We're On Fire Now | Ziam

33.5

"Comme si c'était notre propre enfant"

Harry

- Tu as pris le lait en poudre ?

- Euh, je le vois pas...

- Me dis pas que tu l'as laissé dans le coffre.

- ...

- T'abuses !

- Oh ça va hein !

Des pleurs nous interrompirent soudainement. Je tournai le visage vers le siège bébé, pour trouver Coleen en train de hurler, le visage déjà rouge et mouillé de larmes.

- Ah bah bravo dis donc, heureusement que je peux compter sur toi ! m'exclamai-je bruyamment, tenant fermement le volant.

La veille de Noël. Je n'avais jamais été autant stressé de ma vie.

- Écoute moi bien, lança Louis le ton froid, t'as beau être de mauvais poil, il est hors de question que tu te défoules sur moi.

Je m'excusai, contrit, alors que Louis tentait de calmer Coleen en lui mettant la tétine en bouche. Je m'apprêtais à débarquer chez mes parents, en compagnie de mon meilleur ami et de ma fille, dont je venais d'apprendre l'existence, sans les avoir prévenus à ce sujet. J'étais dans une mouise tellement profonde que je me demandais sincèrement si j'allais un jour en sortir. Je lâchai un soupir tremblant. J'en aurais presque envie de pleurer.

- Harry... murmura Louis.

Je lui lançai un rapide coup d'œil.

- Quoi ?

- Je suis désolé, je comprend que tu sois stressé, s'il-te-plaît, ne pleure pas.

Ah, donc je pleurais vraiment.

- Regarde là bas, il y a une aire de repos, on va s'y installer quelques instants d'accord ?

J'acquiesçai. Lorsque je me garai, Louis sortit rapidement de la voiture pour récupérer le lait en poudre dans le coffre. Il attrapa le thermos de lait chaud et en deux temps trois mouvement, Coleen était en train de téter un biberon, le tenant à deux mains, très concentrée dans sa tâche.

Louis fit le tour de la voiture pour ouvrir ma portière. Il se pencha vers moi et essuya mes larmes avec ses pouces.

- Tu as peur, pas vrai ?

Je hochai silencieusement la tête. Louis soupira. Il avait l'air contrit.

- Je suis désolé, de ne pas t'aider depuis ce matin... Je suis nul.

- Non, c'est moi, grommelai-je.

- Mais.. C'est normal tu le sais, n'est-ce pas ? D'avoir peur. C'est une grande nouvelle que tu vas leur annoncer là, et c'est pas sûr qu'ils le prennent bien.

Je déglutis difficilement. Louis avait raison, je le savais. Il y avait une possibilité que mes parents ne le prennent pas bien du tout.

- Mais je voudrais que tu te souviennes d'une chose. Non, de deux choses, dit encore Louis. La première, c'est que tes parents sont probablement les parents les plus compréhensifs que j'aie pu rencontrer dans ma vie et même si toi tu n'y crois pas trop, je suis quasiment certain que tout ira bien. La deuxième, regarde moi.

Je posai mes yeux sur lui. Ses traits étaient sereins et il avait un léger sourire rassurant sur les lèvres. Il était tellement beau.

- Je serais toujours, toujours, là pour toi, avec toi. Quoi qu'il arrive, tu ne me perdras jamais. Tu le sais ça ?