chapitre 25

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- Ta mère est encore absente ? s'étonna June en rentrant dans l'appartement.

Je me contentai pour toute réponse lâcher un soupir et de hocher la tête. Il était vrai que ces derniers temps, elle était plus absente qu'autre chose. Je ne savais pas vraiment si je devais m'inquiéter, car après tous les mois qu'elle avait passé enfermé dans sa chambre, cela me rassurait plus ou moins de la voir ailleurs qu'à l'appartement. 
Je refermai la porte d'entrée derrière ma cousine, et je l'invitais à me suivre jusqu'à ma chambre. Je lui avais proposé de venir passer l'après-midi et la nuit chez moi, puisque nous étions samedi, et, qu'après la longue semaine de cours que nous avions eût, nous méritions clairement de nous détendre à coup de films d'horreurs et de nourriture bien trop grasse.

- Tu ne te dis pas qu'elle voit quelqu'un ? me demanda alors la petite brune en sautant sur mon lit.

Si j'avais eu quelque chose en bouche, je  me serais probablement étouffé avec. Cette option ne m'avait pas une seule fois traversé l'esprit. Cela faisait certes, un bout de temps que mon père avait quitté ce monde, mais je ne la voyais pourtant pas sortir avec un autre homme. C'était, à mon avis, très peu plausible.

- Quoi ?! Non, m'exclamai-je outrée qu'elle me dise ça. Elle a peut-être reprit contact avec l'une de ses anciennes amies, qui sait ?

Face à ma théorie, ma cousine haussa les épaules, mais je voyais bien qu'elle était dubitative et n'y croyait pas du tout. Moi-même je n'étais pas convaincue par mes dires, mais il m'était difficile d'imaginer d'autres options, qui, pour certaines, n'arrangeaient en rien mes inquiétudes. 
Nous passâmes, comme nous l'avions prévus, notre après-midi et une partie du début de soirée à nous empiffrer devant des films sanglants et gores que nous adorions. Nous n'avions pas fait un tel marathon depuis des mois et cela m'avait manqué. 
Je ne lui avais pas parlé des problèmes de ma soeur. Ni de ma dispute avec " Chiara " d'ailleurs. Celle-ci m'avait rappelé quelques fois en une semaine, mais elle ne semblait elle-même plus convaincue par ses propres arguments. Elle devait avoir compris qu'insister ne servirait à rien puisque je ne souhaitais pas lui reparler de suite. Je voulais d'abord prendre mon temps pour souffler et évacuer un peu. 
Je n'aurais pas dû repenser à Chiara, puisque, à présent, je n'étais absolument plus concentrée sur les images qui se déroulaient sous mes yeux. Ce fût June qui me ramena à la réalité.

- Tu comptes répondre ? soupira-t-elle en mettant le film en pause.

Je fronçai les sourcils. Je ne compris pas de suite de quoi elle parfait, jusqu'à ce que j'entende mon téléphone vibrer sur ma table basse. Je poussai un soupir, et je tendis le bras pour attraper mon cellulaire, avant de décrocher sans même faire attention à mon interlocuteur.

- C'est pas trop tôt que tu décroche, Miss, soupira une voix que je connaissais. Ça fait déjà deux fois que je t'appelle.

- Doums ? m'étonnai-je, en haussant un sourcil. Comment t'as eu mon numéro ?

- T'occupe, me coupa le jeune homme. Ramène nous tes fesses chez moi dans une heure, je t'envoie l'adresse.

- Je ne suis pas seule, soufflai-je en jetant un coup d'œil à ma cousine qui fronça à son tour les sourcils.

- T'es avec ta pote ? Ramène-là, proposa-t-il. En soirée, plus on est de fous, plus on rit !

***

En voyant l'immeuble dont j'avais reçu l'adresse, je n'arrivais pas à croire que j'avais réussi à me faire embarquer dans une telle affaire. Après cette invitation, Doums m'avait raccroché au nez, et, quand j'avais raconté ma conversation à June, celle-ci avait insisté pour venir, puisqu'elle souhaitait apparemment rencontrer les garçons avec qui j'avais passé mon été. Nous avions finies par nous préparer, et j'avais réussi à la convaincre de ne pas se mettre en robe, lui assurant que ce n'était pas du tout ce genre de soirée. Elle n'en semblait pas traumatisée, et j'en oubliais presque que c'était une adepte des plans galères quant aux fêtes.
Nous étions venues en taxi, et, à présent que nous nous trouvions devant l'immeuble de Doums, je ne savais plus vraiment quoi faire. Je n'avais aucun doute quant à une erreur d'adresse : nous entendions la musique d'en bas de la rue.

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