Je raccrochais et me retournais vers Doudou anxieux.
- que se passe t-il?
- ibou est sorti du coma.
- Dieu merci! Ouf, je savais qu'il allait s'en sortir, fit-il
J'aurais ris de sa réaction si je n'étais pas stressée au plus haut point. Allais-je obtenir enfin mes réponses? Étais-je prête à affronter ibou? Sachant tout ce qu'il m'a caché?
Oui, je crois qu'après tout ce que je venais de découvrir il n'y aurait pas pire (si seulement je savais que je me trompais).Mon cœur battait la chamade, les pieds tremblants et les mains moites. Le moment que j'attendais est arrivé. Mon supplice allait prendre fin. J'allais savoir ce qui s'est passé et retrouver mon bébé qui me manque énormément. Qu'importe ce qui s'est passé, j'allais tout faire pour que cela ne soit qu'un mauvais rêve. Après tout nous faisons tous des erreurs mais je n'allais pas laisser s'en aller la personne qui a chamboulé la quiétude de ma petite famille. Elle va le payer très cher.
Quelques minutes plus tard, nous étions sur la route du retour. À la hauteur de foret classique de Mbao, je remarquais que Doudou n'arrêtait pas de regarder sur le rétroviseur. Son comportement m'intriguait. Au bout d'un moment, je me décidais de lui demander ce qui n'allait pas.
- rien..., j'ai juste eu l'impression d'être suivi depuis un moment mais apparemment c'est mon imagination qui me joue des tours puisque la voiture en question vient de prendre un autre chemin en tournant à gauche.
- ah! Fis je simplement. En ce moment, je n'avais pas la tête à autre chose, je ne faisais que penser à ma rencontre imminente avec Ibou et de nombreuses questions me taraudaient l'esprit.
A peine sommes nous sortis de l'autoroute à péage qu'une grosse cylindrée noire nous coupa violemment la route.
- ATTENTIONNN!!!
Doudou manœuvra de justesse pour l'éviter mais ne put empêcher la collision avec le camion gros porteur qui fonçait droit sur nous. Il heurta le coté gauche, la voiture glissa et tourna sur elle même en devenant incontrôlable. Ce dont je me rappelais en dernier fut le crissement des pneus et le cri d'effroi que je lançais avant que tout ne devienne noir.
Il y eut un moment où je sentis quelqu'un m'extirper avant de me porter. Après j'eu comme des flaches. Je sentis que l'on me soulevait et me déplaçait. Un autre moment, je sentis des secousses et des voix d'hommes. Je sombrais ensuite.Je marchais dans un long couloir, au bout se trouvait une lumière blanche éclatante. Elle m'attirait avec force. J'entendis des voix qui m'appelaient. Non plutôt une qui faisait écho. Je la reconnue.
- papa!?
- zeya
Je le vis, il était là mon papa, prés de moi. Tout en blanc et très beau. Je dirais resplendissant.
- c'est bien toi papa? Demandais je incertaine.
- oui ma ptite khelti,
- oh papa tu m'as tellement manqué, dis je souriante, en me blottissant contre lui.
- je le sais ma fille, mais regarde moi le temps nous manque.
Je relevais lentement la tête.
- il n'est pas encore l'heure pour toi de rejoindre la lumière. Tu dois te battre pour ton fils.
- papa je ne sais plus, je l'ai perdu mon fils. J'ai tout perdu papa!
- non tu n'as rien perdu. N'oublie pas ce que je t'ai toujours dis. La vie est un combat qu'il faut mener tous les jours et sans relâche. Ce ne sont que des épreuves à surmonter. Rien n'est perdu d'avance.
- mais.....
- tu n'es pas seule. Ta mère et tes amis sont là. Moi aussi je ne te laisserais point mais tu dois te battre. Survis, fais le pour ton fils. Survis, survis,survis...
Ce mot faisait écho tandis que son image s'effaçait peu à peu.
- papaaaa! Ne me laisse pas encore une fois! Non papaaa!Je me réveillais en sursaut.
- Dieu soit loué, elle s'est réveillé, va appeler le docteur!
- mman? Articulais-je mal.
J'avais les paupières lourdes, la gorge sèche et le masque respiratoire que l'on m'avait mis m'empêchait de parler correctement. J'avais l'impression que mes poumons étaient en feu et que tout mon corps était en compote. Je me sentais vaseuse. Je vis ma mère venir vers moi et effacer ses larmes. J'eue le cœur gros.
