chapitre 21

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Septembre 2016

Abby :

Lundi matin. Je sors de la salle de bain et fouille chaque recoin de mon appartement afin de retrouver mon second escarpin. Hier, après plusieurs tentatives en allant frapper chez Sacha, en vain, visiblement absent toute la journée, je me suis rendue chez ma cousine Lily pour passer le reste de la journée avec elle. Nous nous sommes installées devant sa télévision, autour d'une bonne bouteille de vin, et j'en ai profité pour lui raconter ce qui s'était passé samedi soir. Une chose en entraînant une autre, bien évidemment la bouteille de vin fut terminée sans même que nous nous en rendions compte. Résultats des courses, en rentrant hier soir assez tard, j'ai balancé mes fringues à même le sol et jeté mes chaussures je ne sais où. Et maintenant, après m'être réveillée un peu tard, je me retrouve à la bourre pour aller travailler, en cherchant cette maudite seconde chaussure.

En me baissant, je la retrouve enfin sous mon lit. Ma petite boule de poile préférée en profite pour venir se frotter à moi, laissant sur son passage une traînée de poils sur moi.

- Allez ma belle, je t'aime beaucoup, mais on se pousse, je suis à la bourre ce matin !

Le son d'un klaxon me fait sursauter et revenir à moi. J'enclenche la première et redémarre. J'espérais le voir dimanche, pouvoir enfin parler avec lui de ce qui s'était passé 10 ans plus tôt, lui dire à quel point il m'avait manqué ces dernières années, et lui dire que mes sentiments pour lui étaient toujours intacts. Nous avons beaucoup de choses à régler tous les deux, j'en suis consciente. Il y a beaucoup de non-dits, de problèmes non résolus entre nous, mais je veux essayer de les régler et donner une nouvelle chance à notre histoire, car au fond de moi, j'ai toujours su que le prince charmant dont j'ai rêvé et espéré la venue des années plus tôt, est juste là, devant mon nez. C'est vrai, il n'est peut-être pas aussi parfait que tous ces connards des contes de fées de Walt Disney, mais c'est le mien, c'est mon connard parfait...

En arrivant, je me gare dans le parking souterrain non loin de l'entrée du bâtiment et me précipite vers elle. Je m'engouffre dans l'ascenseur et appuis sur le bouton correspondant à mon étage, les portes se referment. En jetant un coup d'œil à ma montre, je constate que je suis finalement de justesse à l'heure. Le temps de courir pour atteindre l'ascenseur, j'ai le cœur qui bat désormais à toute vitesse. Je respire un grand coup et remets un peu d'ordre dans ma coiffure. Je m'affale contre la paroi et prends de nouveau une grande inspiration en tirant sur ma robe, légèrement remontée par ma course folle. L'ascenseur s'arrête une première fois au rez-de-chaussée et les portes s'ouvrent. J'ai le souffle coupé dès que je lève la tête et que je le vois.

Sacha.

Je détaille cet homme, de la tête aux pieds avec effronterie. Costume sombre, anthracite coupé pour épouser parfaitement sa silhouette athlétique, chemise blanche, cravate à rayures, ceinture de cuir noir où j'ai osé poser mes yeux, mocassins noirs. Quel bel homme ! Il est à croquer et je suis prête pour lui. Quand mon regard rejoint le sien, quelques secondes passent pendant lesquels nous nous fixons tous les deux. Je constate qu'il compte faire de même, sans se gêner. Il suit la courbe de mon visage, plonge dans le décolleté de ma robe bleu nuit, poursuit sa course sur le bas de ma robe qui est assez courte, s'attarde sur mes cuisses légèrement visibles et descend enfin sur le reste de mes jambes, jusqu'à mes escarpins à talons.

Je me sens soudain nue sous ses yeux déshabilleurs. Une douce chaleur m'envahit, là, au fond de mon ventre, entre mes cuisses. Ma fleur s'ouvre délicatement, laissant s'écouler cette rosée si parfumée. Mes mains tremblent, envie de le toucher, de glisser mes doigts sous sa chemise pour y trouver la chaleur de son corps. Je suis en apnée. J'attends qu'il fasse un geste, qu'il tende la main, vite, ou je mourrais étouffée...

Les Silences Du Passé : Sacha T1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant