Chapitre 16 : Davy

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Elle s'est endormie comme une masse. Ce qui ne m'étonnes pas, vu qu'elle s'est enfiler des verres comme si c'était une bouée de sauvetage. Je m'en veux de l'avoir effrayée, mais c'était pour son bien : j'ai entendu certains vampires parler d'elle en la bouffant des yeux. Ce qui, contrairement à moi, n'est pas synonyme de compliment. Une crainte s'ajoute à celle que j'ai déjà à son sujet : j'ai peur qu'elle ne s'accroche aux futilités, à l'alcool, et à des dépendances pour pouvoir accepter la mort de ses parents. Je sens des larmes chaudes couler sur mon tee-shirt. Elle pleure. Je ne me demande pas pourquoi, elle doit s'en vouloir de s'être comportée comme une gamine. Mais je lui caresse les cheveux, pour l'apaiser.

Il est quatre heure du matin, et je vois les filles rentrer de la soirée, en compagnie de Batiste et Théo. Ils me regardent d'un air surpris, mais je place mon index sur mes lèvres en leur indiquant Clary, qui dors maintenant comme un bébé. C'est donc en murmurant que les filles vont se changer, pendant que les garçons me regardent.

- Tu fais le chaperon, maintenant ? demande Batiste en murmurant

- Non, je veille sur les personnes auxquelles je tiens, c'est tout.

- Une personne en particulier, à ce que je vois, souffle Théo

Je ne rajoute rien. Ils savent ce que je ressens pour elle. Non, en fait, tout le monde, dans notre bande, le sais. Sauf elle. A moins qu'elle ne fasse semblant de ne rien voir, ou qu'elle soit juste trop secouée par la perte de ses parents pour accorder de l'importance à ce genre de chose.

Quand les filles reviennent, je vois mes camarades de chambre se regarder, et se demander quoi faire. Je leur explique que ça ne pose pas problème si ils dorment ici, que je serai responsable. Batiste semble enthousiaste, mais Théo semble mal à l'aise. Il fini par se détendre quand Kim lui demande de la rejoindre, en se calant dans ses bras. Batiste fait de même avec Rose, et on fini tous par s'endormir, après avoir discuter de cette soirée.Jenny, elle, ne rentre pas. J'imagine qu'elle est encore sur la piste, ou en train de faire la connaissance d'autres garçons. Non, en fait, cette deuxième hypothèse, je l'espère beaucoup.

Quand Clary commence à gigoter, au petit matin, j'ouvre un oeil et la regarde. Elle semble perdue, et surprise de me trouver là.

- Euh, bonjour. C'est normal que vous soyez là, les garçons ? chuchote-t-elle

- Tu m'as demander de rester, rappelle toi, lui répondis-je à voix basse en souriant

Un peu perdue, elle semble se souvenir difficilement de la soirée. Elle fini par me regarder, et hocher la tête.

- Ouais, je me souviens maintenant. Je dois aller aux toilettes, ça devient une urgence nationale, là ...

Je la laisse passer et patiente, en observant sa démarche mal assurée, puis les autres dormeurs. Ils semblent calme, ne se doutant pas, pour certains, que la soirée était là pour les divertir, mais aussi pour déterminer de quelle espèce ils sont. Après cette soirée, j'ai une petite idée de la nature de Rose, mais rien de certain, pour le moment.

Clary reviens dans la chambre, encore plus blanche qu'en partant.

- Euh, Davy, je crois que quelqu'un veut te parler ... dit-elle en entrant, et en poussant la porte.

Mon coeur s'arrête, l'espace d'une petite seconde : mon père se tient près de Clary, avec un regard froid et furieux. Je comprend mieux pourquoi elle a l'air terrifiée. Mon père peut être flippant quand on ne le connait pas.

- Bonjour, Davy. Peux-tu venir, s'il te plait ? Cette jeune demoiselle nous rejoindra quand elle sera plus ... présentable.

Je vois Clary sortir de sa torpeur, et jeter un regard rapide à sa tenue. La connaissant, une réplique cinglante essaye de passer ses lèvres, mais elle a l'intelligence de ne rien dire. Je sors du lit de la jolie brune et lui fait un sourire rapide pour la rassurer, mais je vois bien qu'elle n'est pas dupe : si mon père est ici, c'est qu'il se passe un truc grave. Je suis mon père, après avoir fermé la porte. Il se dirige vers le jardin, où il s'assoie sur un banc, avant de soupirer un long moment.

- Davy ... Je suis partagé entre plusieurs émotions, actuellement. Je suis ravi de te voir, mais je suis aussi fier, et en colère. Tu dois te douter de la raison de ma présence ?