Mais que s'est il passé? Qu'est ce que je fais ici?
-ne fais pas d'effort ma fille, calme toi tout va bien.
- qu'est ...fais ...ici? J'essayais de parler, je voulais comprendre.
Le docteur arriva avec une infirmière. Je le reconnu. C'est lui qui s'occupe de mon mari. Il vérifiait les indications des machines tandis que l'infirmière prenait ma tension. Il se pencha ensuite vers moi.
- madame vous rappelez vous de votre nom?
Evidemment je ne suis pas folle.
- je hochais la tête.
- reconnaissez-vous ces personnes ?
- je hochais de nouveau en regardant les visages inquiets et fatigués de ma mère, Samy et ma tante Aîda la grande sœur de ma mère. D'ailleurs depuis quand est elle là? Elle était en France à ma connaissance.
- vous rappelez vous de ce qui vous a emmené ici?
je bougeais la tête de droite à gauche.
- ce n'est pas grave cela vous reviendra? Ressentez vous de la douleur quelque part?
J'acquiesçais. J'avais mal partout. Je le fis comprendre avec un signe de ma main.
- je vois, c'est normal avec le temps que vous êtes restée sans bouger. je vais voir si toutes vos fonctions motrices sont intactes.
Avec son stylo je sentis des pressions sur mes bras, mes mains, pieds et mes jambes à des endroits différents.
- vous ressentez? Demandait il attentif.
je hochais la tête à chaque fois.
Mais qu'est ce que je foutais ici? Avec ce guignol qui n'arrêtait pas de me tâter comme si j'étais un animal sorti du zoo. Ce n'était pas moi qui devrais être sur ce lit d'hôpital. Me serais je téléportée dans un autre corps? Je devins agitée.
- calme toi ma fille me dit ma mère.
- tout va bien apparemment, vos nerfs n'ont pas été touchés. Vous avez de la veine madame. Vous avez eu des fractures au niveau des bras et jambes gauches, un traumatisme cérébral et la perforation du poumon droit.
Je lui fis signe de la main pour lui demander ce qui s'était passé.
- vous avez eu un accident à la sortie de l'autoroute.
Un accident? Un accident....
Ça y est oui je me rappelais de nouveau. Les résultats... la discussion avec Doudou...l'appel de Samy...Dans la voiture..., avec Doudou..., le camion..., mais où est Doudou?
- vous avez été trois semaines dans le coma.
Moi, trois semaines dans le coma, je répétais ahurie. Trois semaines?! Non c'était trop. Et Doudou, fallait qu'il parle à l'inspecteur de nos recherches. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé et qu'il a put parler aux inspecteurs.
- ...doud..
Elle demande Doudou, fit Samy.
- Doudou? Questionna le docteur.
- le conducteur du véhicule.
- ah...dit le médecin.
- il semble que vous ayez eu plus de chance que lui. Il a malheureusement succombé sur le coup.
Je reçu un choc.
Quoi!!!? Non non non! Il n'a pas put mourir. Pas lui.pas lui. Il n'a rien fait. Pourquoi mon Dieu? Pourquoi!!!??
Je tapais du poing et tentais de débrancher les fils. Le docteur appela des infirmiers avant de me maîtriser pour m'administrer un tranquillisant. Je me sentais partir.
- elle est en état de choc mais cava passer , l'infirmière reviendra changer ces pansements dans quelques minutes.
- merci docteur , merci d-avoir sauvé ma fille,fit ma mère.
- bien madame, c'est mon métier. Je vous laisse, elle a juste besoins de repos et de soutien maintenant.
Il sorti, ma mère et Samy s'approchèrent à ma gauche et tante Aida à ma droite. Ma mère me caressa les cheveux.
- cava aller mon bébé...cava aller.
Je me réveillais de nouveau, il faisait noir dehors et la chambre était plongée dans une semi obscurité. Je voulais me lever mais n'avais pas assez de force. Les derniers événements me revinrent. Doudou est mort par ma faute. S'il ne m'avait pas accompagné, si nous n'étions pas partis, serait-il mort?
Je me sentais de nouveau coupable. Je fermais les yeux et me rappelais de la scène. L'inquiétude de Doudou. Une grosse voiture noire nous avait barré la route, nous obligeant à aller vers le camion à plus de 120km/h.
Était il juste qu'il meurt et moi non? Et si quelqu'un avait voulu notre mort? Mais qui? Et pourquoi?
Je secouais la tête.
Serais-je entrain de devenir paranoïaque où était ce vrai?
Soudain, la porte de ma chambre s'ouvrit, me sortant de mes sombres réflexions.
Je regardais mais ne voyais personne. J'entendis un bruit de chaise. Mon cœur lâcha un battement lorsque la personne approcha sous la lumière. C'était lui, Ibou, sur cette chaise roulante. Il avait tellement maigri. Il m'avait manqué. J'eu l'impression que ce fut des années que nous ne nous sommes pas vu. Nos regards se croisèrent et une larme s'échappa de mes yeux. Trop d'émotions m'envahissaient, d'abord du soulagement, ensuite de l'incompréhension, et à la fin de la colère.
Personne ne parlait cependant. Il s'approcha un peu plus et me pressa la main. Il la prit ensuite et la mit sur sa joue creuse, cela me donna des frissons qui parcoururent tout mon corps. je sentis sa barbe rasée de près. Il me fit un baiser sur le dos de la main avant de la déposer sur le lit en la gardant toujours dans ses mains. Je voulais lui poser toutes les questions qui trottaient dans ma tête depuis tout ce temps mais le masque respiratoire était toujours là.
- je te demande pardon Zeya, je suis coupable.
Ce fut la seule phrase qu'il me dit mais ce fut la phrase de trop. Je sanglotais, je voulais lui faire payer tout le mal qu'il m'a fait. Il n'a rien à me dire que de me demander pardon. Comment pourrais-je lui pardonner de m'avoir enlevé mon fils? Comment pourrais-je lui pardonner d'avoir mis en faillite le seul bien qui comptait à mes yeux? Comment lui pardonner de m'avoir caché tant de choses? Il a avoué être coupable. Pourquoi? C'était trop simple à mon avis. Mais que pouvais-je faire?
J'étais là impuissante, sur ce lit d'hôpital.
- pourquoi? Pourquoi tu m'as fait ça!?
Je toussotais violemment, ma poitrine s'élevait anormalement et ma respiration devint sifflante. J'eue l'impression que le masque ne me procurait plus d'air et que l'on m'avait poignardé au cœur.
- zeya est ce que cava?
- ZEYA? ZEYA!
J'entendis le bip des machines irrégulier et des médecins entrant dans la chambre en courant.
- vite elle nous fait une crise cardiaque dit quelqu'un.
- monsieur vous n'avez pas le droit d'être ici, entendis-je une infirmière dire à Ibou en le poussant à l'extérieur de sa chambre.
Je me sentais partir à nouveau mais les paroles de mon père me revinrent. je devais refuser, je devais me battre pour mon fils. Je devais survivre...J'entendais une voix masculine. J'étais réveillée mais je continuais de fermer les yeux pour entendre. Mon cœur fit un bond lorsque je reconnu sa voix. Cette voix rauque qui sonnait agréablement à mes oreilles avait une certaine touche de tristesse. Il avait l'air bouleversé.
-... je ne sais pas pourquoi je vous raconte cela.
(Rire amère)
Peut être que ce fut une partie sombre de ma vie et que votre situation actuelle me la rappelle tant...je sais que... Vous avez l'air d'une battante mais je sais que derrière ce masque se trouve quelqu'une de fragile et de sensible. C'est ce qui fait votre charme... Je vous ai promis que je retrouverais votre fils. J'y tiens toujours. J'accomplirais ma promesse inchallah mais vous aussi vous devez vous lever et vous battre. Votre mari refuse de nous parler sans votre présence... Depuis le premier jour que je vous ai vu, je ne sais pas pourquoi mais vous me troublez à un point...
- Diop! Fit une autre voix.
- j'arrive dans une minute! bordel qu'est ce que je fais là. Je raconte n'importe quoi.
Il me déposa un baiser hésitant et léger si léger que ça a l'air d'un souffle sur mon front et me murmura un bon courage avant de partir.
Je rouvris les yeux plus perdue que jamais. je venais de faire un rêve ou quoi?
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le combat d'une vie (En Correction)
RomanceLa vie ne se déroule pas toujours comme on le voudrait. Les gens, aussi proches qu'ils soient, ne semblent pas être toujours ce qu'ils nous montrent. serait ce un mirage d'être comblée? Comment peut on basculer du jour au lendemain de la joie à la s...