Quand j'ouvre un œil et que je regarde par la fenêtre, il fait déjà nuit. Je ne sais pas exactement quelle heure il est, ni depuis combien de temps je me suis assoupis mais tout ce que je sais, c'est qu'elle... Elle n'a pas bougé. Comment le pourrait-elle d'ailleurs ?
J'ai des fourmis partout dans les jambes et dans les pieds, ça m'apprendra à m'endormir n'importe où. Juste au moment où j'émerge, une infirmière arrive dans la chambre avec tout un assortiment d'instruments divers. Elle me sourit par politesse et je décide de la laisser seule avec Amélia, le temps d'aller me dégourdir les jambes.
Les couloirs sont calmes, les rondes des médecins peu nombreuses. Il n'y a que les « bip » des machines et les couinements de certains fauteuils roulants qui laissent penser que l'endroit vit. Je n'ai jamais aimé les hôpitaux. Ils ont ce don de me foutre la chair de poule. Peut-être parce que la dernière fois que j'y suis venu... C'était pour entendre un médecin me dire, avec son air le plus désolé qu'il soit, que ma mère était finalement décédée. Je crois que c'était à un ou deux étages au-dessus, je ne m'en souviens plus trop et je n'ai pas envie de me souvenir de ce jour-là.
Ni de celui-là, ni de ceux précédents aujourd'hui.Je sais que se morfondre n'avancera rien et qu'il n'y a certainement que peu de choses que je puisse faire pour Amélia mais je refuse de revenir ici, pour entendre un jour, ce même mot « Désolé ». Désolé de quoi ? De dire à un petit garçon qu'il est à présent seul au monde ? De dire que vous avez fait tout ce que vous pouviez mais que ça n'a pas suffi ? Désolé d'être dans l'incompétence de soigner un mal qui n'est même pas, disons-le, humain ?
Quittant les locaux, je me décide à aller dehors. La nuit est fraîche et les rues sont pratiquement désertes elles aussi, à quelques exceptions près.
Je m'assois sur un banc, face à un lampadaire donnant l'impression de rendre l'âme tellement que sa lumière est faiblarde, quand j'entends une voix dans l'ombre, derrière moi.
« - Quand je te disais que je voulais discuter.... »
Sursautant et me levant brusquement, je le vois sortir de la pénombre pour se mettre sous la lumière. Rien n'avait changé chez lui en un an. Il avait ce même petit sourire arrogant et fier, cette même attitude révoltante qui vous pousserez à lui en coller une. Il était tout ce que je détestais et tout ce que je pouvais haïr.
« - Que fais-tu là ? lui crachais-je à la figure
- Ouuh, je sens une petite animosité en toi mon frère. Tu devrais te calmer. On a même pas commencé encore.
- Qui te dit que je vais t'écouter me balancer ton morceau de salade ? Et puis qu'est-ce que tu me veux d'abord ?
- Primo, tu vas m'écouter car en ce moment Amélia est dans les mains d'une infirmière que je connais particulièrement qui, comme par hasard était de garde cette nuit, si tu vois ce que je veux dire.
- Léo...si tu oses...
- Ne m'oblige pas et je ne lèverais même pas le petit doigt.
- .....
- Bien. Secondo... Eh bah disons que je ne te laisse pas vraiment le choix. Ça va faire un an que j'attends tout de même ! J'ai appris que t'étais mort mais je suis soulagé de voir que tu vas bien petit frère.
- Comme si t'en avais quoi que ce soit à foutre... Je te pensais en cavale ?
- Je le suis... Et je ne le suis pas vraiment. Que pourrais-je craindre ?
- Le Siège te...
- Voyons Kyle, ne me fais pas rire. Le Siège ce n'est rien de plus qu'un amas de guignols et tu le sais aussi bien que moi. J'ai plus de la moitié de leurs effectifs dans les pattes et notamment leurs meilleurs chasseurs. Que veux-tu qu'ils tentent ?
- Que prépares-tu ?
- Ah ! J'y viens, j'y viens mais tu ne me laisses pas finir mes phrases. J'aimerais que tu me rejoignes. Toi et ton amie Raya qui, soi-disant passant, est une vraie sauvage. Pas étonnant que ça ne colle pas avec Amy.
- Rêve.
- Non mais là encore, il est inutile que tu te précipites sur la réponse, parce que tout à fait entre nous, je sais que tu viendras de MON côté. Ce monde n'est pas pour nous petit frère, et tu le sais tout aussi bien.
- Alors quoi ? Tu projettes de prendre le pouvoir ?
- Hum... Oui et non. C'est compliquer et je n'ai pas le temps pour ça. Je te demande juste de bien réfléchir à mon offre.
- Comme si j'allais perdre mon temps à y penser !
- Oh mais tu le ferras. Tu le ferras en sachant que le seul qui puisse aider ta chère Amélia... C'est moi. »
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Hunters - Tome 2
AdventureUn an c'est long. Un an c'est très long. Un an c'est la période durant laquelle Kyle a disparu à travers le portail conduisant à Esteria mais voilà qu'il réapparaît du jour au lendemain malgré tous les événements de cette nuit fatidique. Que s'est-i...