chapitre 9

6.7K 394 47
                                    

- On peut parler d'autre chose ? demandai-je soudainement.

A présent, je n'avais plus vraiment envie de parler de choses qui me rendaient malheureuse, comme le décès de mon père, ou bien la personnalité de ma mère. Au contraire. Moi qui voulais passer la soirée seule, j'étais finalement bien heureuse qu'il soit là. Peut-être n'était-ce pas si mal tout compte fait, puisqu'il semblait bien déterminé à me changer les idées.

- On parle du fait que tu nous esquives depuis une semaine ? fit-il alors en posant ses yeux sombres sur moi, ce qui me mit automatiquement mal à l'aise.

- Je...

J'avais commencé ma phrase, mais je m'étais rendue compte que je n'avais pas vraiment d'excuse. J'avais même envie d'être honnête avec lui, et de lui dire la réelle raison des distances que j'avais mis ces derniers temps.

- Pour être honnête, j'aime pas ça, soupirai-je. Ça me fait flipper.

- De quoi ?

- La manière que t'as de me faire parler, surtout de trucs comme ça, fis-je en faisant référence à mes problèmes familiaux.

Il resta silencieux, analysant ce que je venais de dire, mais aussi mon visage en même temps, à croire que celui-ci allait traduire l'inverse de ce que j'étais en train de dire. Quand il daigna reprendre la parole, il avait fait en sorte de capturer mon regard dans le sien. Je n'arrivais pas à détourner les yeux.

- Je ne fais rien du tout, se contenta-t-il de dire en haussant les épaules, même si , das ses yeux ,je pouvais lire de l'amusement. C'est toi qui te confie toute seule.

- Je n'aime pas ça, répondis-je en détournant le regard pour le reposer sur les vagues sombres gênée parce que je savais au fond de moi qu'il avait raison.

- Tu penses que c'est une mauvaise chose ? me demanda le brun les sourcils froncés.

Il  avait enlevé sa casquette et s'amusait avec. Qui portait une casquette la nuit, d'abord ?

- Je ne sais pas encore, décrétai-je. Je te connais depuis un peu plus de deux semaines. Je n'ai pas encore décidé si tu étais, ou pas, un psychopathe.

- Je vais finir par être vexé, soupira-t-il avec un petit sourire en coin que je trouvais assez charmant. N'oublie pas que je t'ai payé deux barbes-à-papa. Ça devrait faire pencher la balance, non ?

- Je n'oublie pas non plus que tu m'as jeté à l'eau, répliquai-je. Ça aussi, ça fait pencher la balance.

Il râla, et pour la première fois en ce jour depuis trois ans, un petit sourire s'afficha, et il était plus que sincère. Nous restâmes environ une demi-heure de plus assis sur les rochers, à parler de choses sans importances. C'était agréable comme sensation, après la soirée lourde à laquelle j'avais eu droit. Au bout d'un moment, nous en eûmes marre. J'avais les doigts froids et les jambes engourdies, alors nous décidâmes de partir. Le moment le plus drôle, fût sûrement quand nous décidâmes de nous lever. Si j'avais risqué de glisser plusieurs fois, j'avais vite retrouvé mon équilibre. En revanche, Sneaz avait eu un peu plus de mal, et avait même faillit finir les fesses au sol alors que nous rejoignions le praticable, ce qui déclencha mon fou-rire, et en échange des regards noir de sa part.
Je crus qu'il allait vouloir rejoindre la ballade sur laquelle nous marchions d'habitude, mais ce ne fût pas le cas, puisqu'il m'indiqua la direction inverse. Je le suivis, les sourcils froncés, me demandant bien où il m'emmenait, mais j'eus en quelque sorte ma réponse quand nous arrivâmes sur un parking, et que j'aperçus la vieille décapotable que le brun et ses amis avaient loués à un particulier pour les vacances. Ce qui m'intrigua en revanche, fût l'absence du reste de la bande.

All of the StarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant