La promesse de l'ombre I - [Histoire terminée]

Prologue

La jeune femme trottinait dans un parc plongé au cœur des ténèbres, là où le ciel obscurci régnait en maître. Les balançoires grinçaient sous le souffle du vent effleurant son visage en sueur. Le bruit de ses pas s'élevait dans l'air, s'y égarait, tandis que la musique qui émanait de ses écouteurs la rassurait.
Elle était dans son monde, dans ses pensées.
Elle s'évadait, libre d'être celle qu'elle désirait, au gré de ses envies, de ses souhaits.

Mais qui était-elle vraiment ? Quelle âme se cachait sous ce visage ô combien angélique ? Sa crinière rappelant un brasier indécent était attachée somptueusement en une queue-de-cheval dévoilant de grands yeux vert brillant comme deux joyaux éternels. Des taches de rousseur parsemaient ses joues pour accentuer la beauté de ses traits sensuels. Ses vêtements sombres moulaient son corps sculpté par des heures usants, lui donnant un air pourtant frêle.

Elle s'arrêta pour reprendre son souffle avant d'échauffer ses muscles endoloris, esquissant parfois des grimaces lorsque ses os manifestaient leur mécontentement sous les efforts demandés.

— Ce n'est pas prudent de courir à cette heure. Vous n'avez pas peur ?

La voix s'éleva à travers sa musique. Son cœur loupa un battement et un frisson dévala son échine. Rapidement, elle retira ses écouteurs avant de se tourner pour faire face à une personne dont le visage était dissimulé par une capuche. Un homme, à en juger par sa voix rauque, tout vêtu de noir.

La sportive fronça les sourcils, son regard tentant difficilement de cerner les traits de l'inconnu, mais c'était peine perdue.

— Peur ? répéta-t-elle d'une voix se voulant confiante, mais pourtant tremblante. De quoi devrais-je avoir peur ?

Son mystérieux interlocuteur plongea les mains dans ses poches en haussant ses larges épaules d'un geste désinvolte. Sa silhouette était plongée dans l'ombre d'un arbre, il était donc difficile de percevoir ses traits. Pourtant, même s'il était loin d'elle, la jeune femme pouvait sentir son aura écrasante plonger ses griffes dans sa peau dans l'espoir de la clouer au sol.

Un autre frisson la traversa. Elle était tétanisée, face à lui, mais une raison mystérieuse la contraignait à lui faire pourtant face, comme si sa raison était écrasée par sa curiosité.

— Hum, disons que c'est le soir que les personnes les plus dangereuses traquent leurs victimes, répondit-il sur un ton moqueur.

Malgré la capuche lui dévorant la moitié du visage, la sportive réussit à percevoir l'ombre d'un sourire étirer les lèvres de son interlocuteur. Son cœur s'endiabla tandis que le sentiment de peur qui la rongeait s'intensifiait, l'engloutissait. Ses muscles meurtris se crispèrent avant qu'elle ne recule d'un pas, la gorge nouée d'appréhension.

Cet homme était mauvais. Elle le sentait. Il émanait de lui une noirceur malveillante, terrifiante, tentant mesquinement de l'attraper entre ses griffes acérées. L'inquiétude la rongeait. Sa raison continuait de lui hurler de s'enfuir, mais elle en était incapable.