All of the Stars

chapitre 30

Ma journée de cours passa affreusement lentement. J'avais dû me motiver pendant la moitié de mes heures de court en me rappelant sans cesse que c'était la dernière avant les fêtes de fin d'années, qui arrivaient à une vitesse affolante. La dernière heure que je passais dans ce foutu amphithéâtre fût probablement la plus intéressante, puisque ce fût celle, où l'un de nos professeurs nous annonça qu'à la fin de l'année, certaines photos d'élèves seraient choisies pour être exposées dans une galerie. C'était clairement un rêve et une expérience, et j'espérais sincèrement que certaines de mes photos seraient choisies, même si je ne savais pas encore lesquelles je comptais présenter au jury composé de professeurs qui choisiraient eux-mêmes les photos affichées lors de cette exposition.
Cela redonna un peu de couleurs à ma journée bien terne, et mon premier réflexe, une fois rentrée à l'appartement, après m'être affalée sur mon canapé, fût de sortir mon téléphone pour envoyer un message à Sneaz.

De : Nora.
Devine qui va peut-être participer à une exposition ? 

En attendant une réponse, je me levais et je me fis un rapide bol de céréale avant de me réinstaller devant la télévision. Je sentis bien rapidement mon téléphone vibrer sur l'accoudoir du canapé en cuir, me faisant légèrement sursauter.

De : Sneaz.
T'as intérêt à exposer des photos de moi.

De : Nora.
On verra.

De : Sneaz.
Tu viens à la fête de ce soir ? 

De : Nora.
C'est chez qui ? 

De : Sneaz.
Antoine.

Pile à cet instant, je reçus un message d'Antoine, m'invitant à cette fameuse fête. Je levais les yeux au ciel, et je répondis positivement au blond, sans prendre la peine de prévenir Sneaz.
Le reste de mon après-midi s'écoula très lentement. Je la passais avachie devant la télévision, à regarder des séries inintéressantes, du moins, jusqu'à ce que je me rende compte qu'il était presque vingt heures et que si je restais là, j'allais être carrément en retard à cette fête. Je quittai mon canapé à regret pour prendre une rapide douche, et attacher mes cheveux en une queue de cheval avant de retoucher mon maquillage de la journée qui ne s'était pas trop fait la malle jusque là.
Au moment de partir fouiller dans mon armoire à la recherche de quoi me mettre, alors que je tirais sur l'un de mes tee-shirts que je n'avais pas mis depuis une éternité, je fis tomber toute une pile au sol. Je levai les yeux au ciel, agacée. T'as qu'à ranger de temps en temps, grommela ma conscience qui s'était apparemment prise pour ma mère. Je soufflai, et je pliai rapidement les quelques vêtements tombés sur le parquet et, alors que je les reposais sur l'étagère, une enveloppe tombé au sol avec la pile de fringue attira mon attention. Il me fallut quelques secondes pour me rappeler ce que c'était : la lettre. Celle que j'avais écrite en Californie après le départ de Sneaz. Celle que j'étais censée lui donner à mon retour, mais qui m'était complètement sortie de la tête, probablement parce que je l'avais laissé dans une pile de vêtements sortant tout droits de ma valise. Je la ramassai, et je la glissai dans mon sac à main avant de retourner vers mon armoire. J'attrapais rapidement un jean bleu et un chemisier noir, et je les enfilais avec ma paire de Vans. Je me regardai quelques secondes dans le reflet du miroir. Le collier que le jeune homme m'avait offert une semaine plus tôt ne me quittait plus, et la couleur rosée de la pierre ressortait étrangement bien avec la pâleur de ma peau. Depuis que je savais que ma mère se sentait de mieux en mieux, je retrouvais peu à peu le sommeil. Chiara avait promis de revenir à Paris pour les fêtes, et nous allions faire en sorte de pouvoir passé la journée de Noël avec notre mère si nous en avions la possibilité. Depuis la mort de mon père, je n'avais plus été une très grande fan des fêtes de famille, qui se déroulaient toujours plus bizarrement depuis qu'une place était vide. Cette année, j'espérais que cela soit différent.