- Le loup qui a attaqué les parents de Clary, j'imagine.

- Ah, c'est comme ça qu'elle s'appelle. C'est une des raisons oui. Je suis venu te dire que j'ai lancé, à la demande de Marie, une patrouiller à la recherche de ce loup. Je n'ai pas de nouvelle, actuellement, mais je te le ferai savoir. Une autre raison, c'est cette fille. J'ai tout de suite su que je la trouverai en la suivant, rien qu'à ton odeur, qui était accroché à elle comme une sangsue. Explique moi ce que tu fabriques avec elle, au lieu de te rapprocher de Jenny.

- Papa, tu dois savoir que ce n'est pas n'importe qui. Clary est la prochaine Gardienne de la lumière. Et puis, je suis autant ami avec elle que je le suis avec Jenny, tu sais.

- Mais ce n'est pas ce que je t'ai demandé, fils, soupire mon père. Je ne t'ai pas demandé d'être ami avec Jenny, mais un peu plus, vois tu. Enfin, je dois parler à ton amie. Rentrons.

Je suis mon père et on tombe sur Clary, qui discute avec Jack, dans l'entrée.

- Clary, je présume. Je suis le père de Davy, vous l'avez surement deviné. Je vous présente tout d'abord mes plus sincères condoléances, mais je suis également ici pour vous parler d'un sujet important. Marie a été contacté par les services sociaux, et ils ont découvert que vous n'aviez pas de famille, en dehors de vos parents. Des démarches sont en cours, pour décider ce qu'il sera fait de ses affaires, de la maison, et de l'endroit où vous irez loger à la fin de ce camp.

- J'y ai réfléchis, de mon côté, déclara Clary, avec un air sérieux dont j'ignorai l'existence. Pour la maison, je souhaite qu'elle soit vendu, je ne veux plus y vivre. Il faudrait que j'aille faire un tri, des affaires, mais je pense vendre le maximum de chose. Je veux avancer, et pas me morfondre dans le chagrin, comme le ferai n'importe qui.

- Je peux t'accompagner, si tu le souhaites. Avec l'accord de Marie, je t'emmènerai chez toi, et on fera le point avec le notaire. Mais, as-tu réfléchis à ta situation sociale ?

- Oui. Je pense que je vais demander une émancipation, pour pouvoir être indépendante et ne dépendre que de moi. Je prends 17 ans dans quelques jours, il me reste un an à vivre avant d'être totalement majeure et libre.

- Je vois ... Je vais discuter de tout ça avec Marie, pendant que vous aller manger et je viens de trouver après.

Je vais signe à mes amis de me suivre, pour rejoindre le réfectoire. Ce dernier a été totalement nettoyé. C'est comme si aucune fête n'avait eu lieu, quelques heures avant. D'autres adolescents sont en train de manger, en se servant sur un buffet froid. Au vu de leurs cernes, et de leur attitude lente, j'en conclus qu'ils ont bien profiter de cette soirée, eux aussi. On se sert à manger, et c'est dans le silence que le repas se déroule. Jake prend finalement la parole.

- Clary, souviens toi de ce que je t'ai dis. Pense à adopter l'attitude que je t'ai conseillé, en présence du père de Davy. Il est très à cheval sur les traditions.

- Quoi ? Que lui as tu conseillé ? Demandai-je à Jake

- Juste de prendre une attitude plus ... distante, vis à vis de toi.

Je comprend alors pourquoi elle ne me regarde plus dans les yeux, depuis tout à l'heure et qu'elle se comporte comme une parfaite connaissance.

- Clary, ne te sens pas obligée, de faire quoi que ce soit. C'est ma famille, mon problème.

- Et moi, je t'ai promis de ne pas te causer de soucis, rappelle toi. Et je tiens toujours mes promesses. Tu es destiné à Jenny, très bien. Je respecte ça. Je ne m'interposerai pas entre vous deux, soit en assuré.

Je ne peux rajouter autre chose, que mon père revient déjà, en compagnie de Marie. Ils semblent nous toiser du regard, avant d'interpeller Clary.

- Ma chérie, quand tu auras fini, vient nous rejoindre dans mon bureau. On a besoin de discuter, déclare Marie d'une voix douce.

- J'arrive. J'ai fini de manger, répond Clary en repoussant son assiette, encore pleine.

Elle suit les adultes, et au fil de ses pas, mon coeur semble se vider. Ses mots résonnent encore dans ma tête, me brisant le coeur à chaque répétition.


Quand une morsure peut changer ta vie ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant