Epilogue

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J'ai l'air d'un pingouin. Un vrai manchot. Je ne me sens pas à l'aise du tout dans ce genre de chose. Et puis tous ces regards braqués sur moi...Je ne suis vraiment pas dans mon élément et pourtant. Pourtant, j'ai le cœur qui bat à tout rompre. Pourtant, je suis heureux. Vraiment heureux. Je suis heureux comme jamais je ne l'ai été auparavant. Je suis heureux d'être là. Tout simplement.

La musique s'élève et l'assistance se lève.

Il n'y a que moi qui ne bouge pas. Je suis resté droit.

Je suis resté droit et je l'ai regardé franchir l'allée, un pas devant l'autre.

Je l'ai regardé arriver.

Les yeux rivés vers elle, ne pouvant m'en détacher.

Oui, aujourd'hui, je suis vraiment heureux d'être là.

« - Mesdames, mesdemoiselles, messieurs...Nous sommes réunis en ce jour pour célébrer l'union de deux êtres... »

Et le reste, je n'ai pas écouté. Ou plutôt, je n'ai pas fait attention. J'ai oublié d'être attentif. Je me contente de hocher la tête tout en la regardant. Je regarde chacune ses mèches bouclées. Je regarde chacun des traits de son visage poudré. Je regarde ses yeux maquillés.

Je la regarde et je me dis « Mon dieu, qu'elle est belle. »

Alors oui, aujourd'hui, je suis heureux. Je suis heureux, car aujourd'hui, je vais sans doute me marier avec la plus belle femme qui puisse me donner de connaître.

Aujourd'hui je me marie parce qu'elle a dit « oui ». Elle a dit « oui » sous la pluie. Elle m'a dit « oui » avec son cœur et « oui » avec son corps. Elle m'a dit « oui » à moi.

« - Voulez-vous prendre Amélia pour épouse ? »

Merde. Je n'ai pas écouté. Je n'écoute jamais. Forcément.

« - Oui ! »

C'est un « oui » brusque, soudain, mais j'ai hâte. Hâte de sortir de là. Parce qu'au fond, on est déjà à l'autre. On appartient tout entier à l'autre. C'était ce qui était dangereux chez nous, cet amour inconditionnel qu'on avait pour l'autre.

Alors oui je l'aime et je ne me pose même plus de questions maintenant.

Elle dit « oui » à son tour pour une seconde fois, on me dit que je peux embrasser la marier et c'est ce que je fais. Je l'embrasse en la basculant en arrière. Je l'embrasse en lui signifiant qu'à travers ce geste, elle sera mienne pour le reste de notre pauvre vie. Tant pis.

Et puis, dans un murmure amusé, elle me dit :

« - Pas trop fort, tu risques de nous briser »

Un clin d'œil. Un sourire enjoué. Un sourire cachotier.

A ce sourire, je comprends.

Ma vie prend un nouveau tournant.

Je vais être papa. Je ne le réalise pas. Je vais être papa.

Alors oui, je serais heureux à vie maintenant.


Hunters - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant