Chapitre 10

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Cela fait je ne sais combien de temps que je suis restée assise sur ce rocher, faisant face à la mer. Des gouttelettes me parvenaient lorsque les vagues venaient s'écraser sur les rochers mais cela ne me faisait aucun effet. J'apercevais au lointain des pirogues, de pêcheurs sûrement. Comme j'aurais voulu m'échapper de tout cela...

Je me tenais la tête de désespoir et pleurais silencieusement. J'avais défait mon chignon et mes cheveux à présent étaient en bataille. Mes yeux chauffaient et j'avais mal partout mais l'impression d'avoir un poignard sur le cœur m'achevait.

Qu'ais-je fais au bon dieu pour mériter cela. Ibou pourquoi? Pourquoi a t'il fallu que tu me fasses une chose pareille. Tu ne m'as jamais parlé de ces virements et c'était au nom de quoi ou de qui ? Comment as tu pu trahir ma confiance ?

Je ne peux croire que ce soit lui qui nous ait menés à la faillite.

C'est comme s'il s'agissait d'une autre personne. Ce n'est pas l'homme que j'ai connu. Je me refuse à croire que ce soit lui qui ait fait ça. D'abord Ibou responsable de la disparition de mon fils, ensuite Ibou responsable de la faillite de notre entreprise. Non, cela est trop pour moi. J'eue l'impression de devenir folle. Je ne sais même pas comment je suis arrivée ici. Tout ce que je sais, c'est qu'en sortant de MOURADCORP je ne me sentais pas en état de conduire alors j'ai marché.

Quelques heures avant...

- CE NEST PAS VRAI VOUS MENTEZ !!! COMMENT OSEZ-VOUS ACCUSER MON MARI ?
- je suis vraiment désolé madame mais c'est la vérité, vous...
Je frappais mon poing sur la table, ce qui le fit sursauter. Je pointais durement mon doigt vers lui.
-NON, LA VERITÉ EST QUE VOUS SAVEZ QUE MON MARI EST FAIBLE EN CE MOMENT, QU'IL NE PEUT SE DEFENDRE CONTRE DES ACCUSATIONS ET VOUS VOULEZ EN PROFITER, VOUS ETES TOUS DES MENTEURS, DES VAURIENS, VOUS N'ETES QUE DES LACHES!

La colère déformait mes traits. D'un geste plein de rage, je balançais tous les dossiers sur le bureau. Je me retournais, mes yeux se posèrent sur une statue du penseur juste sur l'armoire basse que j'envoyai percuter la porte avant qu'elle ne finisse par se briser en milles morceaux dans un bruit sourd. Monsieur FAYE semblait paralysé de peur face à ma réaction inattendue. J'eue l'impression d'être possédée à l'annonce de la nouvelle.

Je passais mes mains sur le visage, ouvrit les portes en verres puis sortis telle une furie et eue un sursaut de surprise en tombant nette sur un rassemblement d'agents qui avaient cessé leurs activités et me regardaient avec de gros yeux. J'étais là, immobile, les regardants un à un, ma poitrine se soulevait au rythme de ma forte respiration. Un silence de mort plana sur la pièce. Par la suite, je lue dans certains regards de la pitié, d'autres de la tristesse.
A ce moment, j'ai réalisé que nous avons perdu, j'ai perdu. Mes yeux devenaient larmoyants mais je ne voulais pas pleurer, pas devant eux. Non je ne pouvais y croire.
Soudain ces regards augmentèrent ma colère.

- QU'EST CE QUE VOUS AVEZ A ME REGARDER COMME ÇA? N'AVIEZ-VOUS RIEN D'AUTRE À FAIRE BANDE D'INCAPABLE? Leur crachais-je.

Monsieur FAYE : -s'il vous plait madame...

Je fis la sourde oreille à son appel, j'eue l'impression de suffoquer tout à coup, ma respiration se faisant difficile. Traversant la salle de vive allure, je me retournais et leur lançais.
-VOUS ETES TOUS VIRES !

Avant de repartir sans attendre leur réaction.
Je tremblais, les larmes coulaient mais je ne voulais pas pleurer. Pas ici. Je les effaçais d'un mouvement brusque puis marchais sans destination. Je ne fis pas attention aux regards que me lançaient les passagers.

le combat d'une vie (En Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant