Chapitre 38

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On dit que la nuit porte conseil, moi cette nuit j'ai surtout eu un mal de chien à fermer l'œil. Pourtant d'habitude après l'amour je dors comme un bébé mais là impossible de faire taire mon cerveau.

Il était en ébullition, revivre tous ces tristes moments a fait remonter trop de souvenirs. Mon corps a du mal à gérer mais une chose est sûre ce matin je me suis réveillée avec la ferme intention que j'allais gagner.

Je ne vais pas laisser ce minable me pourrir encore l'existence. Il va payer pour ses erreurs, payer pour ce qu'il m'a fait enfin nous a fait. Bientôt il ne sera plus qu'un très mauvais souvenir, je vais me battre et il va s'écrouler. A son tour de voir ce que ça fait.

J'appelle à l'hôpital pour parler au médecin qui m'a suivi. Malheureusement on m'indique qu'il n'y exerce plus et qu'il a ouvert son propre cabinet en ville. Je note l'adresse et me décide à lui rendre visite. Il sera sans doute plus réceptif si je me présente directement.

La salle d'attente est déserte, il est encore très tôt ce n'est pas l'effervescence.

J'entends une faible voix au loin m'indiquant qu'il est déjà en rendez vous. J'ai expliqué tant bien que mal à la secrétaire pourquoi il était si important que je lui parle. Elle m'a promis qu'il me recevrait entre deux rendez vous mais qu'il n'aurait pas plus de cinq minutes à m'accorder.

En cinq minutes j'aurai le temps de lui expliquer ma démarche. Pourvu qu'il y soit réceptif. Je me répète encore et encore mon texte dans ma tête pour être fin prête.

Une vingtaine de minutes plus tard il vient me chercher, il a un peu vieilli mais je n'ai aucun mal à le reconnaître. Il est plutôt bel homme, grand, brun avec les yeux noisettes, c'est un peu monsieur tout le monde, sauf qu'il porte une blouse blanche et qu'il voit des minettes à longueur de journée.

Une fois dans son bureau c'est tout juste si je me souviens pourquoi je suis ici. J'ai la bouche sèche, les mots ne sortent pas, pourtant j'ai répété. Je suis impressionnée.

Je me reprends rapidement et lui expose le plus simplement du monde ma démarche.

- Je suis désolée de vous importuner. Je ne sais pas si mon nom ou mon visage vous rappelle quelque chose mais il y a cinq ans j'ai été votre patiente. J'étais enceinte mais mon hmmm ex conjoint ne désirait pas cet enfant et m'avait obligé à avorter.

- Vous savez, j'ai suivi de nombreuses personnes comme vous ces cinq dernières années.

- Je me doute mais mon histoire était particulière. Nous nous étions revus une semaine après l'intervention et j'avais fondu en larmes dans votre bureau. Mon ex m'avait mis dehors, abandonné et j'avais eu quelques complications post opératoire. Vous aviez du me faire subir un second acte chirurgical.

- Votre histoire me dit vaguement quelque chose mais il me faudrait replonger dans votre dossier. D'ailleurs pour quelle raison êtes vous ici ?

- C'est une histoire un peu compliquée.

- Vous auriez une version courte en stock ?

- Heu oui, il m'a donc abandonné et je l'ai revu il y a peu, il a tenté de mettre fin à mes jours. Nous allons passer devant le juge mais il dit que je suis folle et qu'à l'époque il ne souhaitait pas que j'avorte. J'en passe et des meilleurs. Mon avocat m'a demandé de rassembler des preuves.

- Je vois. Ecoutez je vais ressortir votre dossier et m'en imprégner. Je vous recontacte demain.

- Un samedi ?

- Oui un samedi, vous savez les femmes enceintes ou en âge de procréer n'attendent pas.

- Voici mon numéro, j'attends votre appel.

L'amour 2.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant