- Et les autres, ils le savaient ?
- Savaient quoi ?
- Que tu partais ? Il soupira à l'entente de ma question et me répondit un moment après.
- Oui...
- Et pourquoi tu ne m'as rien dit, à moi ?
- Je n'en sais rien. Avoua t'il en secouant la tête.
- Tu as dit tout ce que t'avais à me dire ?
- Non.
- Je t'en pris, continues alors.
- Bon... Comme je t'ai dit ça m'a fait beaucoup réfléchir, sur tout, et beaucoup sur nous aussi. Et... Voila... Il baissa le regard en direction de ses chaussures, Je crois que nous deux, enfin, je veux que nous deux, ça devienne plus sérieux. Parce que je crois que je suis en train de tomber amoureux de toi, Kate.
Il leva alors ses yeux vers moi lors de sa dernière phrase. J'eu l'impression de recevoir une décharge au coeur qui se propagea petit à petit dans mon corps en entier. Il m'aimait ? J'attendais depuis tellement de temps ce moment que ce fut difficile pour moi d'y croire. Mais la réalité revint de plein fouet, s'il t'aimait vraiment, t'aurait-il laissé sans nouvelles aussi longtemps ? Pendant que toi, tu pleurais toutes les larmes de ton corps ? Sur ce coup ci ma conscience n'avait pas tord. Ce fut à mon tour de baisser le regard vers mes pieds. Soit je lui avouais que moi aussi, j'éprouvais bien des sentiments envers lui et je risquais une nouvelle fois de vivre ce que j'ai vécu pendant ces trois semaines. Soit, je démentais tout ce que je ressentais, parce que je voulais me protéger d'être une nouvelle fois brisée par celui qu'il prétendait être. Après tout, je réussirais bien à l'oublier si je lui disais cela ? Et de toute manière, je partais d'ici un jour aux États Unis, qu'est ce que j'avais à perdre ? Rien, à cette heure ci, il n'était que l'homme que j'aimais et que je pourrais facilement oublier si je me tenais loin de lui. Je relevais alors la tête en sa direction, son visage était marqué par l'anxiété, j'allais mettre fin à cette dernière pour laisser place à une autre émotion que je ne connaissais pas encore.
- Écoute Matt, commençais-je, j'ai moi aussi beaucoup réfléchi. J'ai d'abord eu mal, parce que je ne comprenais pas pourquoi, mais aussi parce que je t'aimais. Mon cœur commença à se briser à ces mots car il était inconcevable de parler de ce que je ressentais pour lui au passé. Puis plus le temps passait, plus le mal se transformait en colère, en haine... Pourtant ce n'est pas un long délai mais une semaine, deux, trois et j'ai appris à te détester plutôt qu'à t'aimer. Et je crois qu'à cette heure ci, je te déteste plus que je ne t'aime. Ma voix se brisait à la fin de cette phrase et les larmes menaçaient de couler. Lundi je pars, au États Unis, et... Une larme s'échappa alors que je savais que la dernière phrase que j'allais prononcer me tuerais. Je pense, qu'il est mieux pour nous, que notre histoire, ou peu importe ce que c'était, s'arrête ici, avant que toi, et moi, on se fasse du mal, on n'est pas fait pour être ensemble.
Je ne sais pas ce qui me faisait le plus mal : prononcer ces mots qui m'écorchaient le coeur, où voir son regard s'assombrir après chaque mot que je prononçais alors qu'il était tellement beau quand il m'avait avoué ses sentiments. Je baissais le regard, incapable d'affronter le sien une minute de plus. J'entendis un souffle puis ses pieds traîner dans le gravier de l'aller et lorsque je relevais la tête je le vis de dos, regardant ses pieds et j'avais l'impression qu'à chaque pas qu'il emboîtait, que plus il s'éloignait de moi, plus mon coeur partait avec lui. Comme si, chaque pas, détruisait, lentement, tout ce qui emplissait mon coeur depuis quelques semaines. J'avais même envie qu'il se retourne et vienne m'embrasser jusqu'à que je perde le souffle, qu'il me supplie de rester là, avec lui. Mais il semblait accepter l'idée que je parte loin de lui, il acceptait de me laisser partir. Lorsqu'il ne fut plus dans mon champs de vision je lâchais un léger soupir et me sentais définitivement vide, vide d'émotion, vide de sentiment, vide de joie de vivre. Il était parti, et il avait emporté mon coeur, et par la même occasion, mon âme, avec lui. Je restais encore un quart d'heure dehors puis rentrais à l'intérieur et après quelques verres proposés pas mes amis je me permis d'aller danser sur la piste mais mes pensées n'étaient pas pour le moins ailleurs.
Je me réveillais le lendemain avec un malheureux mal de tête et les yeux qui collent. Je ne savais pas si c'était du à l'alcool que j'avais bu en quantité convenable ou à mes pleurs avant d'aller dormir, ironie. Une fois dans mon lit j'avais laissé exploser tout ce que je ressentais, tout s'était mélangé, crise de colère, tristesse. Tout. Les larmes n'avaient pas arrêté de dévaler le long de mes joues pendant que mon point tapait dans mon oreiller aussi fort que je le pouvais et que je me retenais de crier face à la douleur qui se faisait ressentir dans ma poitrine. J'en avais eu des peines de coeur, je m'en étais attaché à des garçons, mais jamais, jamais aucun de n'a fait autant de mal. Jamais je n'avais ressenti cette sensation d'oppression, dans ma cage thoracique, jamais mon coeur ne s'était serré tel quel. C'était ça l'amour ? Le vrai ? Autant avoir stoppé tout cela avant que je n'ai encore plus mal. Mais je doutais franchement que cela puisse être plus douloureux tellement ce que je ressentais était intense. Mes mots, les siens, hier, les dernières semaines, les derniers mois, tout cela ne cessaient de tourner dans ma tête jusqu'à m'en rendre folle. Et bizarrement je n'avais aucune envie de me lever de mon lit, à croire que j'adorais me torturer l'esprit avec cette histoire, sado, souffla ma conscience. Après tout si je restais dans mon lit encore un moment je finirais bien par me rendormir ?
C'est ce qui se passa, une fois, puis deux, et lorsque à 15h je me réveillais une nouvelle fois et ayant fait le plein de sommeil j'attrapais mon portable et me mise à surfer sur le web. Mauvaise idée, le "web" m'affichais des photos de lui, de la tournée, des gens avec qui je l'ai passé par centaines par milliers. Alors j'attendis que je temps passe.- Tu ne te lève pas ? Demanda Aurore en rentrant dans ma chambre environ 20min plus tard. Oula, toi ça va pas. Déclara t'elle en voyant ma mauvaise mine. Qu'est ce qu'il y a ?
- Tu savais qu'il est venu hier?
- Non. Et tu lui as parlé ?
- Oui.
- Et ? M'interrogea t'elle autant du regard que de son ton.
- On a mit les choses au clair.
- Il t'a enfin dit pourquoi il ne t'a pas envoyé un seul message en 3 semaines ?
- Il avait besoin de réfléchir et il est parti pendant un moment.
- Et il revient comme une fleur ?
- Il revient comme une fleur et m'avoue qu'il m'aime.
- Roh merde. Et qu'est ce que tu lui as dit ?
- Globalement ? Que lui et moi on n'était pas fait pour être ensemble et que je ne l'aimais pas, ou plus du moins. Mais putain Aurore, je crois que je regrette déjà ce que j'ai dit.
- C'est pas le moment de regretter, décréta t'elle, tu as mis les choses au clair, demain tu pars au États Unis sans cette histoire sur la conscience. De toute façon si tu l'avais lui en France tu ne pourrais pas avancer aux States.
- Aurore, si Louis devait partir quelque part tu le laisserais ?
- Quoi ?! Je ... Non bien sûr que non. Mais tu me l'as dit toi même, votre relation ne menait nul part. Alors maintenant tu te lève, tu te maquille histoire de cacher cette tête de déterrée et on va aller se prendre un café, un truc dans le genre, on trouvera bien. Dit elle en tirant ma couverture ce qui permis au froid de me mordre les membres mais tout de même de me décrocher un léger sourire.
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De l'autre côté de Matt [FINI]
Hayran KurguElle croyait que ce n'était qu'une toute petite histoire... Mais cela va la faire vibrer bien plus qu'elle ne l'espérait ! Une autre vision de M. Pokora vue à travers une histoire passionnelle. ❗️Attention certains contenus peuvent choquer 02/2019...