Chapitre 54 : L'amour

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Tant de niaiserie me fit lever les yeux au ciel, mon dieu, avait-il vraiment instauré cela avec sa copine ? Je secouais la tête et me mise à danser en voyant que les autres avaient déjà commencé. Cet homme était le plus grand des cons. Autant je savais qu'il pouvait parfois mal se comporter, mais j'ai eu tendance à toujours penser que ce n'était pas intentionnel, comme il a eu l'habitude de me le faire penser. Autant là, sachant que même avec le peu de respect qu'il portait aux femmes, il était prêt à tromper sa copine, à vouloir d'une autre alors qu'elle avait l'air folle de lui. Je la regardais, elle semblait très clairement attaché et même si la première fois que je l'ai vu j'eu un mauvais pressentiment par rapport à elle, maintenant quand je la regarde je ne peux que compatir pour elle. Cependant, je dois m'avouer que, même si j'ai été tentée de le repousser à plusieurs reprises, s'il n'y avait pas eu cette fille je me serais sûrement laissée aller à la tentation. Une fois de plus. Et je ne comprenais pas pourquoi j'étais toujours autant attirée par ce mec, j'avais bien compris que c'était le plus gros des salaud, j'étais même persuadée que nous n'étions pas fait pour être ensemble. Mais il persistait, et malgré moi j'aimais céder de temps en temps et profiter des sensations qu'il pouvait me procurer l'espace d'un instant. J'aimais entendre sa voix me chuchoter à l'oreille des mots doux, j'aimais le contact de sa peau sur la mienne, j'aimais ses bras, j'aimais ses yeux, j'aimais sa bouche. Tout. Je l'aimais tout entier. Et plus je l'aimais plus mon coeur en pâtissait. Il était comme le feu de la cheminée d'hiver auprès duquel on aimait se réchauffer quitte à s'en approcher un peu trop près et à se brûler. Et à chaque fois que je le voyais, j'étais autant heureuse que torturée intérieurement par sa présence. J'étais autant attirée que prudente face à lui. Je pense que je l'aimais autant que je le détestais. Ou du moins que je pensais le détester, parce qu'après tout, j'avais construit toute cette haine autour de lui, et cela intentionnellement. Intentionnellement parce que j'avais peur de ce qu'il me faisait sentir, comme vivante, comme différente, comme libre. J'avais peur de ce que je pouvais ressentir si jamais un jour, il agissait tout comme il agit avec sa copine. Et je crois que pendant mon voyage aux États Unis, où j'ai mûrement réfléchis sur le sujet, j'avais compris ce qu'était l'amour, ou du moins ce que ça représentait pour moi. L'amour, c'était le risque de tout perdre, mais aussi le risque de tout gagner. J'avais une fois lu "Tomber amoureux, c'est se perdre pour mieux se trouver." Le problème avec Matt, c'est qu'il te laissait dans la phase "perdue", te chamboule toute ta vie, et te donne encore plus de mal pour te retrouver. Il était comme une tornade qui ravageait tout sur son passage, et qui repassait plusieurs fois. Mais le problème avec lui, c'est qu'il était une tornade que j'attendais, parce que un instant avant le désastre, il me faisait sentir spéciale. Je posais de nouveau mon regard sur la pauvre fille qui lui servait de copine et souhaitais l'espace d'un instant qu'il ne lui fasse pas autant de mal qu'il ne m'avait fait. Même à lui je ne lui souhaitais pas de souffrir comme je l'avais fait, quoique, j'ai sûrement du le faire souffrir autant qu'il ne l'avait fait avec fait avec moi.
Je venais de manger légèrement histoire de ne pas danser sans rien dans la ventre et j'allais aux essayages et au maquillage quand je tombais sur une conversation que je pouvais écouter de loin. C'était avant de tourner dans un nouveau couloir que j'entendis sa voix.

- Promis chérie, on partira ensemble.

- Bébé, ça fait un mois que je te demande de partir aux Caraïbes et tu ne trouves jamais de temps pour moi.

- Tu sais que j'ai beaucoup de choses en ce moment... Avec la promo et tout... Je te trouverais un moment avant la tournée.

- J'espère bébé... Je commence à plus en pouvoir là, j'ai besoin de t'avoir pour moi toute seule tu comprends ?

J'imaginais déjà ça, elle devait le regarder avec ses yeux mielleux et lui caresser la joue. Arrête le massacre dès maintenant. Je m'avançai alors dans le couloir pendant que les deux s'échangeaient leur salive et leur regard dériva sur moi, enfin son regard vint s'attarder un instant sur moi pendant que celui de sa copine vint me détailler de la tête au pied. Je passais rapidement à côté d'eux afin d'aller rejoindre la salle des essayages. Une fois à l'intérieur je poussais un léger soupir, franchement, le voir se bécoter avec sa copine me mettait mal à l'aise. Et je ne savais pas si c'était simplement à cause de ce qui s'est passé il y avait moins de 2h ou du pincement que j'avais au coeur quand ces deux étaient proches. Les voir là comme ça, elle qui avait l'air plutôt heureuse me rappelait surtout à quel point nous ne l'avions pas été. Je me dirigeais rapidement vers les tenues de scènes et y retrouvais la même femme qui s'occupait de Matt tout à l'heure et je crus voir en ses yeux un regard légèrement complice. Regard que j'ai évité le plus rapidement possible tout en gardant le silence. J'attrapai la tenue portant mon nom et filai afin d'essayer cette dernière. Je fus contrainte à faire faire quelques ajustements par la même femme que tout à l'heure et je rejoignais la scène toute prête, maquillée, coiffée et habillée. Sur scène je retrouvai Hakim à qui je fis un léger sourire et qui s'approcha de moi, comme s'il attendait justement ma venu.

- Kate, commença t'il, écoutes ce que je vais te dire n'a rien à voir avec le show ni même avec la danse. En fait c'est plutôt à propos de Matt.

- Comment tu ?...

- Je le sais, contrairement à ce que tu as pu penser Matt nous en a parlé. Il était tellement dans le mal après ton départ qu'on n'a pas pu faire l'impasse dessus. Et justement, depuis que t'es revenu il a totalement changé de comportement, il ne va peut être pas te le dire, sûrement parce qu'il ne veut peut être pas se l'avouer, mais que tu et qu'il le veuille ou non, tu le fais changer Kate. Et quand j'entends changer, j'entends que tu le rend meilleur. Il ne nous en a pas parlé, rien, mais quand on le connaît aussi bien que je peux le connaître, ça se voit.

- J'entends bien ce que tu dis Hakim. D'ailleurs merci pour ces renseignements. Mais je ne vais pas changer la relation qu'il a avec sa copine, je me respecte. Tout comme je la respecte, ce qu'il devrait essayer d'apprendre.

- Crois moi qu'il n'attend que toi pour pouvoir avancer et passer à autre chose.

- C'est pas ce dont j'ai eu l'impression, parles lui de son futur voyage aux Caraïbes avec sa "chérie". Fis-je en mimant des guillemets avant de partir pendant qu'Hakim soupirait, visiblement exaspéré par nos comportements.

De l'autre côté de Matt [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant