All of the Stars

chapitre 18

- Je ne pensais même pas que l'on pouvait dépenser autant d'argent en une seule journée, soupirai-je en pointant du doigt tous les sacs que Chiara portait à bout de bras.

- Eh, je t'interdis de me juger, répliqua-t-elle quand nous arrivâmes enfin devant le restaurant où elle avait décidé que nous mangerions ce soir. Toi aussi, t'as un peu abusé.

Je fis une petite grimace en contemplant, moi aussi, mes bras chargés de sacs, tous de boutiques différentes. Même si la quantité de vêtements que je venais d'acheter était nettement inférieure aux achats de ma sœur, je devais bien admettre que j'avais clairement abusé de ma carte de crédit, et, bien que nous étions loin d'être à sec, puisque, nous avions toujours vécu dans un certain luxe, je devais le reconnaître, je savais que ma mère ne me louperait pas quand je serais rentrée.

- Oui, mais moi, j'ai le droit de profiter, grommelai-je tandis que nous nous installions en terrasse. Je te rappelle qu'il ne me reste que quatre jours à passer en Californie. Toi, tu y es toute l'année.

Elle ouvrit la bouche pour contester, mais se ravisa quand un serveur arriva près de notre table pour prendre notre commande. Mon appétit disparut presque quand je vis la façon dont le serveur en question et ma sœur flirtait. C'en était à vomir, et je mimai presque cette réaction. Chiara , qui me vit me donna un coup de pied sous la table, qui, je devais l'admettre, était bien placé puisque je ne pus m'empêcher de gémir.

- D'ailleurs, tu penses que tout ça va rentrer dans ta valise de retour ? me demanda-t-elle une fois que le jeune homme fût parti, faisant comme si de rien n'était.

- C'est gentil de t'inquiéter pour mon trajet de retour, fis-je avec un sourire en coin. Mais la prochaine fois que tu veux flirter avec un serveur, dis-le moi de suite, que je puisse au moins m'éclipser jusqu'aux toilettes.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, mentit-elle.

- Je me disais, que c'était bizarre aussi, que tu insistes autant pour qu'on mange Indien alors que tu n'aimes même pas ça, soufflai-je en levant les yeux au ciel.

Après ça, nous éclatâmes de rire, et cela donna bien le ton de la journée que nous étions en train de passer. Elle avait insisté pour qu'avant mon départ, nous fassions une journée shopping, et, même si je n'étais pas vraiment folle de ça, j'avais finalement accepté, parce qu'après tout, si j'étais venue à Los Angeles, c'était principalement pour profiter d'elle. Je ne le regrettai pas. Nous rigolions tellement que j'en oubliais que je passais mes derniers jours en Californie.
J'étais partagé quant à mon départ. J'étais à la fois triste de voir que cet été était passé à toute vitesse, mais j'étais aussi très heureuse de retrouver ma vie parisienne, qui commençait vraiment à me manquer. J'étais, d'un côté heureuse de pouvoir retrouver June et ma mère, mais d'un autre côté, je craignais le retour à la vie de tous les jours avec cette dernière. Pendant un moment, j'avais pensé à me prendre un appartement, et puis, je m'étais résolue. Quelle genre de fille aurais-je été si j'avais laissé ma mère seule alors que ses crises se faisaient de plus en plus nombreuses ?

Le reste de l'après-midi passa tranquillement, et, quand nous rentrâmes enfin à l'appartement, nous étions collante de sueur à cause des températures élevées, et chargées de sacs. Tandis que ma sœur s'attelait à couper les étiquettes de ses achats, mon premier réflexe à moi fût de foncer sous une douche froide, qui me fit un bien fou. Ce ne fût qu'une fois séchée que je fis de même, me dépêchant d'enlever toutes les étiquettes, pour mettre les fringues dans ma valise. Quand je vis que le soleil n'allait pas tarder à se coucher, je soupirai, et j'enfilais rapidement un tee-shirt simple, un short, et une paire de vans. J'attrapais mon skate board, resté dans un coin de la pièce qui me servait la chambre depuis trop de temps à mon goût, et, je glissai ce dont j'avais besoin dans mon petit sac en bandoulière, avant de sortir de ma chambre.