Quand une morsure peut changer ta vie ...

Chapitre 68 : Rose

Quelques secondes après que Mortimère ai fait le saut de l'ange directement dans le Styx, un silence pesant s'est installé. Les émotions de Gabriel me submergeaient tellement elles étaient puissantes : entre la culpabilité, la haine, et la tristesse, il naviguait entre différents extrêmes qui le plongeait dans un mal être profond.

- Gabriel .. Je suis désolée. Je n'aurai pas dû ..

Il garda le silence, et se contenta de plonger son regard dans le mien. Instantanément, je ressentis toute la douleur qui le déchirait actuellement, et je ne pu m'empêcher de le prendre dans mes bras. Naïvement, je pensais lui transmettre le peu de sentiments positif qu'il me restait. Mais je ne me faisais pas d'illusion : perdre son dernier parent est une chose qui nous brise de l'intérieur. Et pour toujours.

- Je suis désolée, murmurai-je de nouveau.

- Tu l'as déjà dis, Rose, me répondit-il d'une voix morne.

- Si j'insiste vraiment, c'est pour te faire comprendre que je suis sincère.

Il garda le silence pendant une bonne minute. Et selon moi, la minute la plus longue de ma vie. Pour tout dire, depuis que j'étais de nouveau en phase avec moi même, je me sentais affreusement mal en ce lieu austère et froid. Enfin, froid, c'était plutôt sarcastique. Il faisait chaud comme dans un four, ici. Mais c'est la tension autour de moi qui me glaçait le sang. Et une nausée commençait à me retourner l'estomac. Mais ça allait passer, n'est-ce pas ? Et puis, je me devais d'être là pour Gabriel. Après tout, il s'était comporté comme un véritable pet.. ami, depuis que mon monde s'était écroulé.

Des bruits de pas me firent sursauter, et je reconnu sans peine le gloussement agaçant de Carla. Elle était encore là, celle la .. Toujours au mauvais moment.

- Gabrieeeel ! Comment tu vas mon chou ?

Le regard vide que lui lança ce dernier me fit mal au coeur. Cette espèce de sale vipère ne voyait donc pas à quel point son ami allait mal ?

Mais apparemment, je me trompais. Elle posa rapidement un regard sur moi. Un regard chargé de haine et d'envie de meurtre.

- Toi là. Après m'avoir traité comme une vulgaire ... chose, et m'avoir malmenée, tu t'en es pris à mon chouchou !

Son quoi ? C'est une blague, n'est-ce pas ?

- Je n'ai absolument rien fait, alors calmes toi.

- Alors expliques moi son regard dépressif, cria-t-elle en pointant Gabriel du doigt.

- Ce n'est pas à moi de te le dire, dis-je en regardant distraitement mon démon.

De son côté, la présence de cette garce ne changeait absolument rien à son état d'esprit. C'est comme si il ne percevait rien autour de lui, comme s'il était perdu dans une bulle sombre, seul et isolé. Seulement entouré des sentiments néfastes qui l'envahissaient.

- Gabriel, vient avec moi, je vais t'aider, déclara Carla en lui prenant la main. Laisse  donc cette pauvre fille, elle ne t'aidera jamais dans quoi que ce soit.

Les paroles de cette fille me blessèrent. D'un côté, elle avait raison. Actuellement, je ne pouvait pas aider mon ami, car j'ignorai ce qu'il ressentait. Enfin non. J'en avait une idée assez précise, et le fait de ressentir ses émotions actuelles m'aidait à savoir comment il se sentait, mais jamais je n'avais perdu de parent proche, comme il venait de le vivre. Le pire, c'était que son père était le dernier parent proche encore en vie, de son côté. En vérité, la seule personne qui pouvait le comprendre, ce serai ma meilleure amie. Mais elle ne pourrait aider, car elle était bien loin d'ici, à la surface de la terre.Mais l'intervention de Carla ne changea rien à l'état d'esprit de mon ami. Au contraire, son contact ajouta une sensation de dégout. Que je ne compris pas.