We're On Fire Now | Ziam

Prologue

Je rentrai rapidement, fatigué de ma dure journée. Bonne nouvelle j'étais enfin en congés, ce qui signifiait grasses matinées, traîner avec mes amis, jouer aux jeux vidéos et surtout dormir, de merveilleux congés en perspective. Je me dépêchai de gravir les escaliers en trottinant. Le chef disait que c'était conseillé, pour garder la forme. De toutes les manières, je ne pourrais pas prendre l'ascenseur. Ça sentait l'urine, pas seulement de chien, et comme il n'était nettoyé qu'une fois par an, je préférai préserver mon nez. 

Je me disais souvent que dès que j'atteindrai le rang de caporal, je m'offrirais un bel appartement dans le centre chic de Londres. Cette idée ne me quittait pas. Et depuis que je n'étais plus seul dans mon appartement, paradoxalement, il me semblait vide. Il manquait clairement quelque chose. Lorsque j'ouvris la porte, je pleurai presque de joie en sentant le délicieux fumet du poulet rôti. Je fermai la porte, retirai mes chaussures et enlevai ma veste avant d'aller m'installer dans la cuisine. Ma petite-amie, Sophia, était devant les fourneaux. Je l'aimais bien. Elle avait emménagé avec moi quelques mois auparavant. Elle était gentille et ne me prenait pas trop la tête. Enfin, ces derniers temps, ça allait un peu plus mal que d'habitude, mais nous avions vite réglé ce problème en décidant de ne tout simplement pas en parler et faire comme si de rien était.

- Tu es déjà rentré ?

- Ouais, on nous a libérés plus tôt.

- Comment s'est passée ta journée ? me demanda-t-elle en se tournant vers moi.

- Très bien.

Je l'aimais bien mais je n'arrivais pas à imaginer jusqu'où nous irions. Je voulais dire, Louis n'arrêtait pas d'affirmer qu'il avait trouvé la femme de sa vie, qu'il passerait son éternité avec elle. Qu'il était prêt à s'engager. Moi je n'étais pas prêt. Je ne savais pas où cette histoire allait nous mener. Je n'arrivai pas à imaginer le futur avec elle. Je faisais au jour le jour, et j'avais parfois l'impression que notre couple allait droit dans le mur.

- Allô ? Tu es bien sur la planète Terre ? dit-elle en riant. Je ne sais pas où tu pars dans ta tête mais ça va très loin. À moins que ce ne soit ma nouvelle paire de jeans qui met en valeur mon joli derrière qui te fasse cette effet...

Je secouai la tête. Elle s'approcha de moi en se mordant la lèvre et tortillant ses cheveux bruns.

- Je commence un peu plus tard demain et tu ne travailles pas... On pourrait...

- J'ai rendez-vous avec Zayn, la coupai-je. Il m'attend là, en fait.

- Oh, fit-elle déçue. Ok. On se voit plus tard, alors ?

- Je... Je ne sais pas. Le chef a dit qu'il se pourrait qu'on dorme au boulot.

- Mais... Tu ne travailles pas demain pourtant.

- C'est juste une précaution. Bon, je dois y aller, dis-je en me levant.

Je repris ma veste et sortis de l'appartement. Je fus presque déçu de retrouver le vent d'automne qui soufflait sur mon visage et les feuilles mortes volaient autour de moi. J'atteignis rapidement l'immeuble de Zayn, un bel immeuble assez récent très bien entretenu, contrairement au mien. J'entrai dans le hall et montai quatre à quatre les escaliers. Son palier était silencieux et calme, toujours un contraste énorme avec le mien qui était envahi des bruits que faisaient les voisins.. Je toquai à sa porte. J'attendis quelques secondes, mais rien. Je toquai un peu plus fort puis au bout de trois autres essais, je sortis le double de ses clés de ma poche. Il me l'avait donné parce que, soi-disant, s'il y avait le feu chez lui je pourrais le secourir plus facilement. Mais on défonçait la porte alors ça ne me servirait pas à grand chose. Je fermai doucement la porte et avançai dans l'appartement. Personne au salon ou à la cuisine, ce gros fainéant devait encore être en train de dormir. Et effectivement, ce fut allongé sur le lit que je retrouvai mon meilleur ami. Il ouvrit un œil, me regarda puis poussa un long soupir avant de s'emmêler un peu plus dans la couette et de me fixer, mécontent.