Nom de code V {BTS}

Chapitre 32

"C'est de la folie ! S'étranglait le vieux barbu. Je t'ai suivi dans bon nombre de tes aventures mais hors de question que je ne te suive dans ta démence.

Depuis que nous avions reçu ce message, c'était la cohue dans tous les bâtiments. Nous étions toujours dans une salle de réunion dont la grande baie vitrée donnait une merveilleuse vue de la ville. J'écoutais lasse les discours de chacun et assistait à la formation de deux camps dans notre clan. Pour beaucoup, attaquer la mafia chinoise était du suicide et ils demandaient à mon père d'accepter la proposition de Suga. Mais d'autres étaient animés d'un sentiment de vengeance poussé à l'extrême. Pour eux, il n'y avait d'autre solution que prévoir un plan de guerre dans les plus brefs délais. 

- Ils nous provoquent et s'attendent à ce que nous fléchissions ! s'écria Seokjin. Nous avons une chance d'en ressortir vainqueur.

- Ah, la jeunesse est bien trop optimiste, continua le vieil homme. Une guerre n'est pas un jeu mon garçon, nous n'avons pas la moindre chance contre eux.

- Ai-je dis que je vous laissais le choix ? Susurra mon père. Il ne me semble pourtant pas vous avoir demandé ton avis Rufus.

Il se rapprocha dangereusement de l'homme aux cheveux grisonnants.

- La guerre est déclarée. Cependant, si tu est trop effrayé par l'idée de mourir, je t'invite à quitter les lieux immédiatement.

Le ton qu'il avait employé était un mélange de froideur, ironie et mépris. Toute la salle retenait son souffle, attendant que l'un des deux ne mette fin au duel de regard qui s'était installé entre les deux hommes.

- Il est hors de question que je reste une minute de plus avec un gamin suicidaire comme toi, dit le dénommé Rufus les yeux toujours plantés dans ceux de son vis-à-vis.

Aussitôt dit, il balaya la salle d'un regard noir, certain se regroupèrent autour de lui. Le petit groupe marcha vers la sortie d'un pas assuré. Mais avant qu'ils n'aient franchis le seuil de la porte, un coup de feu se fit entendre. S'en suivit un cri de douleur qui déchira le silence qui s'était installé. Le leader du groupe de déserteur se retrouva bien vite au sol, l'œil blanc, sous une marre de sang. Des cris de surprise s'échappèrent dans toute la salle.
Bien vite, d'autres balles fusèrent et tous les déserteurs furent décimés en un quart de seconde.

- Voilà ce qui arrivera à n'importe quel couard qui critiquera mes décisions, dit mon père. Que cela serve d'exemple, faites savoir que je serai intransigeant.

À peine cela fit dit, qu'il quitta la pièce et prenant soins de jeter un regard de dégoût aux cadavres.

- Le conseil aura lieu dans une heure. Et débarrassez moi de ça."

Quand il disparut, suivi de quelques autres compagnons, on fit appel au service de "purification" pour se nettoyer ce qui était maintenant une scène de crime.

Quant à moi je sortais une fois de plus dans l'optique de me changer les idées. Je ne pouvais m'empêcher de me demander comment la situation avait pu à ce point m'échapper.

PDV : Suga

Le message envoyé, je ne pouvais que jubiler en pensant à la réaction de nos ennemis. J'étais sûr qu'ils ne se laisseraient pas faire, une guerre allait bien avoir lieu. Que je m'en réjouisse pouvait sembler illogique, même totalement pervers ou déplacé. Mais tout cela était intelligemment calculé et organisé selon mon plan. En gagnant la guerre, je pourrai redorer mon image au sein de la mafia et plus aucun risque pour moi de perdre ma place.