Épilogue

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Le silence rappelait la paix, le calme, et souvent, la sérénité

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Le silence rappelait la paix, le calme, et souvent, la sérénité. Il en disant bien plus que les mots. Mais parfois, il cachait des secrets bien funestes, dissimulant dans son mutisme des secrets inavouables, taisant des promesses cruelles. Oui, à cet instant, cette absence de bruit n'avait rien de rassurante. Elle remplaçait les hurlements déchirants qui s'étaient élevés dans ce ciel vermeille quelques heures avant.

Le silence était d'or ? Pas cette fois : il était de mort.

— Papa, murmura une voix enfantine. Papa ?

Un garçon chétif errait dans ce lieu désert, vide de vie. Deux cornes se dressaient sur le haut de son crâne, encadrées par des cheveux d'un rouge sombre, retombant en de mèches folles devant ses yeux onyx, larmoyants. Une petite plaie recouvrait son front et laissait du sang s'en écouler jusqu'à ses joues rebondies. Petit et frêle, il ne devait pas avoir plus de six ans.

Un Démon.

— Papa ? Où es-tu ? demanda-t-il, inquiet.

Un rire dément résonna autour de lui, si proche et si lointain à la fois. Les yeux de l'enfant s'écarquillèrent de peur alors qu'il scrutait vivement les alentours, à la recherche d'une issue, d'une présence quelconque. Il se sentait pris au piège, ici, entre les cadavres carbonisés, démembrés. La fumée l'emprisonnait de ses griffes menaçantes et s'infiltrait dans ses poumons pour mieux l'étouffer. La suie recouvrant la terre se confondait avec le sang des pauvres victime, quand le crépitement des flammes s'éteignant s'élevait, brûlant les dernières maisons. Et cette odeur... Dégagée par les corps, elle malmenait l'estomac du Démon qui cherchait toujours son père.

Les yeux larmoyants, il amena son coude contre son nez et se mit à courir à en perdre haleine, les membres endoloris. Il courrait, mais pour fuir quoi ? La vue de ces corps ? Un danger bien plus grand ? Il n'en savait rien, mais il sentait, au plus profond de son cœur, qu'il devait partir loin d'ici.

— Papa ! s'écria-t-il d'une voix tremblante.

Ses pieds heurtèrent une masse gisante. Il tomba lourdement avant de grimacer quand ses genoux éraflèrent le sol jusqu'à le faire saigner. Avec hâte, il cligna des yeux avant que sa bouche ne s'entrouvre sur deux petites canines tandis qu'un hurlement déchirant lui échappait pour rejoindre le ciel sanglant.

Son regard ne pouvait se détacher du corps sur lequel il était tombé. La victime était une femme. Sa cousine, comprit-il vite. Ses yeux translucides étaient révulsés et des larmes rouges glissaient le long de ses paupières jusqu'à ses lèvres ouvertes. Son buste était détaché du reste de son corps et laissait entrevoir des tripes s'entremêlant dans une flaque de sang.

Le petit recula rapidement avant de plaquer ses mains contre sa bouche pour étouffer un autre cri. Le rire s'éleva encore, se moquant de son malheur, du sort des victimes. Un frisson glacial longea l'échine du garçon quand des larmes dévalèrent ses joues rondes.

La promesse de l'ombre I - [Histoire terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant