Quand une morsure peut changer ta vie ...

Chapitre 71 : Marie

Aujourd'hui, c'est un jour spécial. En effet, nous sommes la veille de Noël, et c'est la première fois depuis des années que je vais le fêter en compagnie de personnes auxquelles je tiens. Alors que je sirote tranquillement mon café, assise sur le canapé en observant la neige tomber lentement, j'entend les pas léger de Clary qui s'approche de moi. Après s'être assise à côté de moi, elle s'enroule dans le plaid en laine, et commence à observer la fenêtre, sans parler. Depuis quelques jours, je la sens perturbée, perdue, et surtout, je crois percevoir qu'elle se sens seule.

- Bonjour ma chérie. Bien dormi ?

- Bonjour. Oui très bien et toi ?

Malgré sa réponse, son ton détaché déclare le contraire, et surtout, le fait qu'elle soit debout, maintenant, alors qu'il n'est même pas 9h et qu'elle est du genre marmotte en vacances, me montre que mes soupçons sont vrais.

- Tu es bien matinale. Veux-tu un chocolat ?

Elle secoue la tête, ses cheveux en broussaille se secouant doucement.

- Non, je ... Je n'ai envie de rien. Enfin si. Tu pourrais m'accompagné sur la tombe de mes parents ?

Je garde le silence, lui laissant le temps de respirer. C'est donc l'absence de ses parents qui la travaille. Je pose ma tasse et la prend dans mes bras. Je comprend sa peine, je l'ai vécu durant des années suite à la perte de mes proches. Le rôle de gardienne implique que nos proches sont en danger constant, et dans mon propre cas, il n'a pas fallu longtemps pour que des créatures maléfiques s'en prennent aux miens. C'était il y a des années, mais y repenser me fait toujours aussi mal, comme au premier jour. C'est pour cette raison que j'accepte sa demande, et que cinq minutes plus tard, on est en voiture pour la direction du cimetière. Non sans laisser un mot d'explication pour les garçons de la maison, Davy, Gabriel, et Will.

Durant le trajet, Clary reste silencieuse, et se contente de contempler le décor blanc autour de nous. J'ai beau savoir ce qu'il faut dire pour la réconforter, je n'ose pas ouvrir la bouche et la sortir de sa bulle. J'ai moi même mes propres souvenirs qui remontent en mémoire. Les visages de mes parents, leurs paroles, leurs sourires, et nos fêtes de fin d'années ensemble. C'était nos fêtes préférées, puisqu'on pouvait se retrouver, avec toute notre famille. C'est pour cette raison que je chéri particulièrement cette période de l'année.

En arrivant, le cimetière est vide de tout visiteur, ce qui se comprend vu l'heure et le jour. Telle un zombie, Clary se rend automatiquement vers la tombe regroupant les noms de ses parents. Son état chétif et malheureux me fait mal, même si je ne peux effacer sa douleur, à mon grand regret.

Accroupie devant leur lieu de repos, elle les saluent, et se met à leur parler. Je décide de la laisser seule, à vider son sac. Et je m'éloigne vers la forêt, pour y ressentir les émotions que dégage la nature. Mais l'impression que la présence de Clary influence les alentours ne me quitte pas. Ses pouvoirs grandissent, je le sens et le vois chaque jours. Mais je pense que sa partie de gardienne des ténèbres l'influence dans ses émotions négatives. Déjà, elle se sens coupable de ne pas avoir pu aider Rose plus tôt. Même si je lui ai expliqué que, quand les gens ne veulent pas montrer ce qui ne va pas, il est impossible de le voir, mes paroles ont eu l'effet d'un courant d'air sur une bourrasque.

- Marie. Je suis contente de te voir. J'ai quelque chose à t'annoncer.

Cette voix cristalline me fait sursauter. Depuis la passation de mes pouvoirs, je ressens moins la présence des être surnaturels, et leur venue m'est parfois surprenante.

- Kylia. Je suis ravie de te revoir. Même si j'imagine que tu n'es pas là pour m'annoncer une bonne nouvelle.

- En effet, déclare mon amie la fée, à la peau bleu pâle, et aux cheveux vert pomme. Tu dois savoir que deux âmes se sont échappée de l'Enfer, il y a deux jours. Il s'agit de Mortimère et Alice. Et je pense qu'ils vont chercher à s'en prendre à notre gardienne.