All of the Stars

chapitre 12

- Arrête de te cacher, et sort que je te bute, grogna Ken en s'énervant sur la manette.

- Antoine, quand tu veux tu viens m'aider, m'énervai-je en fusillant celui-ci du regard. On joue en équipe je te rappelle, et tes potes ils me suivent que à moi !

Je faisais référence à Ken et Doums, qui, depuis que nous avions commencé à jouer à la console en faisant des équipes, ne se concentraient que sur moi pour me faire mourir dès que je réapparaissais dans la partie, laissant totalement de côté Antoine, qui ne paraissait même pas motivé à venir m'aider. Résultat, cela faisait déjà plus de douze fois que mon personnage mourrait, et j'étais presque sur le point de lancer ma manette à la figure de l'un des trois jeunes hommes.

- Eh, arrête de te plaindre, râla le blond, c'est toi qui a fait l'erreur de les défier, pas moi. Alors tu assumes !

- Connard, grommelai-je en faisant sortir mon personnage de sa cachette et en me mettant à tirer sans vraiment viser, en espérant qu'une balle perdue finirait par toucher l'un de mes ennemis.

J'entendis Doums râler, signe que j'avais au moins toucher une cible, mais quelques secondes après, mon écran devint noir, signifiant que j'étais à nouveau morte, et le sourire de vainqueurs qui s'affichait sur le visage de Ken me montrait bien qu'il était très fier. Je me retins de lui lancer ma manette dessus, et je me contentai d'un regard noir et d'un doigt d'honneur, avant de finalement me lever de leur canapé. Ma réaction les fit rire et je me retins à nouveau d'agir violemment envers eux, étant une très mauvaise perdante. Antoine avait eût raison. Je n'aurais jamais dû les défier, surtout à propos d'un jeu vidéo, car je savais qu'à présents, ils n'hésiteraient pas à ressortir ma défaite pour se vanter de leur victoire.
Mais il fallait bien avouer que nous avions rien eu d'autre à faire de cet après-midi. Le ciel avait été gris pendant une grande partie de la journée, nous empêchant d'aller à la plage, et nous mettant en garde si nous voulions sortir, que nous risquions probablement de nous prendre une averse dessus. Alors nous avions préféré rester chez eux. Or, maintenant que l'après-midi avait touché à sa fin, le ciel semblait s'être découvert, juste pour nous narguer. Alors que je m'apprêtai à rejoindre Benjamin qui était absorbé par sa série dans la salle à manger, j'aperçus Sneaz sur la terrasse, appuyé contre la rambarde, me tournant le dos. Trouvant l'image assez jolie, surtout en apercevant la vue qu'offrait la terrasse, je ne pus m'empêcher d'attraper mon appareil photo dans mon sac - désormais, je ne me déplaçais plus sans - et de le rejoindre sur la terrasse. J'ouvris et je refermai silencieusement la baie vitrée pour ne pas qu'il m'entende venir, et je pris quelque cliché du brun, penché sur la rambarde en métal l'empêchant de tomber dans le vide, avec en arrière plan le ciel orangé, presque rosé à certains endroits. Le tableau était clairement idéal pour prendre jolies photos, et, tout en admirant les clichés, je viens m'appuyer sur la rambarde, juste à côté de lui, mon bras effleurant le sien. Je sentis son visage se tourner vers moi et quand il prit la parole, j'en déduisis qu'il regardait avec moi les photos que je venais juste de prendre.

- Tu vas vraiment finir par devoir me payer, fit-il doucement avec un petit sourire en coin.

- Je te payerais si un jour mes photos sont exposées, c'est promis, répliquai-je en lui faisant un clin d'œil.

Je remarquai, en faisant défiler des clichés datant d'un peu plus tôt, que j'avais tout de même pris beaucoup de photos en seulement un mois. Nous arrivions déjà vers la fin du mois de juillet, celui d'août débuterait d'ici une semaine, et j'avais encore du mal à me rendre compte que nous étions déjà au milieu de l'été.

- Tu aimerais ? me demanda-t-il alors d'un ton curieux, me sortant de mes pensées.

- De quoi ? fis-je en fronçant les sourcils.