La promesse de l'ombre I - [Histoire terminée]

Chapitre 24

« Tu t'entêtes à chercher de la lumière dans les coins les plus sombres, et ça, c'est une qualité. »

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La lune resplendissait, pleine et fière, illuminant ma chambre de sa douce lumière. Les étoiles, à ses côtés, parsemaient le ciel noir et semblaient lui tenir compagnie dans son éternelle solitude. Les pieds suspendus dans le vide et le nez levé vers le ciel, je souriais sans cesser de me perdre dans l'étendue sombre, profitant de la légère brise qui caressait avec douceur ma peau.

Cela faisait un bien fou.

Je m'évadais depuis un moment, fuyant les griffes de mes songes qui, depuis quelques jours, ne cessaient de m'enserrer la poitrine. Je n'arrêtais pas de faire le même rêve, il était à la fois effroyable et sanglant.

Un soupir s'échappa de ma bouche pour former un nuage de buée alors que je papillonnais des cils. Je préférais mille fois les rêves qui me berçaient autrefois. Ceux dignes de l'enfant rêveuse que j'étais. Ceux qui, bien souvent, m'apportaient des réponses et des messages.

Mais ça, c'était avant. Maintenant, je me perdais dans mes propres rêves. Dans des illusions ô combien menaçantes. Passé tourmenté, ou avenir incertain ? Quel était le message de celui qui me hantait chaque nuit ?

« Bonsoir, Elora. »

Un hoquet de surprise se bloqua dans ma gorge et je tournai la tête vers la voix pour croiser le regard vitreux de Brooke. Son corps fantomatique se tenait assis à mes côtés, les pieds suspendus aussi dans le vide. Mes sourcils et froncèrent et mes traits se tordirent en une moue perplexe.

— Brooke ? Que fais-tu ici ? l'interrogeai-je, surprise de sa présence.

Elle esquissa un petit sourire timide et contempla le ciel. Je ne l'avais plus revu depuis pratiquement deux mois. Même si j'étais surprise de la voir chez moi, je devais avouer que sa présence ne me déplaisait pas.

« Je... Je ne sais pas vraiment... » avoua-t-elle d'une voix blanche. « Je n'ai aucun but, puisque mon âme appartient à Eytan. Pourtant, il ne me demande presque rien... Tu es l'une des seules à pouvoir me voir, et j'avais besoin de discuter avec quelqu'un. »

Et, dans un petit rire nerveux, elle enchaîna :

« Et on ne peut pas dire qu'Eytan est quelqu'un de bavard. »

J'avais presque oublié que son âme appartenait à Eytan. Elle était son pantin. Il était son maître et pouvait faire d'elle ce que bon lui semblait. S'il le décidait, il pourrait lui permettre de rejoindre le monde des Morts, mais connaissant le Démon, les chances pour qu'il le fasse étaient minimes.

Inexistantes.

Le corps fantomatique de Brooke se matérialisa bientôt face à moi, flottant dans les airs comme s'il ne pesait rien, brillant avec intensité, affrontant les étoiles qui luisaient dans le ciel.