Chapitre 4 • Un Simple Rhume

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Le lendemain, Roméo n'est pas sur le banc du parc.

Le surlendemain non plus et les trois jours qui suivent non plus.

Nous sommes jeudi et mon corps semble baigner dans une énorme mare de sueur, qui regorge de mes draps à mon réveil. L'atmosphère est invivable. Ma gorge est sèche et douloureuse, mon nez bouché et ma peau en feu. Je me retourne avec difficulté dans mon lit devenu tout à coup inconfortable.

— Ma chérie, lève-toi tu vas être en retard à la f...

Ma mère s'arrête net, lexpression légèrement effrayée à ma vue.

Ai-je si mauvaise mine que cela ?

— Bon sang, qu'est-ce qui t'arrive ? s'inquiète-t-elle.

Je grogne au contact de sa main glacée sur mon front.

— Je crois que je suis malade.

Ma gorge me brûle. Ça m'apprendra à rester dehors par un temps pareil.

— Je t'avais pourtant dit de prendre des vêtements plus chauds ! Es-tu sortie récemment après les cours ?

— Non... je déglutis.

— Ne me mens pas, Opal. C'est pour ton bien.

— Je suis allée au parc, je confesse.

— As-tu vu les températures qu'ils annonçaient ? Tu ne peux pas aller au parc lorsqu'il fait à peine 1°C, c'est totalement inconscient. Ne bouge pas. Je reviens tout de suite.

Elle réapparaît avec ce que je suppose être un thermomètre entre les doigts, avant de s'asseoir à mes côtés sur le lit.

— Ouvre la bouche.

Je frissonne au contact du métal froid sur ma langue. Le thermomètre émet un petit bip et elle l'apporte à ses yeux.

— 38°C ! Tu ne vas nulle part aujourd'hui.

— Mais maman, je ne suis plus au lycée, je ne peux pas louper des cours comme ça !

— Il est évident que tu n'es pas en assez bonne forme pour y assister.

— Mais je me sens bien, il faut que j'y aille !

— Repose-toi, tu ne risques pas de guérir de cette façon. Je vais te préparer une tasse de thé aux agrumes.

Je laisse ma tête retomber sur mon oreiller à contre cœur. Le jeudi est ma journée préférée. Avant tout parce que j'ai trois heures de littérature, mais aussi parce que nous devons présenter le livre que nous avons lu au cours de la semaine précédente. Et même s'il ne semble pas plaire pas à tout le monde, je suis impatiente à l'idée de parler du mien.

La conversation avec Roméo refait surface à travers mon esprit.

Comment peut-il être convaincu que les héros sont nuls ?

La vue à travers ma fenêtre est dégagée, ma mère a dû ouvrir les stores en venant me réveiller. Je me redresse. De nombreux flocons de neige flottent dans les airs. Roméo ne doit définitivement pas avoir lu beaucoup de livres au cours de sa vie pour adopter une telle façon de penser.

— J'ai appelé la fac. Tu pourras y retourner demain, si tu te sens mieux.

Je grimace au goût peu habituel du thé pour mon petit déjeuner.

— Tu ne travailles pas ?

— Mon premier rendez-vous est à 10h, on peut dire que c'est bien tombé.

Elle me sourit, je lui souris en retour.

Je suppose que pouvoir décider de ses propres horaires fait partie du package de psychiatre. Quant à mon père, il doit déjà être parti au travail. C'est toujours le premier à se lever de toute façon.

Tomorrow Never DiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant