Nom de code V {BTS}

Chapitre 1

Nous planions au-dessus de la mer depuis un moment déjà. Je commençais à trouver le temps long, même la beauté du ciel m'ennuyait.

Je me retournais vers ma mère qui regardait par le hublot. Lorsqu'elle se retourna et me vit elle me fit un grand sourire avant d'essayer d'engager la conversation :

" Il fait chaud dans cet avion non ? Je me demande pourquoi ton père a insisté pour que nous prenions cet avion. Le trajet aurait été bien mieux si nous avions pris un avion privé. "

N'ayant pas vraiment envie de l'entendre se plaindre encore de sa condition, je m'en retournais à mon drama en marmonnant un "Oui sûrement " à peine audible.
Il fallait dire que les compagnies coréennes n'étaient pas les pires, les avions étaient équipés d'écrans au dos de chaque siège. De plus en première classe, nous étions loin d'être à l'étroit. Mais ma mère avait l'habitude du grand luxe et pensait constamment que c'était quelque chose de normal.

Je suis née en France, puis, avec mon père et ma mère, nous avons déménagés en Suisse pendant deux ans. Ensuite nous sommes allés nous installer en Floride aux États Unis, nous sommes passés d'un état à l'autre et aujourd'hui nous sommes en Corée, moi, ma mère et mon père. Ce n'était pas la première fois que je prenais l'avion pour déménager dans un pays inconnu. À vrai dire, cela faisait un moment que j'avais arrêté de compter.

Mon père était PDG d'une grande boite et ma mère un mannequin de renom ayant défilé pour les plus grands couturiers du monde de la mode. Enfin ça, c'était la partie émergée de l'iceberg, ce que toute le monde était censé penser ce notre famille parfaite. Mais la réalité n'est pas toujours ce qu'elle semble être.
La réalité est parfois bien au-delà de ce que l'on imagine. Après tout qui penserait qu'une famille aussi soudée et médiatique puisse être à l'origine d'un gang international ; dans lequel aurait lieu trafics de drogues en toute genre, meurtres, viols à répétition, trafics d'organes et d'êtres humains et ce bien discrètement caché dans les locaux même de l'entreprise ?

J'avais toujours vécu dans cet univers à la fois fascinant et horrifiant.
Témoin de choses dont des gamines comme moi ne devraient jamais entendre parler. À laquelle on avait toujours appris à cacher ses sentiments et sa façon de penser afin de pouvoir manipuler ou tirer profit de n'importe qui.
Donc je prenais du recul sur tout ce que je voyais, ça avait toujours été comme cela. En même temps si je tenais à ma santé mentale j'y avais plutôt intérêt.

Du haut de mes 18 ans, je connaissais déjà le maniement des armes, blanche ou à feu ainsi que les arts martiaux. Ne croyez pas que je m'amuse, cela n'a rien d'un jeu.
Dans ce monde c'est tuer où être tué.
Et malgré ce que l'on peut dire où entendre, on ne s'habitue vraiment jamais aux horreurs de l'espèce humaine.

"Tu entraines ton coréen ?

La voix de ma mère me sorti de ma rêverie. Ce n'était pas la première fois que je faisais un récapitulatif de ma vie, comment j'avais bien pu faire pour en arriver là.

- J'ai les sous-titres, répondis-je froidement.

- On ne devrait pas tarder à arriver à Incheon. Si nous avions pris le jet nous serions arrivées directement à Séoul.

- Maman, se ne sont pas quelques petites minutes de trajet en plus qui vont te tuer. Et plus il parait qu'Incheon est très beau."

Elle ne répliqua pas et se remit son masque à 4 589 $.

Comme prévu nous arrivâmes à 3 heure du matin heure coréenne. Un chauffeur nous attendait pour nous conduire jusqu'à Séoul. Une fois entrée dans la voiture, je mis mon casque et fermais les yeux.