De l'autre côté de Matt [FINI]

Chapitre 27 : Silence

Une semaine s'était écoulée, nous étions rentrés à Paris il y a trois jours, après quelques jours plutôt sympathiques entre sorties, rendez vous pour son soit disant "projet" et bonnes soirées avec ses amis. Il avait réussi à me faire oublier mon train train du quotidien et m'avait fait découvrir une nouvelle facette de lui.
Enfin ça c'est que je croyais, depuis trois jours c'est silence radio, je te dépose chez toi et ça s'arrête là, je n'avais aucune nouvelles de lui, rien. Cela me rendait folle, certes c'était un homme mais comment avait-il pu vivre une semaine telle qu'elle puis ne pas me laisser de nouvelles ? En vérité c'est à moi que j'en voulais... Je m'en voulais d'avoir cru qu'il était différent alors qu'en fait il était toujours le même homme. Plus les jours et les heures passaient plus je montais en pression et l'heure à laquelle il allait revenir devenait dangereuse pour lui. Des tas de trucs tournaient dans ma tête, qu'est ce que j'allais lui dire ? Fallait-il que j'agisse indifféremment ? Fallait-il que je lui envoie à la figure tout ce que j'avais à lui dire ? J'étais perdu et pas une seconde passait sans que je ne pense à lui. Aurore avait essayé de me sortir un peu avec une après midi shopping et l'autre à aller à la piscine mais même si en soit trois jours ce n'est pas long, sans lui, ça paraissait une éternité. Je lui avais tout raconté dans les moindres détails (peut être pas tout mais le plus important quoi) elle était aussi excitée que moi quand je suis arrivée puis finalement ces quelques jours ont passé et elle n'est pas si optimiste que ça. Moi non plus. Mais bon de toute manière je serais bien obligée de le croiser car dans quelques jours on reprend la tournée et manque de bol, c'est mon patron. Je n'avais aucune envie de le voir si ce n'était que pour lui claquer ma main à la figure, quoique j'étais un peu curieuse de savoir jusqu'où il allait aller dans sa bêtise.
Affalée sur le canapé je zappais encore une énième fois la chaîne, tout était niais et sans importance. J'étais seule, Aurore était chez un "ami"  et la nuit commençait à tomber, déprimant. Alors j'éteignis la télé et prit l'ordi afin de surfer sur Facebook puis en profitais pour prendre des nouvelles de ma sœur, passionnant. Ca jusqu'à qu'Aurore m'appelle

- Allo ? Je décrochais sans réelle envie.

- Kate, ce soir, on sort.

- Quoi ?

- Luc me propose d'aller dans une boîte à Paris avec des amis à lui, et t'es invitée.

- Invitée ? Je ne connais personne.

- C'est pas une raison.

- Sérieusement ? Lançais-je après un soupirs.

- Totalement ! Tu te tiens prête pour 21h30.

- C'est dans combien de temps ça ?

- Pas longtemps.

Je n'eu même pas le temps de répondre qu'elle avait déjà raccroché. Bon, bah il ne restait plus qu'à se préparer. Je laissais alors mon ordi en plan puis filais en direction de la douche, en sortais avec la serviette autour de la poitrine et me dirigeais vers ma chambre pour ouvrir mon armoire et faire un tri dans tout ce qu'il se trouvait. J'optais alors pour une jupe noire type tailleur avec un crop top blanc. Ça ira très bien. Je retournais alors direction la salle de bain pour une touche de maquillage et regardais l'heure : 21h15 pile poil le temps de faire quelque chose de mes cheveux.
Lorsqu'ils sonnèrent à ma porte j'étais prête, cheveux lissés et escarpins à talon, pas trop grands tout de même. Je savais que cette soirée allait me déplaire, autant dans le type de soirée et les gens qui m'entouraient que dans la tenue que j'avais enfilé. Je rejoignis alors mon amie et son ami a qui je claquai une bise puis je rentrais dans sa voiture histoire de ne pas me faire asphyxiée par l'odeur de la cigarette que fumaient les deux. Manque de pot, la voiture sentait autant. Je m'enfoncais dans le siège en espérant que la soirée allait bien se passer puis sortait mon portable pour me tenir compagnie. Le trajet fut plutôt rapide et je ne tardais pas à me retrouver dans un endroit aux lumières et à la musique bien trop agressive, qu'est-ce que je foutais là ? À peine arrivés qu'Aurore me prit par le bras pour aller se dandiner avec moi sur la piste. Alors je souris, je souris puis dansais avec elle en essayant d'oublier cette semaine et ces derniers jours, sans lui.

Cette soirée fut presque catastrophique, je l'ai passé assise sur un siège entourée de gens que je ne connaissais pas mais que je n'aimais pas pour autant. À prendre chaque verre d'alcool qu'on me proposais et à me laisser draguer par des inconnus c'est pas comme si tu l'avais déjà fait... souffla ma conscience histoire de me remonter le moral. C'est ainsi que je me réveillais la bouche pâteuse et la tête en milles morceaux. Pourquoi avais-je accepté cela ? Mon téléphone qui sonnait sur ma table de chevet m'incitait alors à ouvrir les yeux et regarder qui m'appelait. Et quelle surprise quand je vu que c'était Matt. Mon cœur rata un battement puis avant de répondre, j'hésitais, en avais-je envie ? J'étais autant excitée de recevoir un appel de sa part que mal à l'aise. J'avais passé ces derniers jours à me demander ce que je pouvais lui dire mais maintenant que j'y étais je n'en avais aucune idée. Alors je laissais sonner mon téléphone entre les mains en espérant qu'il n'allait pas insister. L'appel était fini et je laissais mon téléphone sur le lit avant d'aller chercher de quoi calmer ce mal de tête. Je suis actuellement en mode zombie et demain la tournée reprends, bordel, je suis dans la merde.

- Bien dormi ? Demanda Aurore.

- Bien dormi, réveil un peu plus difficile.

- Gueule de bois ?

- Oui.

- Dur.

- Ouais... Matt m'a appelé.

- Quoi ?! Demanda-t-elle en manquant de s'étouffer avec ses céréales.

- Ouais, ce matin.

- Pour ?

- J'sais pas. J'ai pas répondu...

- Pourquoi ?

- Aucune idée... Je crois que j'ai pas envie de lui parler.

- Il faudra bien tôt ou tard...

- Mieux vaut tard. Soufflais-je.

- Tu penses qu'il t'appelait pour quoi ?

- Aucune idée.

- Si ça se trouve c'est professionnel.

- Tu penses ?

- Peut être.

- Au pire si ça l'est il m'envoie un message. Il est pas con.

- C'est pas ce que tu disais hier.

- Ouais...

La journée se fini comme elle avait commencé, je crois que finalement je préférais le rythme de la tournée, au moins j'avais quelque chose à faire de mes journées.