Chapitre 43 : À quoi bon essayer ?

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Mais malheureusement je n'avais pas du être assez rapide puisque son pied vint s'interposer dans la fermeture et les portes s'ouvrirent à nouveau. Il rentra alors avec moi puis les portes se refermèrent et un silence pesant vint alors envahir la cabine. Après quelques secondes, ou minutes, je l'entendis prendre une légère inspiration et il cassa le silence.

- Qu'est ce que tu fais ? Demanda t'il.

Était il vraiment bête ou le faisait il exprès ? Ce que je faisais ? Cela ne se voyait-il pas ? Je partais faire un tennis. Vraiment, il me prenait pour la plus grande des imbéciles. J'essayais juste de fuir avant que cette putain de soirée ne se transforme en désastre. Mais il avait donc décidé en me suivant qu'elle se transforme vraiment en désastre.

- Je pars.

- Pourquoi ?

- Pourquoi ?! Qu'est-ce que tu faisais toi ?

- Ce que je faisais ?

- Ne te fous pas de ma gueule Matt. Je peux supporter beaucoup de chose mais que tu me prennes pour une imbécile, ça, ça ne passera pas.

- Qu'est ce que tu veux dire ?

- Mais putain ! Tu arrêtes ?! Bordel de merde ! Qu'est ce que c'était que ça ? "C'est une copine" ou encore qu'est ce que c'était que ce que je viens de voir ?!

- C'était... Humm... Je peux t'expliquer.

- Bah vas y, explique, je n'attends que ça.

Il baisse la tête et réfléchit un instant pendant que je tape du pied histoire de lui mettre la pression. Et c'est lorsqu'il relève la tête l'air désolé que je comprends qu'il n'aura pas d'explication.

- Tu ne peux même pas t'expliquer. Quand j'y penses... J'ai essayé de te trouver des raisons, de trouver pourquoi tu agissais comme ça... Mais tu ne sais même pas pourquoi tu fais ça. Alors à quoi bon essayer, hein ?

Sur ce j'appuyais sur le bouton de l'ascenseur qui descendit pendant que le silence pesait dans la cabine. Lorsque les portes s'ouvrirent enfin je le bousculai légèrement afin de sortir et m'engouffrais dans l'entré du bâtiment pendant que j'entendais les portes de l'ascenseur se refermer. Je me retournai alors et vis qu'il était parti avec. Une larme roula sur ma joue et j'envoyai un SMS à Aurore pour qu'elle vienne me chercher, n'ayant pas vraiment envie de payer un taxi. Cette soirée fut éreintante.
Le lendemain je me réveillais doucement et regardais l'heure : 11h30, ça c'est un dimanche ! Et je comptais bien passer quelques heures de plus dans ce lit n'ayant clairement pas envie de me lever après la soirée d'hier. Pour une fois que ce n'était pas l'alcool qui me clouait au lit ! Je me posai un instant la question de regarder mon portable ou non. D'un côté je crevais d'envie de savoir s'il m'avait envoyé un message mais de l'autre... De l'autre, je n'avais pas envie de me prendre la tête, pas maintenant. Cependant ma curiosité prit le dessus et j'attrapai ce dernier sur ma table de chevet. Aucun message. Bien. Parfait. Alors je mis de la musique et contempla mon plafond. Je chuchotais doucement les paroles "Faut se dire la vérité, faut oser s'avouer des choses importantes
Faut se dire les mots qui font barrage qui donne du courage quand y'a du blizzard"
J'étais déjà en mode blues et il fallait que j'écoute cela... Si seulement lui aussi pouvait en faire de même. Et comme une réponse à ma prière muette mon portable vibra. Je me précipitais dessus, un peu trop vite pour quelqu'un qui n'attendais pas désespérément un message. Mon coeur rata un battement. "On peut se voir?" Plus solennel tu meurs. Je répondis alors un piètre "Oui" et je me levais la boule au ventre pour aller me préparer. Je prévenus Aurore que Matt allait sûrement passer et elle lâcha un "Enfin" comme s'il se devait de passer. Pour toute réponse je levai les yeux au ciel et rangeai ce qui se trouvait sur mon chemin, du salon à la chambre. Enfin une sonnerie retenti pour m'avertir de son arrivée. Je lui ouvrai et l'invitai à rentrer, il salua rapidement Aurore qui décida de partir afin de nous laisser seuls. Il alla s'installer sur un siège du bar et je me postais en face de lui côté cuisine, un long blanc s'était installé.

