chapitre 15

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Quand je finis par ouvrir les yeux, je les refermais presque aussitôt, aveuglée par la lumière dans la pièce. Je poussais un petit gémissement, et je mis ma tête sous mon oreiller pour être sûre de ne pas revivre la même expérience une seconde fois. Bizarre, pourtant, je me souvenais avoir fermé les stores la veille... Non. En y repensant, je ne l'avais pas fait. Et avant même que j'enlève le coussin de ma figure, je savais déjà pourquoi. Parce que je n'étais pas dans ma chambre.
Je retirais l'objet et le replaçai correctement, avant de finalement ré-ouvrir les yeux. Je mis quelques secondes à m'habituer à la luminosité de la pièce. Pièce qui, au passage ne me rappelait absolument rien. Du moins, jusqu'à ce que je me retourne, et que je fasse alors face à face avec le dos nu de Sneaz. C'est alors que la soirée de la veille me revint en tête. San Diego. Les étoiles. Le baiser.
Après ça, nous avions passé la soirée allongés sur le capot de la voiture, à regarder les étoiles, à s'embrasser, et à parler de tout et de rien. Il m'avait expliqué le peu qu'il connaissait sur les constellations et moi, je l'avais écouté. Alors qu'il m'avait parlé des étoiles, c'était sur lui que j'avais les yeux rivés. J'adorais le regarder me parler, surtout de choses que je ne connaissais pas. Il avait même cru à un moment que je me moquais de lui parce que je devais avoir un sourire débile aux lèvres, mais en réalité, c'était simplement parce que j'aimais le voir me parler.
Au bout de quelques heures, nous avions finalement décidé de partir, et les deux heures de routes pour le retour étaient passées à toute vitesse, dans une bonne ambiance. Sauf qu'au lieu de me ramener chez moi, nous sommes aller dans la chambre d'hôtel de Doums - celui-ci dormant chez Sneaz et les garçons. Nous nous étions embrassés, et, de fil en aiguille, une chose en emmenant une autre, nous avions fait l'amour. C'était la première fois. Ma première fois.
Je n'avais jamais prétendu vouloir attendre le mariage, ou ce genre de stupidité, puisque, à mon goût, les vœux d'abstinences, ne duraient jamais bien longtemps. Je m'étais toujours dis que je le ferais simplement avec un garçon que je considérerais comme le bon. Peut être pas le bon comme l'homme de ma vie, mais le bon dans le sens où je me sentirais bien avec lui. Et je me sentais bien avec Sneaz, alors, je ne regrettai pas. Il n'y avait pas lieu de regretter.
En revanche, je n'étais pas sûre de vouloir rester là, à attendre qu'il se réveille, surtout que je craignais tout de même la discussion d'après une soirée assez tumultueuse comme celle de la veille. Lentement, je m'étirais, et je me débarrassais discrètement du drap qui me recouvrait sans le réveiller, puis je ramassais mes vêtements restés au sol toute la nuit. Silencieusement, je me rendis jusqu'à la salle de bain, où, après m'être passé un peu d'eau sur le visage pour me réveiller complètement, je me rhabillais. Même une fois mon tee-shirt enfilé, on voyait encore une tâche violacée dans le bas de mon cou, contre ma clavicule, preuve que la nuit d'hier était belle et bien réelle.

- Ça va pas être facile à camoufler ça, soupirai-je en touchant délicatement la parcelle colorée de ma peau.

En effet, je doutais sincèrement que ce suçon ait disparu d'ici le retour de ma sœur. J'attachais rapidement mes cheveux ondulés et emmêlés qui partaient dans tous les sens dans un chignon, et j'effaçai d'un coup d'eau les dernières traces de maquillage de la veille, qui m'était resté sous les yeux. Je finis par sortir de la salle de bain, marchant presque sur la pointe des pieds pour éviter de faire du bruit, et je repartis en direction du lit pour attraper mon téléphone, resté sur la table de chevet. Je soupirais en voyant qu'il était déjà plus de midi. Nous étions arrivé à Los Angeles tellement tard, que je m'étonnais de ne pas avoir dormi plus.
Mes yeux se posèrent sur le jeune homme, toujours endormi. Il avait les cheveux en bataille, et j'avouais qu'il était assez mignon comme ça. Pendant une fraction de seconde, j'hésitai même à me recoucher à ses côtés, mais je finis par me faire à l'idée qu'il était vraiment temps pour moi de partir. Je quittai donc la chambre d'hôtel silencieusement, et je descendis par les escaliers d'un pas rapide les deux étages me menant au rez-de-chaussée.
Une fois dehors, je fus submergée par l'air oppressant de l'été en pleine journée, et je n'eus alors qu'une hâte, rentrer chez moi. Alors que je me renseignais sur mon téléphone pour trouver un arrêt de bus, je vis sur internet que l'un passait par quelques rues d'ici, puis, par mon quartier, mais qu'il arriverait d'ici quelques minutes.
Je me mis donc à marcher d'un pas rapide, évitant les autres piétons du mieux que je pouvais. J'étais presque à la limite de courir pour ne pas louper ce fichu bus, ce qui n'était pas chose facile étant donné les courbatures que j'avais un peu partout. Alors que je n'étais plus qu'à quelques pâtés de maisons de l'arrêt de bus, je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche, et mon coeur loupa un battement en imaginant que c'était Sneaz. Je soufflai de soulagement en voyant que ce n'était que June.

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