chapitre 6

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Je m'effondrais sur son corps inerte et pleurais. En un moment je sentis quelque chose et quand je me suis redressée mon cœur rata un battement.

Une larme s'échappait de ses yeux tandis que sa poitrine se soulevait fortement et anormalement. L'adrénaline me monta et je le secouais alors de toutes mes forces.

- REVEILLE TOI IBOU, TU NE PEUX PAS ME LAISSER COMME CA !!!, DIS MOI CE QUI C'EST Passé, où est mon bébéééé, s'il te plait, s'il te plait, je t'en supplie réveille toi; terminais je en larmes.

Pour toute réponse le bip de la machine devint ininterrompu.
Que se passe t-il?

Je devenais tétanisée par la peur. L'information mit un temps pour remonter jusqu'à mon cerveau. Quand je réalisais enfin ce qui se passait, un groupe de médecins entra en trombe.

- "Madame il faut que vous sortiez s'il vous plait" me dit une infirmière en m'entrainant hors de la chambre.

« Il ne peut pas me lâcher, il ne peut pas me laisser tomber, il ne peut pas partir c'est impossible ».

« Que vais-je faire mon Dieu, que vais-je devenir sans lui »

J'entendais les bruits de massage cardiaque qu'on lui faisait pour le réanimer. Chaque décharge me faisait sursauter. Je m'étranglais à force d'empoigner le col de ma chemise.

« Pourquoi ? Pourquoi moi ? »

Je fus soudain prise de tremblements. J'avais l'impression d'étouffer. Mes pieds ne pouvant plus me porter, je m'écroulais devant la porte de la chambre. J'entendis les voix de ma mère et d'autre personnes courant vers moi mais je voyais déjà flou. Je les entendais me parler avec inquiétude mais je ne pouvais leur répondre. Je n'en avais plus la force. Je finis par sombrer dans un autre monde, un monde sans cauchemar, un monde où je me sentais mieux. Ce monde m'emporta à deux années derrières. Des années où j'étais heureuse et insouciante.

Au son de la musique de Youssou Ndour, nous chantions à tue tête, Lisa et Suzanne à l'arrière, Dija devant et moi au volant de ma nouvelle voiture, une Citroën DS3 cabriolet que m'a offert mon adorable père avant hier soir qui fut le jour de mon anniversaire, marquant mes dix huit ans. L'air de Dakar était frais en cette nuit d'été. Nous étions en vacances et pour ce soir, avions décidé une sortie entre copines.

Arrivées aux Almadies, je cherchais une place où me garer parmi les nombreuses voitures. Il était à peine dix neuf heures mais le grand restaurant de la plage avait déjà du monde. La bonne ambiance était au rendez vous. Nous nous dirigions vers notre place réservée tout en discutant joyeusement quand un homme me heurta. Je tombais sur les fesses tout en jurant.

Inconnu (m'aidant à me relever): oh je vous prie de m'excuser j'étais ailleurs et je n'ai pas pu vous éviter à temps.

Ailleurs ? Et moi comme par hasard j'étais invisible peut être, non mais quel con ! Vénère comme j'étais j'allais lui lancer une sanglante réplique quand mon cerveau beugua. L'inconnu me dépassait largement d'une tête, bien bâti, il portait un sweet-shirt et un short qui lui allaient parfaitement. Ces Yeux, son nez, ces sourcils, ces lèvres...mon Dieu je ressentis de drôles de choses à ce moment là. Des choses qui m'étaient jusqu'alors inconnues.

Nos yeux venaient de se croiser et un seul adjectif me vint en tête : beau.

Inconnu étonné: beau ?

Pu* la honte, je l'avais dit à voix haute. Mes copines me regardaient avec des yeux ronds.

- Je ...je veux dire...ce n'est pas grave ; tentais-je de me rattraper.

le combat d'une vie (En Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant