me poser des questions. A vrai dire, je n'avais que très peu de nouvelle d'elle. Le peu de fois où nous nous appelions, elle semblait aller bien. Elle ne faisait aucune référence à sa dernière crise - à ma connaissance - et pour être honnête, je n'en faisais pas non plus. C'était mieux ainsi, tout simplement.
Une fois seule dans l'appartement, je soufflai de soulagement en n'entendant rien d'autre que le silence qui régnait. J'adorais ma sœur, mais nous étions diamétralement opposé, et parfois, cela en devenait étouffant. Hélas pour moi, le silence fût de courte duré puisque j'entendis mon téléphone sonner dans ma chambre, m'annonçant que j'avais un message.

De : Sneaz.
J'viens te chercher dans une heure.

Je m'étais enfin décidée à l'appeler par son prénom sur mon téléphone, surtout depuis qu'il s'était vexé quand le dernier insultait fortement sa conduite. Je ne répondis pas, me demandant bien ce qu'il me préparait pour venir me chercher aussitôt, puisqu'il n'était que dix-sept heures.
Avec la plus grande flemme du monde, je me levai et me traînai lentement jusqu'à ma douche. Après être sortie de la salle de bain et m'être séchée, j'avais simplement enfilé un slim noir, et un tee-shirt gris, tout simple, ayant seulement un large décolleté dans le dos, ainsi que mes Vans. Je laissai mes cheveux détachés, et je me contentai d'un trait d'eye-liner et d'une touche de mascara pour seul maquillage. Pile au moment où j'attrapais mon téléphone et que je m'apprêtais à me diriger vers l'entrée pour prendre les clefs de l'appartement, j'entendis un bruit de klaxon dans la rue et bizarrement, je n'eus aucun doute sur celui qui avait appuyé dessus. Je levai les yeux au ciel, et, après avoir vérifié que je n'avais rien oublié, je fermais l'appartement à clef et je descendis rapidement les escaliers, pour retrouver, pas vraiment surprise, Sneaz, garé juste devant chez moi.

- Pourquoi tu m'as klaxonné ? demandai-je les sourcils froncés en montant dans la voiture. Je n'étais pas en retard.

- Je sais, fit-il en haussant les épaules. Mais ça faisait comme dans les films, non ?

Je ne pus m'empêcher de pouffer, surprise par ses paroles et je levai les yeux au ciel en attachant ma ceinture de sécurité, n'étant toujours pas rassurée par sa conduite. Puis, mes yeux se posèrent sur quelque chose posé à mes pieds tandis qu'il redémarrait la voiture, et mes sourcils se froncèrent à nouveau.

All of the StarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant