All of the Stars

chapitre 20

Etant déjà un peu sous le choc du peu que j'avais pu lire sur les médicaments que j'avais retrouvé dans la pharmacie de ma mère, je fus encore plus surprise de voir que le jeune homme m'envoyait un message. Je tournai ma tête vers ma table de chevet, posant mon regard sur le radio-réveil, juste à côté du cadre qui contenait la photo de mon père et moi. Il était 1h17 du matin. Que lui arrivait-il ?

De : Sneaz.
Tu dors ?

De : Nora.
Non.

De : Sneaz.
On peut se voir ?

Je fis une grimace face à ce message et je jetai à nouveau un coup d'œil au réveil. J'étais totalement hésitante. Après tout, il m'avait planté pour me voir aujourd'hui, alors j'étais en droit de refuser. Pourtant, une partie de moi avait envie de le voir, je ne pouvais pas le nier, et je savais de toute manière que je ne m'endormirais pas de suite. D'ailleurs, je n'étais pas du tout fatiguée. Je soupirai, avant de lui répondre par l'affirmative, en lui demandant où est-ce-que nous nous rejoignions. Il me répondit quelques instants plus tard qu'il était déjà dans le seizième arrondissement et m'envoya l'adresse d'un parc que je connaissais déjà vaguement pour y être passé plusieurs fois devant. Je sortis alors de mon lit, et j'échangeais rapidement mon short et mon débardeur de pyjama contre un leggings noir, un tee-shirt simple au-dessus duquel j'enfilais une veste de survêtement grise. Silencieusement, j'enfilais ma paire de vans, et, après avoir rapidement relevé mes cheveux en une queue-de-cheval, j'attrapais mon téléphone que je glissai de ma poche, et je sortis doucement de ma chambre. Je savais que ma mère avait le sommeil lourd. La plupart du temps, elle prenait même des somnifères à cause de ses cauchemars. Mais cette fois-ci, je tentai d'être la plus silencieuse possible. Je ne pus m'empêcher de grimacer en entendant le parquet du couloir grincer sous mes pas. Pourtant, une fois arrivée dans l'entrée, je n'entendis pas de bruit venant du reste de l'appartement, même en tendant l'oreille, alors je fus quelque peu soulagée.

Je mis une quinzaine de minutes à rejoindre notre point de rendez-vous. Les rues de Paris étaient étrangement vide pour un soir comme celui-ci, où les étoiles étaient plus ou moins visibles grâce à l'absence de nuages, alors je fus quelque peu surprise de ne croiser personne, bien que d'un côté, c'était mieux que de croiser des personne...indésirables. Quand j'arrivai devant le square, je ne fus pas étonnée de voir qu'il était déjà là, adossé à un mur. Une casquette cachait en partie son visage, mais je l'aurais probablement reconnu n'importe où. Il ne releva la tête que quand je m'approchais de lui, et, quand mon regard croisa le sien, mon cœur rata un battement. Ce fût à cet instant-ci que je compris qu'il m'avait manqué bien plus que je ne le pensai jusqu'à maintenant. Quand je fus plantée devant lui, je dû bien admettre que je ne savais pas comment agir. L'enlacer, l'embrasser ?
Il ne me laissa le temps de faire ni l'un ni l'autre, puisqu'il prit les devants en posant sa main dans ma nuque pour m'attirer plus près de lui. Il posa ses lèvres sur mon front, et ce contact électrisa chacune des cellules de mon corps. Son odeur emplit mes narines, et encore une fois, je compris que même cette petite part de lui m'avait manqué.
Quand nous finîmes par nous lâcher, il m'examina de la tête au pied, et un petit sourire s'afficha sur son visage. Même ce sourire moqueur faisait battre mon cœur plus vite. Plus fort.

- Eh, je t'interdis de te moquer de moi, soufflai-je en lui donnant un petit coup d'épaule. Pour ma décharge, il est presque deux heures du matin, alors j'ai le droit de sortir démaquillée, mal coiffée et habillée comme un sac poubelle si je le veux.

- Je ne me moques pas, fit-il tandis que son sourire s'élargissait, en levant les mains en l'air pour prouver son innocence.

- Menteur, grommelai-je en commençant à marcher dans la rue, dans une direction totalement aléatoire, comme quand nous étions à Los Angeles.