Je le suivis à l'intérieur, jusqu'au second étage. Je n'aurais pas dû ressentir ce que je ressentais actuellement, et j'en avais très bien conscience, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. A chaque fois que je tentai de me dire qu'il fallait vraiment que je m'en aille, une partie totalement grisée de mon esprit me soufflait que si j'étais là avec lui, ce n'était pas pour rien. Il força un peu sur la porte pour pouvoir l'ouvrir et me fit rentrer.
L'appartement en lui-même n'avait rien de spécial. Il semblait assez petit, mais tout de même confortable. Dès que mes yeux se posèrent sur une grande bibliothèque, j'avouais être de suite intriguée. Hélas, je n'étais clairement pas en état de m'approcher de celle-ci, se trouvant à l'autre bout de la pièce. Sneaz me reprit alors par le bras, comme il l'avait fait quand nous avions traversé l'appartement de Doums, et me mena jusqu'à un couloir. Je me serais volontiers débarrassé de ce contact mais je n'étais pas sûre de pouvoir continuer à marcher longtemps. Tant pis. Toute aide était la bienvenue, même si c'était la sienne.
Il ouvrit la porte au bout du couloir de sa main de libre et je le suivis à l'intérieur de la pièce qui, je me doutais, était sa chambre. Je ne m'étais pas trompée, puisqu'au milieu de la petite pièce avec une énorme fenêtre donnant sur la ruelle éclairée, trônait un énorme lit. Des fringues éparpillés par terre ainsi que quelques piles d'autres livres et de CD, m'indiquaient que l'on était bel et bien dans sa chambre. Il me lâcha alors et s'avança jusqu'à son armoire qu'il se mit à fouiller.- Qu'est-ce-que je fais là ? soupirai-je à son adresse.
Il ne prit même pas la peine de me répondre, chose qui m'exaspéra. Quand il revint vers moi, il avait l'un de ses tee-shirt dans la main. Il m'obligea à me retourner vers le couloir, et me pointa une nouvelle porte du doigt.
- C'est la salle de bain.
Et sans ménagement, il m'y poussa après m'avoir fourré son tee-shirt entre les mains sans que je sache vraiment quoi en faire. Je ne le compris qu'au bout de quelques secondes. J'eus envie de prendre la fuite en m'examinant dans le reflet du miroir. Mon maquillage avait légèrement coulé, et mes cheveux partaient dans tous les sens. J'eus beau rapidement fouiller dans les tiroirs à la recherche d'une brosse ou d'un peigne, impossible de mettre la main sur quelque chose de ce style. Je lâchai un soupir, et je me les attachais rapidement en une queue de cheval bordélique, avant d'échanger mes vêtements contre son tee-shirt qui m'allait beaucoup trop grand.
En temps normal, ma conscience m'aurait crier dessus. Elle m'aurait dit que c'était une mauvaise idée. Une très mauvaise idée. Qu'il avait une copine, et, qu'en étant là où j'étais à cet instant précis, je devenais le genre de fille que j'avais détesté toute ma vie. Fort heureusement, ma conscience semblait avoir été assommée par mes verres d'alcool.
Après avoir plié mes vêtements d'une manière me faisant vraiment douter de mes capacités de rangement, je revenais dans la chambre. Sneaz était déjà couché dans son lit, portant un simple short de sport. Il était sur le ventre, mais ses yeux brûlants étaient rivés sur moi. Cela m'aurait probablement gêné en tant normal mais j'avais un sens de l'équilibre si peu développé que je ne m'attardais même pas sur ce détail, ne voulant qu'une chose : me coucher. Il se poussa un peu pour me laisser de la place sur le matelas, mais, même allongée au bord de celui-ci, je me trouvais bien trop proche de lui. Tandis que je m'étais installée sur le ventre, la tête tournée dans sa direction, il s'était allongé sur le côté, se tenant la tête redressée en s'appuyant sur son coude. Nous nous regardions dans les yeux, et je pense honnêtement que j'aurais pu passer des heures comme-ça, dans le silence, juste à me noyer dans son regard sombre. Nous étions beaucoup trop proche. Bien plus que nous ne l'aurions dû. Je sentais son souffle sur ma peau, et cela m'empêchait de réfléchir correctement.
Si je devais être complètement honnête, j'aurais aimé qu'il m'embrasse à cet instant précis. Je crevais d'envie de sentir ses mains sur moi, ses lèvres sur les miennes. Mes yeux étaient d'ailleurs instinctivement descendus sur celle-ci, et, quand je m'en rendis compte, mon subconscient vint alors me donner une gifle en me remémorant l'image de Gab'.
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All of the Stars
FanfictionNora, une jeune femme de dix-neuf ans, passionnée par les livres et la poésie, ne s'est jamais remise du décès de son père. Quand elle débarque chez sa sœur pour prendre des vacances loin de son quotidien parisien, elle ne sait pas encore qu'elle va...