- Bon... Lança t'il.

- Bon ? Demandai-je en arquant un sourcil.

- Tu m'en veux ?

- Je ne t'en veux pas, j'en ai juste marre de pas savoir ce que tu veux. En fait, j'en ai meme marre que tu ne saches pas ce que tu veux.

- Écoute... Dit-il en se pinçant l'arrête du nez comme s'il allait m'annoncer quelque chose de grave. J'ai jamais vraiment su ce que je voulais en matière de... Relations.

Je le regardai un instant en attendant qu'il continu son discours. Je n'avais surtout pas envie de lui faciliter la tâche, je voulais le laisser se débrouiller.

- Je vais pas te cacher que j'aime les femmes. Et je pense bien que tu l'avais compris. Et... Dans chaque relation à peu près sérieuses j'avais souvent du mal à me concentrer sur une seule femme.

- Qu'est ce que t'es en train de me dire la ?! Demandai-je en sentant mon pouls s'accélérer de peur de ce qu'il allait me dire.

- Je t'explique juste la situation.

- Quelle situation ?! Le fait que tu préfère avoir milles conquêtes plutôt qu'une seule ?! Qui en l'occurrence serait moi.

- Non ! Ce n'est pas ce que j'essaie de te dire Kate !

- Alors expliques moi clairement ce que tu essaies de me dire !!!! Je hurlais.

- Ce que j'essaie de te dire c'est que... Il lâcha un soupir et j'eu l'impression qu'il commençait à chercher ses mots. J'aime passer du temps avec toi, j'aime ta compagnie, j'aime ce que tu m'apportes mais... J'ai besoin de temps.

- Qu'est ce que ça veut dire ?

- C'est que...

- Qu'est ce que ça veut dire putain ?!! Expliques moi clairement ! Merde ! Mets des mots sur ce que tu veux dire !!

- Calmes toi putain !

- Comment tu veux que je me calme ?! Je pensais que cette fois ci c'était différent mais j'ai l'impression que tu ne changeras jamais Matt...

- T'as raison, je ne changerai jamais. Dit-il tout en se levant de la chaise, et alors que je pensais qu'il allait partir il fit juste le tour et vint me rejoindre dans la cuisine. Je ne changerai peut être jamais... Mais, il attrapa alors mes mains, j'ai mes défauts, tu as les tiens. On est différents, pas en tout points mais on l'est. Alors laisse moi faire, d'accord ? Je crois en nous, j'ai du mal à m'y faire mais j'y crois... Pas toi ?

- Je sais pas Matt... Je veux y croire... Mais vu comment tu agis j'y crois de moins en moins... Je... Je suis un peu perdue... Je ne sais plus si je dois te faire confiance, j'ai essayé...

- Peut être que je fais des conneries, peut être que je t'ai blessé, et d'ailleurs je m'en excuse. Mais tu peux me faire confiance.

Et avant même que je n'ai le temps de répondre, comme pour me persuader, il passa sa main derrière ma nuque et vint déposer un baiser sur mes lèvres. Alors mon corps lui répondit pendant que ma raison, elle, me criait de fuir. J'avais beau avoir des doutes, il avait beau être ce qu'il était, qui étais-je, moi, pour déclarer que notre relation ne mènerait à rien ? Comment pouvais-je nous condamner ainsi ? Alors, pour une fois, j'avais décidé de laisser parler mon coeur.

De l'autre côté de Matt [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant