Chapitre 30

484 24 13
                                    


PDV : Namjoon

Je me hâtais de trouver le chef de la mafia chinoise. Seokjin avait reçu le feu vert pour le début de l'opération et me l'avait fait savoir. Il allait falloir faire preuve de stratégie et finesse. Le moindre doute pourrait foutre en l'air ce sur quoi nous travaillions depuis cinq ans.

Arrivé devant le bureau de Suga, me permettais d'entrer dans la pièce sans informer au préalable mon arrivée. Je crois bien ne m'être jamais habitué à la luminosité importante de cette pièce. Les murs étaient tous blancs et les fenêtres par lesquelles s'engouffrait la lumière ne manquaient pas. Seul élément noir du décor, le bureau ; pièce centrale et la plus sombre. Le brun était assis dans son fauteuil et occupé avec ce qui semblait être une sorte de casse-tête chinois.

" Suga ! L'interpellais-je en m'approchant de lui.

Il ne m'adressa pas un regard, décidément obnubilé par les morceaux de fers entre ses doigts.

- Quoi ? demanda-t-il d'une voix exaspérée.

Son ton virulent me fit froid dans le dos. Je devais tout de même continuer. Il ne restait que peu de temps avant que tout ceci soit fini et j'aurais alors le plaisir de voir sa tête derrière les barreaux. Je ne devais pas tout faire rater maintenant.

Il leva ses orbes noires sur moi. Son visage trahissait une grande fatigue. Face à lui, je me retrouvais presque bouche bée, à ne plus savoir quoi dire. Pourtant je savais ce que je devais faire, je savais que mon rôle maintenant était des plus importants. Mais en me retrouvant face à une expression...humaine de sa part, je me perdais moi-même.

- Tu n'as pas l'air en forme, releva-t-il alors.

Il était vrai que mes nuits se faisaient courtes et que les cris des prisonniers torturés n'étaient pas des plus reposant.

- Non, je...je suis simplement un peu fatigué, répondais-je peu sûr de moi.

- Rah ! Nous le sommes tous. J'ai l'air en forme moi peut-être ? Non. Il se leva de sa chaise avec peine. Je sais ce que tu dois te dire, je ressemble un vieux tas de débris. Une épave qui essaie de rester à flots. Tu n'as peut-être pas tord.  

Durant son monologue rhétorique, il s'était relevé et se dirigeait à présent vers moi. Il posa sa main sur mon épaule. Je comprenais maintenant son air de déterré et ses paroles douteuses, il avait bu. Son haleine sentait l'alcool. Mais il n'était pas complétement saoul pour autant. C'était ma chance. Je devais absolument le convaincre d'agir à ma guise lorsqu'il n'était pas lui-même.

- Suga, je suis venu pour vous parler de quelque chose d'important, avançais-je.

Sa main toujours sur mon épaule, il me lança un air lassé.

- Bien sur, tu n'es pas venu pour me faire la conversation. Ce serai trop beau, souffla-t-il en regagnant sa place.

J'avançais vers le grand bureau noirs en tentant de prendre un ton convaincant.

- Nous avons reçu un rapport de l'un des espions placés chez nos ennemis. Il s'assit dans son fauteuil et tournait de droite à gauche comme le ferai un enfant. Nous savions depuis un moment que quelque chose se tramait. Il semblerait qu'ils aient changé de méthode et décidé de passer à l'offensive !

En finissant mon discours préparé depuis bien longtemps dans une partie de mon cerveau. Mais l'intéressé n'avait pas mouché à mon annonce, et pour cause, son attention s'était redirigée sur le casse-tête. Ce type était vraiment un cas !

Nom de code V {BTS}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant